AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de emmyne


Mariusz Wilk est un auteur et journaliste polonais vivant en Russie depuis 1989, dans le Nord-Ouest de la Russie. Ce récit de voyage raconte un périple en 1999 et 2000.

Cet ouvrage se présente comme un journal. Certes. Les chapitres sont datés et suivent le parcours en boucle effectué avec deux amis sur le canal de la Mer Blanche à bord de leur bateau l'Antour. Pourtant, cet ouvrage est bien plus qu'un journal de bord. Ce Portage, c'est un reportage, des articles développant un sujet précis, un aspect, un historique, ponctuent les étapes de la navigation.

Exigeante et passionnante lecture au fil de l'eau et de l'écriture en trois parties : – Les Notes des îles Solovki ( où résidait l'auteur à cette époque ) dans lesquelles il retrace l'histoire du Nord Russe, une culture qui s'enracine, les invasions, les saints, les boyards, les tsars et Novgorod-la-Grande; – A travers la Carélie, le coeur de ce livre, relatant l'historique technique et humain des travaux de construction du canal sous Staline, les villages appauvris, les monastères, le complexe concentrationnaire mer Blanche-mer Baltique, les paysages et les épaves soviétiques, les alcools et les nuits » blanches » sous le climat de ces latitudes, le voyage s'étant déroulé au cours de l'été; – le Journal du Nord, en épisodes et souvenirs russes, revenant sur la rédaction de ce livre.

Les pages de ce livre sont nourries de rencontres, humaines et littéraires. L'auteur nous raconte la vieille Russie, celle qu'il nomme la rousskaïa gloubinka, la province russe, la Russie profonde, y convoque des écrivains – s'attardant sur l'oeuvre de Varlam Chalamov, mettant en cause certaines références d'Alexandre Soljenitsyne, citant des chroniques et récits des siècles passés – abordant la linguistique, l'archéologie, l'architecture ainsi que l'histoire religieuse, économique, politique.

L'érudition du propos, complétée par des notes de bas de page quant à l'usage de certains termes russes ou les définissant ( commentaires majoritairement du traducteur mais aussi parfois de Mariusz Wilk ) n'étouffe pas le récit de voyage, servi par le ton enlevé, l'enrichit, ajoutant aux lieux, aux moments, aux mots choisis, reliefs et perspectives.

Lien : http://www.lire-et-merveille..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}