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4.03/5 (sur 45 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Wroclaw , le 19/01/1955
Biographie :

Mariusz Wilk est né en 1955 à Wroclaw, dans le sud-ouest de la Pologne. Il a vécu plusieurs années dans le Grand Nord russe. Diplômé de littérature polonaise, il a été membre actif de l’opposition. A la fin des années soixante-dix, il est même emprisonné pendant l’état de siège décrété par Jaruzelski. Dans les années quatre-vingt, il débute sa carrière de journaliste, d’abord dans la presse non officielle, puis il commence une carrière de reporter. Il couvre la chute du mur de Berlin, voyage aux États-Unis. En 1991 il part pour Moscou comme correspondant du Quotidien de Gdansk. Il traverse les pays Baltes et l’Ukraine, le Kazakhstan et la Sibérie.
Après un an de pérégrination en Russie, il se fixe sur les îles Solovki sur la mer Blanche. C’est de là-bas qu’il commence à envoyer des chroniques régulières à la revue polonaise Kultur, installée à Paris, et qui composeront Le journal d’un loup. Quitter la civilisation, c’est cette expérience qu’il relate. Ce livre de voyage aux îles Solovkia a rencontré un vrai succès. Révélation de l’année, Mariusz Wilk a été récompensé par le prix de la ville de Gdansk. Il s’inscrit dans la lignée des écrivains-reporters célèbres en Pologne tels que Kapuscinski ou Krall. Ses reportages sont à la fois des documents d’actualité et des récits historico-littéraires.
Dix ans plus tard, il s’installera en Carélie, là où se déroule son second livre publié en France, en 2007, La maison au bord de l’Oniégo. Début 2009, Noir sur Blanc publie Dans les pas du renne.
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Source : Wikipedia
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Rencontre avec Marius Wilk


Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Dès le début, les missionnaires firent tout pour obliger les Indiens à passer de leur rythme de vie nomade à un rythme de vie sédentaire. En effet, ils comprenaient qu'un homme qui vagabonde à sa guise était plus difficile à convertir à la nouvelle foi qu'un sédentaire. "Brisez le rythme vital, disait Kenneth, et vous briserez l'esprit. Prenez un esprit sans rythme vital, il croira n'importe quoi.(La route bleue de Kenneth White) Aux mêmes endroits que les missions chrétiennes s'installèrent des magasins permanents où l'on trouvait à manger si l'on rentrait bredouille de la chasse, et à boire pour noyer dans l'alcool la culpabilité engendrée par la découverte récente de ses péchés. De l'avis de Ken, ce fut le début de la fin. Il ne restait plus qu'à enfermer les Peaux-Rouges dans des réserves où grâce au travail dévoué et intransigeant des nobles missionnaires, ils pouvaient mourir d'une maniéré édifiante. p 91
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p 139 La vie est trop courte pour se presser.
Cet épigraphe m'a été glissée par le chaman esquimau sur le ferry. Alex a fait cette comparaison entre le chemin des hommes blancs et les pistes des Inuits : " Le blanc se dirige toujours vers son but par le chemin le plus court. Les Inuits font des détours. Les Blancs vivent dans le temps, les Inuits dans l'espace. Le Blanc a un certain nombre d'années pour voir le plus de choses possibles, et moi, j'ai encore un nombre de miles défini à parcourir, alors plus je vais lentement, plus je vois. Les miles n'y perdent rien." Il m'a dit aussi que je passerais bientôt du nord au sud. Je lui ai demandé pourquoi.
-- Chez nous, chaque âge a son point cardinal m'a-t-il répondu. L'enfance, à laquelle correspond le tuk-tuk, qui signifie "renne" dans notre langue, est tournée vers l'est ; la jeunesse vers le sud ; la maturité va vers l'ouest et la vieillesse fuit vers le nord. Tu vas bientôt commencer un deuxième tour.
Encore aujourd'hui je me demande comment il a pressenti la venue de Martoucha qui n'avait pas même été conçue... (née le 12 août 2009)
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2 octobre
Ce matin, du givre. La nature paraît peinte par la lumière. Le soleil ardent, oblique, filtre à travers les feuillages qui commencent à s'éclaircir en mouchetant d'ombre la route jonchée de feuilles de bouleaux dorées. Tout frémit et chatoie dans mes yeux tandis que je file à vélo vers La Grande-Baie. J'ai l'impression de traverser un tableau de Seurat. p 202
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... pour Bouvier, voyager n'était pas un divertissement mais un dur labeur. Il n'a pas cheminé à travers le monde pour découvrir ou pour visiter ou encore pour épater par des exploits du type : "voyage autour du monde en mobylette avec un œuf dur cuit par maman", mais pour faire table rase en lui de tout ce que la maison, l'école et la religion lui avait inculqué, pour échapper aux démons de sa maison familiale -- plus c'était loin, mieux c'était. Ces démons le rattrapaient en chemin: une fois dans le ton professoral des speakers de la radio suisse qu'il avait entendu à Prilep, une fois dans les lettres de sa mère -- celle qui lui était parvenue à Ceylan l'avait mis le plus hors de lui, alors qu'il avançait à bout de forces, sa mère lui disait qu'il serait temps qu'il grandisse et qu'il se trouve un travail honnête... Sur la route, il se dépouillait, la route le purifiait ! Tous les mille kilomètres, une "étiquette" se décollait, une autre pointait dessous et encore une jusqu'à ce qu'il débarque à Tabriz nu comme un ver avant que le désert du Balouchistan ne s'ouvre devant lui.
Avec l'âge, il écrivait de moins en moins, il était fasciné par la frontiére du silence, par l'espace entre les mots. Il méditait plus qu'il n'écrivait. p 255
Citation p 254, tirée de Routes et Déroutes :
Entre le voyage et l'écriture il y a un point commun, pour moi c'est très important. Dans les deux cas, il s'agit d'un exercice de disparition (...) Et du fait que l'existence entière est un exercice de disparition, je trouve que tant le voyage que l'écriture sont de très bonnes écoles.
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Du fait de l'état inquiétant de la nature, j'ai ouvert "La Route" de Cormac McCarthy, bien que je ne sois pas fanatique des romans catastrophe.
(...) j'aurais vite abandonné "La Route" si une réflexion de l'auteur n'avait résonné en moi : si vous êtes un bon père, votre enfant est tout ce qu'il y a entre vous et la mort.
(...) j'ai repris le livre au début et en ai parcouru chaque page en soulignant des phrases du type : "Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant" ou " ... Chacun était tout l'univers de l'autre", et quand je suis arrivé au passage où le père assis près de son fils endormi caresse ses pâles cheveux blonds emmêlés et compare la tête de l'enfant à un "calice d'or, bon pour abriter un dieu", je n'ai plus eu aucun doute : c'était bien un roman sur l'amour tardif d'un père pour son enfant.
Cormac McCarthy l'a d'ailleurs confirmé dans une interview menée par Oprah Winfrey au cours de laquelle il racontait son expérience de la paternité à un âge avancé. La paternité a été la principale inspiration de son roman.
p 181-182
(citations de La Route édition de L'Olivier pages 31, 10, 69.)
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Pascal Quignard, dans le Sexe et l'Effroi, écrit : "Les chasseurs primitifs qui se servaient d'un arc tiraient de son unique corde un son mortel (ils avaient donc inventé la musique de la mort) soit le langage adapté à la capture d'une proie". Il ajoute un peu plus loin : "Lire, c'est chercher des yeux à travers les siècles cette flèche unique décochée de l'intérieur, des profondeurs, du commencement, dès le commencement". Je ne cache pas que l'intuition de l'écrivain français a été pour moi l'une des principales incitations à suivre la traces des Saamis. p 22
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On demande pourquoi sur ce mont bleu j'habite ;
Que répondre ? Je ris. Là mon coeur est serein.
L'onde aux fleurs de pêcher au loin se pécipite ;
Ce ciel et cette terre, est-ce le monde humain ?
Li Bo (1)
Dans les toundras de Lovoziéro, il ne pousse pas de pêchers, mais les buissons de framboisiers s'émaillent de fleurs en été ; en automne, la sorbe rougit et les cèpes sortent sur le chemin, la mousse du renne sur les versants ressemble de loin à une écume d'un gris verdâtre. En revanche, les roches sont muettes -- comme chez Li Bo ! -- et la populace ne court pas en ces lieux. Chaque fois que je vais sur les bords du Séïdiavr (le lac des Esprits), outre un sac de couchage et des provisions, je mets dans mon sac à dos un petit livre du poète chinois. Avec lui, le voyage est plus gai et on peut beaucoup apprendre.

(1)"Question et réponse dans la montagne", trad. P. Jacob, in Li Bai, Florilège, Paris, Gallimard, 1985, p.139.
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L'archipel des Solovki n'est pas très grand, rien n'est à plus d'un jour de marche, comme si l'ensemble avait été conçu pour un homme qui ne veut pas utiliser d'autre moyen de locomotion que ses pieds. C'est comme les gens ; il en vit ici juste assez pour qu'on puisse les connaître tous en l'espace de quelques hivers. C'est un endroit formidable pour contempler la nature, l'histoire, les hommes et les événements. On peut y embrasser d'un regard des phénomènes qui, en Russie, se déroulent sur des territoires immenses et sont, de ce fait, difficiles à percevoir. À Solovki, on voit la Russie en miniature, avec une netteté parfaite...
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Sur une branche est perché un corbeau qui tient dans son bec un fromage. Un renard est sous l'arbre.
--- Eh, corbeau ! Tu voteras pour Poutine ?
Le corbeau ne dit mot.
La voix du renard se durcit :
--- Toi, là-haut ! Je te demande pour la dernière fois si tu voteras pour Poutine ?
--- Oui, coasse le corbeau, et le fromage lui tombe du bec. Le renard s'en saisit et déguerpit.
Le corbeau marmonne dans sa barbe :
--- J'aurais dit "non" que le résultat aurait été le même.
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Du reste, les Européens qui parlent aujourd'hui de la Russie s'écartent rarement des clichés formulés dans la première moitié du XVIe siècle. Aussi n'est-il pas inutile de lire les traités anciens pour voir la manière dont se sont formés les stéréotypes concernant la Russie en Europe, tel celui de la Russie vue comme une prison, par exemple. Campensis écrivait en 1522 :
"Tout ce pays, outre son immensité, est si hermétiquement clos et gardé que non seulement les esclaves mais aussi les hommes libres ne peuvent ni en sortir ni y entrer sans une hramota, un sauf-conduit du tsar."
On parlait déjà à l'époque de la déportation de peuples entiers sur un caprice du tsar, de l'incroyable ivrognerie des Russes, de leur paresse, de leur sournoiserie et de leur suspicion, sans oublier les mœurs légères de leurs épouses (chacune étant susceptible d'être possédée contre une modeste rémunération), la saleté, la boue... "Aucun autre peuple ne jouit d'une aussi mauvaise réputation que les Russes", observait-on. Car aucun autre peuple ne ressemblait autant à des Européens sans en être.
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