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Citations sur La fin, tome 1 : La malveillance (19)

À la recherche du temps perdu, on y vient, du Marcel Proust breton en p’tit short, grand admirateur de Jean-Marie, lui aussi enfant du pays (mais plus par provoc que par conviction, Richard aimait bien provoquer et mettre son interlocuteur face à ses contradictions en affirmant tout et son contraire, ce qui marchait particulièrement bien avec la mère de William qui était d’accord avec sa famille de droite, alors qu’elle votait souvent extrême gauche et s’était même encartée à la CGT à la fin de sa carrière), grand amateur d’érotisme, tout comme Pierre, le dernier mari de Marie-Claude, papy Pierrot qui invita celui qu’il considérait comme son petit-fils boire une limonade au sommet de la tour de la porte Maillot vu de laquelle les personnes ressemblaient à des fourmis, William avait été impressionné par cette hauteur, Pierre qui possédait la bande du film Emmanuelle (William et Aline avaient visité d’ailleurs un des lieux de tournage au pied de la plus belle plage du monde aux Seychelles) et de Black Emmanuelle en Orient ; oui, Marcel Proust en p’tit short avait une madeleine bien à lui.

En fait, il en avait deux.

Tout d’abord la p’tite cigarette après le goûter, il avait en effet dès le plus jeune âge (sept ans) commencé à fumer, et avait depuis troqué la nicotine contre le whisky.

Il y avait ensuite Émilie, son premier grand amour, celle qui avait la cramouille accueillante, et il insistait plusieurs fois sur cette expression poétique en se resservant un énième verre de whisky digne de celui du capitaine Haddock.

Aline avait de l’humour et éclata de rire.
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(...) il se fait quasiment foutre dehors par l’harmonisatrice qui ne fout rien si ce n’est expliquer le barème, gueuler quand les moyennes par dossiers ne sont pas calculées par le correcteur et que c’est quand même pas elle qui va se taper le boulot hein, et distribuer des lots de copies supplémentaires aux correcteurs, les restes des copies, celles de ceux qui, malins, ne se présentent qu’à 13 heures le premier jour et émargent quand même, une fois tous leurs lots distribués aux pauvres neuneus arrivés à l’heure (alors, on commence chers collègues, à 9 h 48, l’ordre de mission indiquait 9 heures, après le p’tit discours de quinze minutes de l’Inspectrice présidente de jury sur l’évolution et les perspectives du BTS), oui je comprends bien cher collègue, mais on va pas refaire les lots, vous n’avez qu’à rentrer chez vous, on est désolés, mais vous comprenez hein, ces collègues victimes d’un manque à gagner de 38 euros d’indemnités pour la correction qu’ils ne feront pas même si cela fait partie de leurs obligations de service (le ministre d’alors avait fait un effet d’annonce en revalorisant l’indemnité de correction d’une copie de bac à 5 € au lieu des quelques centimes précédemment, mais oubliant, et c’était fâcheux, de revaloriser les indemnités de correction pour le supérieur, la correction d’une copie de bac était désormais davantage indemnisée qu’une copie de bac +5) mais délestés de deux jours de correction dans une salle surchauffée (et d’un froid polaire en hiver), avançant de quelques jours leurs vacances (...)
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Car William tenterait de renouveler l’expérience de nombreuses fois, en plus long souvent, et notamment dans La Lumière d’Istanbul, y recyclant au passage In The Mood For Love lors de l’avant dernier épisode de son petit roman.

Le lecteur ou la lectrice attentifs et qui seraient en train de relire le tome I à la lumière du second pourrait se dire que ce qui est présenté comme une relation singulière avec le personnage féminin principal du second tome, singulier lui aussi, tout comme l’acte exceptionnel de William la concernant, pourrait être sérieusement remis en question.

Oui, il ferait la même chose avec elle aussi, mais avec deux différences, et de taille. Oui, il y aurait des copier-coller de ses œuvres précédentes, mais il citerait ses sources, contrairement aux « articles » de sa grand-mère sur l’aide médicale d’État envoyés par ses copains, les théories complotistes, Éric Brunette, et La Lumière d’Istanbul, même lorsque ses sources seraient ses propres textes.

En outre, il ne ferait pas cela pour confirmer sa sensation qu’elle était également amoureuse de lui, comme avec Charlotte et Carolina, mais en sachant qu’il ne pourrait pas gagner, en perdant magnifique ayant juste besoin d’écrire son amour en un long et dernier geste insensé et magnifique.

En outre, son gros roman serait bien plus long que La Lumière d’Istanbul, mais l’argument n’était pas bon, l’amour ne se pesait pas, l’amour n’avait pas de mesure, l’amour ne pouvait pas être objectivé.

Oui, le tome II serait nettement plus beau.

Il ne me serait même pas nécessaire de paraître lettré pour exprimer les sentiments que j'ai pour toi, dernière destination, ultime destination d'une vie à te chercher et à te trouver à la fin, et te sortir un groupe improbable que tu ne connaîtrais pas ou cette auteure que je ne connaissais pas et dont j'avais ce jour-là acheté un livre qui m'attirait sans savoir pourquoi.

Il ne me serait pas indispensable de paraître tel un amoureux transi au bord du suicide en te citant les paroles d'Exit Music (For A Film) d'un des plus beaux albums de tous les temps, Ok Computer de Radiohead.

If I seem edgy I want you to know / Si je semble nerveux je veux que tu saches
That I never mean to take it out on you / Que je n'ai jamais l'intention de me défouler sur toi
(…)
Because I love you / Parce que je t'aime

Non, il suffirait de faire parler un de ces titres fédérateurs qui survivraient à tout, Don't Let Me Be Misunderstood que j'écouterais en rentrant de ce jour où j'aurais pu t'adresser la parole, et que je ne l'ai pas fait, je suis resté derrière les lunettes de soleil de mon ami Quentin et le chapeau qui ne m'allait pas, car contrairement à ma mère, aucun chapeau ne va sur ma tête disproportionnée, fin de mon corps vieillissant, attendant que tu lises ce message que je t'avais écrit en espérant te voir apparaître, ou le craignant, j'étais dans cet état étrange entre la terreur et l'impatience, mais je t'avais vue, après tout ce temps, je savais que tu étais belle, je m'en souvenais, mais ce serait ce jour-là que je saurais définitivement, sans même un seul résidu de peut-être, que c'est cette beauté-là que je voulais embrasser après avoir embrassé une dernière fois mon imagination.

Avant de la tuer.
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Noel Gallagher, cette idole qui avait su canaliser sa souffrance dans ses chansons qui n’en parlaient pas, lui préférant l’universalité de la beauté de la vie malgré la pluie, la souffrance de l’absence d’un père, la souffrance de l’absence du père, mais pas du sien (que Peggy, sa mère, accompagnée de ses trois fils, Paul, Noel et Liam, avait quitté pour vivre seule avec ses garçons) qui le tabassait quand son petit frère Liam souffrait d’en être spectateur, canalisant ensuite sa souffrance dans son incarnation de la dernière rock’n’roll star - celle qu’il s’affirmait être dans le premier titre du premier album dans lequel ses rêves étaient réels - dans toute sa majesté et ses excès inhérents à son statut.

Après avoir visionné le film documentaire sur Oasis appelé Supersonic le jour du dixième anniversaire de la séparation du groupe avec ses témoignages des deux frères parlant avec pudeur de leur enfance pauvre et de leur père, William se disait que c’était leur condition sociale, leur père violent puis absent qui avaient été le moteur de leur œuvre.
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Il repenserait aux mots les plus dégradants qu’elle lui a dits, que lui a dits, hurlés, seul, en se branlant seul en pensant à elle.

Non. Ces mots n’auraient pas été dégradants. Ces mots n’auraient pas été abominables. Ces mots n’auraient pas été épouvantables.

Ce seraient les seuls mots possibles – ou alors il aurait fallu en inventer d’autres, pour leur histoire, pour exprimer l’ardente intensité de ce qu’ils ressentaient.

C’étaient des mots d’amour, oui d’amour, pour exprimer ce qu’ils vivaient, et ne revivraient plus jamais maintenant que leur histoire était terminée.

C’étaient leurs mots.

Dans leur histoire, ces deux éléments, la profondeur de leurs sentiments et la bestialité de leurs étreintes, seraient bel et bien deux aspects différents émanant d’une même beauté : leur amour.

Oui, car, finalement, il l’aimait sa Paulina, sincèrement, profondément, tendrement, follement, l’aime encore et l’aimerait toujours avec la même force. Il ressentirait jusqu’à la fin de sa vie avec la même puissance deux émotions différentes quant à leurs effets physiques mais non quant à leur cause respective : la pureté du véritable amour.

Il serait ému à en crever jusqu’à la fin des temps en repensant à son sourire dans lequel se nichaient toute la beauté et la bonté du monde qu’il avait si amoureusement capté dans les photos qu’il avait prises d’elles dont une dizaine ornait les meubles de sa maison et qu’il avait soigneusement gardées dans une boîte à leur séparation, au regard qu’elle lui avait jeté le jour de leur rencontre lorsqu’il l’avait retrouvée pour aller déjeuner avec ses collègues, ce regard dans lequel il avait compris qu’elle le désirait, qu’elle l’aimait, et encore davantage à la fin de leur premier baiser chez elle après lequel il avait vu des larmes de bonheur faire briller ses yeux, à leur émotion mutuelle indescriptible quand ils se retrouvaient ou se quittaient, à ses gros et superbes seins qu’il suçait, aspirait, embrassait fiévreusement, à sa bouche magnifiquement dessinée qui accueillait avec une douceur sauvage son dard et son foutre, à son magnifique, son sublime gros cul ouvert, avide de sa queue, oui, le cul de celle qui aurait dû être sa femme à quatre pattes, sa chatte luisante exigeant les plus violentes, les plus synchronisées, les plus exquises, les plus divines des levrettes, et un peu plus haut, lubrifié et dilaté, son trou du cul exigeant les plus brutales, les plus osmotiques, les plus absolues, donc les plus amoureuses des sodomies.

Donc, ce qu’il considérerait comme une magnifique et fugace histoire d’amour ne serait-elle finalement qu’une histoire de cul ?

Non, il aurait bel et bien vécu l’Amour Total.
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Vieillir, c'est la nuit du Nord en été. C'est se situer entre le jour et la nuit, incertain.
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Si William écrit c'est pour lire, écouter, toucher, voir, sentir deviner, pressentir, revenir vers le passé, voir le présent, voir le future, être certain mais c'est difficile alors avancer ou du moins essayer.

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Vingt ans plus tard, elle se jetterait de ce même balcon, en ayant préalablement pris soin de rendre son appartement impeccable.
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Un regard s’attardant un dixième de seconde de trop, celui durant lequel il faut comprendre, sinon après c’est trop tard.
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Un temps, la vie de William était remplie de peut-être.

De peut-être ouverts et jamais refermés jusqu’alors.

Ce n’était pas pour rien que son album préféré d’Oasis avait toujours été Definitely Maybe (vraiment peut-être).
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