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Critique de krzysvanco


UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

Relire La Chatte sur un toit brûlant m'a poussé naturellement à en faire de même avec Un Tramway nommé Désir, hélas cette fois, sans avoir eu l'opportunité d'assister à sa représentation au théâtre.
C'est toujours un peu frustrant, une pièce se devant d'être jouée par des acteurs et devant un public

Pour pallier à cette absence de représentation, il est indispensable de lire également les didascalies insérées par Tennessee Willliams, elles permettent de suivre les indications qu'il donne au metteur en scène et de bien comprendre ses intentions

J'ai donc lu ainsi cette pièce, même si ces didascalies en fracturaient la lecture, et ai tenté de visualiser au mieux les scènes.

La pièce est forte, on y assiste à l'arrivée de Blanche, jeune femme aristocratique et désemparée tant pécuniairement que moralement chez sa soeur Stella.
“Ils m'ont dit de prendre un tramway pour la rue du Désir, puis de changer, d'en prendre un autre pour la rue du Cimetière, de laisser passer ces stations et de descendre aux Chams -Elysées “

Elle est vite heurtée par le quartier misérable, les deux pauvres pièces du logement, le caractère bestial et le comportement de Stanley Kowalsky, le mari de Stella.

L'auteur nous fait entrer dans la psychologie de ses personnages avec talent :

Blanche tout d'abord, cultivée, “douée de grandeur et de poésie”, prenant soin d'elle, fière, recherchant l'amour, blessée par la vie, au bord du déséquilibre, alcoolique, tentant de dissimuler sa condition et ses humiliations par des mensonges.
“Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité! “

Stanley Kowalsky ensuite, homme frustre, adepte du jeu, des soirées avec alcool, très animal dans sa sexualité, ne pensant qu'à lui, et brutal avec sa femme.

Stella malmenée et battue par son mari mais soumise, éperdue de lui, et n'attachant aucune importance aux coups reçus. Elle aime sa soeur mais son mari passera avant tout.
“Mais il y a des choses qui se passent la nuit entre un homme et une femme et qui font que tout le reste n'a plus aucune importance !”

Mitch enfin, qui montrera plus de profondeur et de tact, qui s'occupe de sa mère malade mais hélas se fera manipuler par Stanley et la rejettera non sans avoir essayé d'en profiter
“MITCH, cherchant à l'embrasser
Ce que j'ai attendu tout l'été …
BLANCHE
Alors épousez-moi, Mitch!
MITCH
Je ne peux pas vous emmener chez moi, chez ma mère… Vous n'êtes pas assez pure.”

J'ai admiré le déroulement de la pièce, la montée progressive de l'animosité entre Stanley et Blanche, et bien entendu, la même progression des mensonges de Blanche la menant à un déséquilibre complet.

C'est une pièce dramatique, d'une tension sans faille, l'atmosphère est étouffante, on y trouve des thèmes intemporels : le désir, la violence conjugale, les troubles mentaux, la ségrégation sociale.

La finale est tragique.

J'attends avec impatience l'occasion de voir cette pièce au théâtre !
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