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Critique de verobleue


« Black-out » écrit par Connie Willis est le premier tome du diptyque « Blitz ». « Black-out » suit un groupe d'historiens de l'université d'Oxford en 2060 qui partent vers l'Angleterre pendant le Blitz, une période de bombardements intensifs menée par l'aviation allemande contre les Anglais entre l'automne 1940 et le printemps 1941.
Acheté lors d'une grossop, j'ai trouvé ce livre génial ! Cette histoire m'a captivée dès les premières pages. Elle associe une documentation élaborée, des personnages singuliers, un sens du rythme et une construction originale qui tiennent en haleine . Mais elle peut rebuter si l'on n'est attiré que par le côté science-fiction parce que le voyage temporel ne sert qu'à introduire l'histoire.
En 2060, être historien c'est aller carrément observer en real life «l' Histoire». Depuis quarante ans, ceux-ci naviguent entre le présent et le passé pour étudier les événements historiques en temps réel. Des historiens partent d'Oxford pour se rendre dans la guerre de Sécession, Pearl Harbor ou dans les Croisades. S'ils peuvent vivre et mourir à une époque qui n'est pas la leur, une règle dit qu'ils ne peuvent absolument pas modifier le passé. Mais voilà que le labo des voyages temporels annule toutes les missions et modifie les programmes...
Ce premier tome met du temps à démarrer. Tout d'abord, la lecture des chapitres déroute car il comporte chacun son protagoniste avec date et lieu et quand on arriver à cerner les trois histoires principales, on se rend compte que les schémas sont exactement les mêmes, ce qui est un peu redondant.
Trois jeunes agents sont projetés au début de la Seconde Guerre mondiale. Polly Churchill part pour Londres et devient vendeuse dans un grand magasin. Mérope Ward (alias Eileen O'Reilly) est femme de chambre dans un manoir à la campagne qui accueille des enfants réfugiés. Michael Davies part pour Douvres, observer l'évacuation des troupes anglaises en pleine déroute, de Dunkerque vers Douvres … Les voyages sont soigneusement préparés pour limiter le danger : les zones sensibles sont interdites, de fausses identités sont élaborées, des implants sont posés chez les voyageurs du temps avec toutes les données nécessaires au bon déroulement de leur mission (accents, coutumes, mémoire des horaires importants, faits historiques, etc….)
Tous trois observent l'histoire, ses héros, ses soldats, ses victimes aussi... Ils affrontent les horreurs de la guerre, les bombardements, l'effort de guerre, le rationnement, la recherche d'un logement, les déplacements urbains. Il faut bien avouer que l'auteur dilue régulièrement son récit avec des sujets peu importants relatifs aux besoins ou aux envies de ses personnages.
Mais des actions instinctives des historiens et des imprévus s'accumulent ce qui repousse le retour au présent… Jusqu'au jour où les points de transfert se mettent à dysfonctionner : ils ne peuvent pas rentrer chez eux et le lecteur se retrouve coincé avec Eileen, Polly et Mike dans le passé sans une seule idée de ce qui a pu cafouiller, sans nouvelle d'Oxford…. ceux-ci restent bloqués en 1940, « le passé est devenu leur présent »...
On se rend compte que certains personnages sont présents pour plusieurs missions. Les récits entremêles se suivent, s'arrêtent, reprennent, avec un rythme accrocheur et addictif, avec des péripéties, des drames, des divergences. L'auteur nous tient donc en haleine, joue avec nos nerfs car on vit avec les personnages, on ressent leurs peurs comme leurs joies.
Le seul bémol : une fin trop rapide comme si j'avais été abandonnée au milieu du voyage. Je suis restée avec tellement de questions que j'ai voulu absolument lire la suite, une espèce d'urgence à vouloir la découvrir.
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