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Critique de hellrick


Monde clos peuplé de scientifique, la station de Blind Lake permet, grâce à une technologie quantique quasiment incompréhensible par l'Homme, d'observer la vie sur une lointaine planète extraterrestre. Les savants observent ainsi un certain « Sujet », créature alien rebaptisée péjorativement « homard » par les locaux. Mais, soudain, la belle routine se grippe : pour une raison inexpliquée le complexe est placé en quarantaine. Bien sûr chacun pense que la situation ne durera guère mais lorsque celle-ci commence à s'éterniser l'ambiance se dégrade. de plus des individus cherchant à quitter Blind Lake sont abattus par des drones militaires. Que s'est-il passé à Blind Lake ? Que justifie cette quarantaine ?
BLIND LAKE témoigne indéniablement de la « manière » de Robert Charles Wilson : un groupe de personnes diverses soudain confronté à l'étrange et l'inexplicable, plusieurs lignes narratives (la plupart intimistes) qui se développent en parallèle puis se croisent et finissent par se mêler avec l'intrigue science-fictionnelle proprement dite. Cette dernière propose une hard science que l'on pourrait qualifier (risquons l'oxymore!) de « légère » ou du moins d'abordable. En effet, en dépit des hypothèses scientifiques souvent ardues abordées par l'auteur, ce côté technique n'est jamais pesant, sans doute parce qu'il n'étouffe jamais les relations humaines. Cela différencie Robert Charles Wilson de bien des écrivains du même style pour qui le jargon savant devient pratiquement une fin en soi. Dans cette « manière » de l'écrivain citons encore une conclusion vertigineuse (mais toujours « ouverte » et donc - fatalement - un poil décevante), des questionnements sur le développement de l'intelligence artificielle et une réflexion plus globale et philosophique sur la place de l'Homme dans l'univers.
Bref on retrouve dans BLIND LAKE tout ce qui faisait la réussite des formidables SPIN et LES CHRONOLITHES, y compris une construction millimétrée proche du techno-thriller qui transforme le roman en page-turner certes exigeant mais surtout terriblement addictif. Avec son huis-clos étouffant, sa violence larvée (qui finira évidemment par éclater) et son mystère, Robert Charles Wilson s'inscrit dans la tradition des auteurs soucieux de donner envie au lecteur d'avancer dans le roman pour découvrir le fin mot de l'histoire.
De plus, l'écrivain a le bon goût de toujours oeuvrer sur une longueur adéquate : en dépit de thématiques vertigineuses pouvant nourrir plusieurs tomes (ce que certains de ses collègues n'auraient pas manqué d'accomplir quitte à tirer à la ligne), il reste confiné dans une pagination des plus raisonnables (la plupart de ses bouquins tournent autour des 400 pages) ce qui évite les longueurs et, par conséquent, l'ennui.
Thriller science-fictionnel aussi intéressant qu'efficace, BLIND LAKE constitue donc une bien belle réussite de la part d'un des auteurs majeurs de la SF actuelle. S'il reste sans doute un poil inférieur à SPIN et aux CHRONOLITHES ce bouquin n'en demeure pas moins fortement recommandé.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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