Ils fréquentaient la même Université, UCLA, et le hasard fait qu'ils se rencontrent à l'aéroport de New York. le premier est un écrivain, on ne connait pas son nom. L'autre c'est Jeff Cook, belle allure, plein de richesse sur lui. Leur vol pour Francfort est retardé, Jeff invite alors son ancien camarade dans le lounge de la première classe afin de patienter et de lui confier quelque chose. « Tomber sur toi prouve que le hasard fait bien les choses, dit-il. Tu étais là au début. »
Jeff est un grand bavard, il est à l'aise face à son interlocuteur. L'alcool aide à délier sa langue. La confidence débute lorsqu'il lui raconte qu'il a sauvé la vie d'un homme peu de temps après la fac. À l'époque, il vivait dans la maison d'un acteur célèbre (actuellement à l'affiche au cinéma). Séparation amoureuse difficile, perte de sens dans la vie, un soir il se balade sur la plage et repère un homme en train de se noyer. Jeff sort l'homme de l'eau, lui prodigue un
bouche-à-bouche salvateur. Avec ce geste héroïque, Jeff va voir sa vie prendre un tout autre tournant. Car il va vouloir connaitre l'identité de cet inconnu. Il va le suivre. Il va apprendre qu'il s'appelle Francis Arsenault et qu'il s'agit d'un des plus grands marchands d'art, non loin de Gagosian. Il va même jusqu'à travailler pour lui, devenir son assistant privilégié et tomber amoureux de sa fille.
Antoine Wilson maitrise l'art de la confession, forme classique, mais qui peut devenir casse gueule. Ici, l'intrigue tient la route et le milieu de l'art est dépeint à merveille, comme une satire de ce milieu où l'argent guide les accrochages. le personnage du marchand est détestable mais on en reconnait pas mal, pas besoin d'aller outre-Atlantique, croyez-moi.
Tout y est, attitude patriarcale, pouvoir, argent, sexe, dédain, colérique. Si bien que je me dis que l'auteur s'est infiltré dans le milieu pour si le peindre si bien. L'intrigue est maitrisée tenant parfaitement le lecteur en haleine jusqu'à la dernière phrase explosive et offre un livre agréable aux saveurs rocambolesques.