Léo était un Mezzanotte . Elle était Juliette Arabella . Tout les séparait .
Les affaires sont les affaires, ajouta Léo. Qu'on le veuille ou non . ça n'a rien de personnel .
Chocolat fondu... Fleur de sel... Le Guérandais, un sel spécial ramassé à la main... Bretagne du Sud, France...
La recette secrète de Léo...
Et tout était indiqué : les proportions, les ingrédients à intégrer dans un ordre précis, le temps de cuisson...
- Il s'appelle Léonardo Mezzanotte, insista Alegra d'un air buté.
- Je sais. Mezzanotte contre Arabella.... Arabella contre Mezzanotte. J'en ai assez de toutes ces histoires, poursuivit Juliette d'un ton vif. Pour une fois qu'il y a quelqu'un de sympa chez les Mezzanotte...
- Merci, dit Léo. Si seulement je pouvais m'appeler Smith ou Jones!
Dès que les lèvres de la mystérieuse jeune femme effleurèrent les siennes, il sut qu'elle agissait impulsivement, de manière contraire à ses habitudes.
Il aurait dû s'écarter aussitôt, lui ôter la main de sa cravate et, en parfait gentleman, se répandre en excuses. Bien sûr, elle lui plaisait terriblement , elle l'attirait comme la plus belle des fleurs; mais se comporter ainsi, vraiment...
Il en fut incapable. Son corps agissait indépendamment de sa raison. Comment résister à ce baiser passionné, prodigué par une ravissante inconnue, au clair de lune, au milieu des vignes parfumées? C'était trop fou...
Et tellement bon!
Maintenant... Profite du moment présent!
Tant pis... ou tant mieux, Juliette baissa la garde.
D'un geste qui ne lui ressemblait pas, elle saisit la cravate de l'inconnu, l'attira vers elle et l'embrassa passionnément. Avec la confiance d'une femme ayant toujours agi en écoutant ses désirs.
Intense, délicieux, ce baiser au goût de raisin fut aussi extraordinaire que s'il avait été le tout premier de sa vie...
— Désolée…
George la dévisagea, surpris.
— Pourquoi es-tu désolée ?
— Je ne peux pas.
— Tu ne peux pas ?
Il fronça les sourcils.
— Juliette, tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?
— Je ne veux pas.