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Critique de TheSFavenger


Peut-on dire que ce livre est sexiste ?
Je prends du plaisir à lire ce livre et pourtant !

Le postulat de départ est intéressant et tient solidement la route pour l'instant. le développement des personnages et surtout du narrateur est sympa. Même si ce n'est pas du Pagnol, M Wilson s'en sort plutôt pas mal avec cet exercice en général assez casse-gueule.
Mais je voulais interroger ce livre sur un tout autre point. Je suis l'heureux papa d'une petite poupinnette de 18 mois, aussi blonde que tyrannique et en tant que papa dévoué et esclave, je ne suis pas insensible au débat actuel qui occupe nos ondes et écrans au sujet de la place de la femme sans nos sociétés, des problèmes de harcèlement et de toutes ces douceurs enfantées par la phallocratie… Quel sera le destin de ma fille ? Comment la préparer ou non à ça ? etc etc
Puis, je lis ce livre et j'ai ce questionnement constamment dans un coin du cerveau. Et puis, vient le moment dans l'histoire ou quelqu'un a trahi le secret de Jason ? Qui a pu dire à E.D que Jason était malade ? Molly je me suis dit… et effectivement c'était elle. Trop facile.
Et je me suis dit merde, Je reprends dans ma tête tous les personnages féminins du livre et bordel… Résumons :

- La maman de Tyler : veuve eppleurée qui ayant perdu son mari, ingénieur à succès, s'abandonne à un célibat fidèle et reste au service toute sa vie de la famille Lawton en tant que team leader des femmes de ménages parce que le patriarche (E.D) l'a embauchée par amitié pour son défunt mari… vois le pote. On apprendra même que la maman avait pourtant un MBA… mais le ménage convenait sans doute mieux à ses compétences.

- La maman Lawton… alcoolique voire hystérique, ne sert à rien, tout le monde le dit, pourtant médecin à la base, mais voilà encore une carrière sacrifiée. E.D finira par d'ailleurs divorcer de cette pochtronne.

- Diane, la soeur de Jason. Alors si lui, c'est l'intelligence incarnée, le cartésien, le rationnel qui sacrifiera tout à travailler au problème du SPIN. Diane, c'est l'émotionnelle, la spirituelle qui va basculer dans le hippysme millénariste engluée qu'elle est dans un mariage dévoué… les mecs sont des matheux qui bossent dures, les filles se marient et restent à la maison à prier Dieu.

- Molly, la petit copine de Tyler, ben c'est elle qui trahit parce que les femmes, ben elles sont vénales. Tyler sera tellement dégouté des femmes qu'il décidera de rester célibataire parce qu'il préfère rester tranquille.

Je ne parlerai pas d'Ibu Ina… totalement asexuée. Personnage totalement interchangeable
.
En gros, le rationalisme est masculin quand l'émotionnel est féminin et l'auteur a clairement choisi son camp.

Sans doute suis-je sous l'influence du moment, mais n'empêche, le féminin n'est pas à la fête dans ce roman.
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