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Critique de Epictete


L'Afrique, vaste territoire prétendu vierge au XIXème siècle, avec beaucoup de blancs et de pointillés sur les cartes existantes suite aux explorations des côtes réalisées dans les siècles précédents.
Quelques explorateurs téméraires, tel Stanley vont élargir les connaissances en ce domaine. le premier arrivé sur les nouvelles terres en est propriétaire pourvu qu'il ait les moyens d'organiser l'exploitation des ressources (minéraux, caoutchouc, etc ...) sans se soucier des « propriétaires » vivant déjà sur les lieux.
Stanley doit s'associer avec une puissance capable de s'implanter au Congo qu'il a découvert en grande partie. Il va trouver un appui en Léopold II roi des Belges, qui a titre personnel va investir sur ce territoire, possession confirmée en 1885 par la Conférence de Berlin qui partage les territoires de l'Afrique. Mais Léopold, qui n'a jamais mis les pieds sur ses terres va en déléguer l'exploitation à des proches qui ont eux-mêmes utilisé sur place tous les moyens à leur disposition pour en augmenter le rendement. La main d'oeuvre locale ne coûte rien et est donc corvéable à merci. Les militaires, sur-place, organisent le maintien de l'ordre avec les moyens du bord. C'est ainsi que pour justifier l'utilisation d'une balle de fusil il faut ramener la main d'un cadavre. Mais quand on a tiré un animal, pourquoi ne pas se servir dans le cheptel humain vivant. On va tuer, mutiler sans vergogne, sur-place, faisant environ dix millions de morts en vingt ans. Il est évident que jamais un ordre n'a été donné pour en arriver là mais on m'a « laissé faire ». Les plus grands intellectuels du moment comme Conan Doyle, Marc Twain, Joseph Conrad, vont s'indigner et publier sur le sujet mais seront la plupart du temps ignorés jusqu'à ce que Léopold soit contraint de céder ses possessions à son pays, peu avant sa mort.
Marc Wiltz s'attache à démontrer que si bien sûr le peuple belge n'était au courant de rien, le roi, lui, ne pouvait pas ignorer ce qui se passait dans ses colonies et se contentait d'engranger des dividendes.
C'est un livre qui remue et amène à s'interroger sur la maîtrise des dérives la colonisation au regard des exigences du commerce et du profit par l'ensemble des pays impliqués dans cette démarche que ce soit la France, le Royaume Uni ou l'Allemagne.
Un livre passionnant.
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