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Critique de Patmarob



« Cartel » est une suite à « La Griffe du chien » (2007). Dans un fort volume de plus de 700 pages, Don Winslow présente les guerres des drogues au Mexique de 2004 à 2012. L'ouvrage a demandé des années de travail et de recherche. C'est un hommage aux journalistes, aux médecins et aux humanitaires qui affrontent, au péril de leur vie, la terrible guerre des cartels de la drogue qui a ravagé le Mexique.
« Cartel » poursuit la lutte à mort qui oppose Art Keller, ex-agent de la DEA (Agence anti-drogue des Etats-Unis), à Adan Barrera, chef d'un cartel de la drogue, qui s'est évadé de prison. Chaque cartel, implanté dans une région du Mexique, cherche à agrandir son territoire dans une lutte sans merci avec les concurrents. La corruption a gagné tous les rouages du pays : le monde politique, policier, militaire…. jusqu'aux responsables directs de la lutte contre la drogue et les cartels. Seuls quelques individus essaient de s'opposer : une femme médecin qui, malgré une tentative d'assassinat qui la laisse handicapée, ouvre un dispensaire et dirige la mairie ; un journaliste, qui poursuit ses enquêtes et finit vaincu dans les rets de la mafia. le roman détache, avec efficacité, quelques mafieux : Chuy l'enfant-soldat, Adán Barrera, ou les chefs des Zetas.
Le roman brosse un tableau terrifiant de ces années de guerre et de barbarie. Certaines pages alignent une énumération de crimes épouvantables, l'escalade dans l'horreur n'a pas de limites. L'auteur décrit avec efficacité un monde en décomposition : le pouvoir local disparaît avec l'assassinat des maires, policiers… la population s'exile après la disparition des proches… les journalistes sont sommés de publier les avis des cartels sous la menace d'être éliminés..
Toutefois le roman m'est apparu inégal. le rythme est parfois rompu par des exposés assez longs, la présentation des faits.. paraît proche de fiches de notes ou d'articles de presse. La répétition des scènes de meurtres… de guerre alourdit l'histoire. La détermination du médecin, de la jeune policière ou du journaliste, à poursuivre leur travail, leur combat contre les cartels paraît parfois trop appuyée, voire répétitive alors que le lecteur s'attend à une issue fatale.
Reste un roman puissant par la vigueur de sa dénonciation et la terrible présentation des faits.




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