Citations sur Cartel (101)
… au bout du compte, les hommes, c’est comme les bas : vous aurez beau en prendre soin, ils finissent par vous filer entre les mains.
(Points, p. 247)
Tu crois vraiment que quelqu'un prend au sérieux cette prétendue guerre contre la drogue ? [...] Les gens sérieux ne peuvent pas se permettre de prendre ça au sérieux. Surtout pas après 2008. Après le krach, alors que la seule source de liquidités était l'argent de la drogue. S'ils nous avaient obligés à mettre la clé sous la porte, l'économie aurait définitivement plongé.
Le Mexique, patrie des pyramides et des palais, des déserts et des jungles, des montagnes et des plages, des marchés et des jardins, des boulevards et des rues pavées, des immenses esplanades et des cours cachées, est devenu un gigantesque abattoir.
Et tout ça pour quoi ?
Pour que les Nord-Américains puissent se défoncer.
ça le rend furieux , ces meurtres, ces morts.
C'est insupportable de se dire que nous sommes connus que pour cela maintenant : les cartels de la drogue et les massacres. Dans ma ville. La ville qui abrite l'Avenida 16 septembre, le Théâtre Victoria, les rues pavées, les arènes, la Central, La Fogota, plus de librairies qu'à El Paso, l'université, le ballet, les garapinados du pan dulce, la mission, la plaza, le Kentucky bar, chez Fred.... denenue célèbre à cause de ces gangsters débiles.
Et mon pays, le Mexique, patrie des écrivains et de poètes : Octavio Paz, Juan Rulfo, Carlos Fuentes, Elena Garro ..........
Aujourd'hui les "célébrités" sont des narcos, des tueurs psychopathes dont l'unique contributiion à la culture sont des narcoccorridas chantées par des flagorneurs sans talents.
Vous êtes coupables de meurtres, vous êtes coupables de tortures, vous êtes coupables de viols, d'enlèvements, d'esclavagisme et d'oppression, mais surtout, j'affirme que vous êtes coupables d'indifférence. Vous ne voyez pas les gens que vous écrasez sous votre talon. Vous ne voyez pas leur souffrance, vous n'entendez pas leurs cris, ils sont sans voix et invisibles à vos yeux, ce sont les victimes de cette guerre que vous perpétuez pour demeurer au-dessus d'eux.
Ce n'est pas une guerre contre la drogue.
C'est une guerre contre les pauvres.
Le Mexique est devenu un gigantesque abattoir.
Et tout ça pour quoi ?
Pour que les Nord-Américains puissent se défoncer.
De l'autre côté du pont se trouve le marché gigantesque, l'insatiable machine à consommer qui fait naître la violence ici. Les Américains fument l'herbe, sniffent la coke, s'injectent l' héroïne, s'enfilent de la meth ,et ensuite ils ont le culot de pointer le doigt vers le sud, avec mépris, en parlant du "problème de la drogue et de la corruption au Mexique".
Mais la drogue n'est plus le problème du Mexique, se dit Pablo, c'est devenu le problème de l' Amérique du Nord.
Quant à la corruption, qui est le plus corrompu ? Le vendeur ou l' acheteur ? Et quel degré de corruption doit atteindre une société pour que sa population éprouve le besoin de se défoncer afin d'échapper à la réalité, au sang versé, et aux souffrances endurées par ses voisins ?
C'est incroyable, se dit-il, cette capacité qu'à l'être humain, ce besoin peut-être, d'instaurer un sentiment de normalité dans les conditions les plus anormales. Des gens vivent dans une zone de guerre, dans un état de menace permanente, et pourtant, ils continuent à faire les petits gestes quotidiens qui constituent une vie normale.
Il se souvient d'un vieux dicho ...
Quand le diable vient, c'est sur les ailes d'un ange.
Enlevez la foi à un fidèle, la croyance à un croyant, qu'obtenez-vous ?
Le plus acharné des ennemis.
Il était devenu son propre blues, un looser à la Tom Waits, un saint de Kerouac, un héros de Springsteen sous les lumières de l'autoroute américaine et l'éclat des néons du Strip. Un fugitif, un métayer, un hobo, un cow-boy qui sait qu'il n'y a plus de prairie, mais qui continue à chevaucher car il ne reste rien d'autre à faire.