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Critique de JeanLibremont


Le roman est inspiré par l'histoire de l'agent de la DEA En­­­­rique Cama­­­­rena qui fut torturé a mort en 1985 par les hommes de main de Félix Gallardo, alors le trafiquant de drogue le plus puissant du Mexique. Tout le roman tourne autour du theme de la vengeance, les personnages principaux passant leur temps a se venger les uns des autres.

L'auteur aurait pu mieux exploiter certaines particularités psychologiques et sociales liées au narcos mexicains comme le fait que des citoyens honnetes en colere s'unissent parfois pour mettre fin aux exactions d'une mafia locale... et finissent par former eux-memes une nouvelle bande criminelle ou le fait que, pour beaucoup, devenir un petit soldat du narco est le seul moyen pour que la famille mange tous les jours, mais il a surtout (logique du best-seller oblige ?) combiné des schémas universels comme corruption policiere et politique, violence extreme, barbouses et blackops anticommunistes, guerre des gangs, reglements de compte et vengeances, conflit psychologique entre morale, patriotisme, amour-propre de guerrier et crainte pour ses proches. Il y a tout de meme deux personnages-clé, un archeveque et une prostituée (Jésus et Marie-Madeleine ?), qui entrainent le lecteur dans la réalité sociale mexicaine.

Il y a une morale simple et vieille comme le monde dans ce livre: l'homme -le male- est un loup pour l'homme et, qu'il soit du coté des "bons" ou des "méchants", sa valeur est d'abord déterminée par le courage dont celui de reconnaitre que le sien peut aussi avoir des limites. Malheur aux couards. L'homme courageux, par ailleurs, se différencie en "bon" et "mauvais" selon qu'il est ou non fasciné par la violence. Dans cette morale et c'est la que cela devient beau, le role de la femme amante et mere est d'etre la rédemptrice de l'homme-loup "bon" (celui qui n'est pas un malade de la violence) en lui donnant l'occasion de sublimer sa nature de prédateur par l'amour. La femme est ainsi instrument divin dans un monde d'injustice et de souffrance pouvant sinon paraitre abandonné de Dieu.

Un bouquin aussi clinquant qu'une fete des morts mexicaine (attention ca tache) et écrit dans un style polar conventionnel, mais difficile a lacher du fait du dosage habile entre violence extreme et émotions déclinées sur un mode tout aussi extreme. En fin de compte, un roman jouissif mais aussi un vrai pavé.
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