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Critique de Lou_Knox


Dans les phrases bienveillantes qu'on me glisse à des fins purement altruistes, je retiens le plus souvent « pourquoi t'irais pas vivre ailleurs ? », « mange ptn » et « tu veux pas faire un truc pour tes insomnies ? ».

Si les deux premières m'évitent de faire à la fois l'éloge de ma fuite alors que l'autre façonne mon autogrossophobie, je choisis souvent de mettre l'insomnie à profit.

Car excepté une fatigue évidente, elle permet de lire avec avidité, et plus la fatigue se fait sentir plus ce qui paraît utopique aux premiers abords semble creuser quelque part dans mon imaginaire une certaine idée que, quelque chose d'autre pourrait - non pas être meilleur, mais en tous cas être différent.

Pour un renouveau de la communauté, comme pour soi-même.

A une échelle honteusement égoïste et masculine donc, je me suis réfugié dans les mots de Monique Wittig - grâce à Wendy Delorme qui lui rend hommage dans Viendra le temps du feu.

Il n'y a pas de grandes solutions appliquables proposées dans ce texte mais les phrases agissent en tant que réconfort cognitif. On se prête à imaginer ce que pourrait devenir une communauté où tous les codes sont chamboulés ; des prénoms accolés et mixtes aux pronoms pluriElles, des contes de fées comme La Belle aux bois dormant à la religion et son jardin d'Eden, du symbole O qui est à la base de tout parce qu'il rappelle sensiblement une vulve à l'instar de la rigidité du sexe masculin qui s'érige et s'impose en tant que dominant (et qu'il dégueulasse beaucoup de choses à beaucoup de choses près).

Publié en 1964, Les Guerillères n'est pas un texte facile ni accessible. La lecture de la dystopie de Wendy Delorme m'a beaucoup aidé à lui donner des décors, des visages, une ambiance et à en comprendre certaines parties. Je suis donc ravi d'avoir lu ces deux oeuvres complémentaires et dans cet ordre.

Ce sont de courts paragraphes cisaillés par des noms propres en lettres majuscules qui décrivent une société matriarcale post chaos patriarcal.

Et selon ma petite pomme, je pense qu'on s'en carre complet de ne pas tout biter à ce texte, d'en attraper uniquement des bribes, parce que oui en cas de grosse insomnie Les Guérillères et leur société féminaire définissent quelque part autre chose de sacrément possible, à condition de voir une certaine idée du pouvoir actuel, prendre enfin sa fin quand viendra le temps du feu.
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