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Critique de Apikrus


Peter Wohlleben se présente comme un « forestier », et explique l'évolution de sa pratique professionnelle.
Selon lui, la sylviculture est encore trop souvent conçue comme la plantation, l'entretien (par élimination des concurrents), puis l'abattage d'arbres de même essence et de même âge (coupe rase comme dans les Landes).
Or la forêt est en meilleure santé lorsqu'elle s'auto-régule : de nombreux équilibres positifs se mettent en place, dans le sol, entre les arbres et leurs différents prédateurs, et entre les essences elles-mêmes. La forêt parvient même à se créer un environnement favorable. Ainsi le bois décomposé (quand les arbres morts sont laissés sur place) constitue un humus nourrissant et retenant l'humidité. Les associations entre racines et champignons souterrains facilitent l'assimilation de nutriments. le feuillage des arbres modifie aussi leur environnement climatique, en changeant le taux d'humidité et la température ambiante, ainsi que celle du sol. Les arbres se protègent aussi mutuellement des forts vents. En laissant les massifs forestiers s'auto-réguler, leur productivité ne peut qu'être améliorée, mais pour l'auteur cette finalité n'est pas la principale.

Les explications sont parfaitement claires pour tous. J'ai particulièrement apprécié la vision d'ensemble exposée dans cet essai, du niveau microscopique à l'environnement planétaire, et sur de longues échelles de temps.
Cet ouvrage est passionnant et brillant mais je déplore une présentation trop anthropomorphique des arbres, par l'emploi d'un vocabulaire inapproprié (en l'état actuel des connaissances scientifiques à tout le moins) ; par exemple :
- « sans doute est-ce parce qu'ils en ont la connaissance intuitive qu'ils s'aident les uns les autres sans condition »
- « cri » ou « murmure », pour désigner des bruits produits par les arbres
- « il est inévitable que le nouveau feuillage gèle. C'est certainement douloureux »
- « au moins une partie des arbres doit pouvoir vieillir dans la dignité puis mourir de mort naturelle »

Contrairement à ce que pourraient laisser penser mon commentaire ci-dessus et ces extraits, l'auteur ne sombre pas dans un discours excessivement moralisateur à l'égard des humains, se limitant à exposer sa vision des arbres.

Une petite erreur de traduction à signaler : le mot « infini » est utilisé plusieurs fois au lieu du mot « nombreux » ; à moins que l'auteur ait réellement voulu tomber dans l'exagération, ce dont je doute.
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