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Critique de Malavella


J'ai lu ce livre en néerlandais, Verdorie l'a lu dans les deux langues et a l'impression que c'est plus fade en français. Ce qui n'empêche heureusement pas à beaucoup de lecteurs de le trouver très beau-je le conseille.


Ce livre est un classique (1969) mais pour les francophones, pour ceux qui l'ont manqué à l'époque, pour les plus jeunes d'entre nous, une courte introduction : c'est l'histoire d'un amour beau, merveilleux, heureux avec beaucoup de sexe. Cependant, l'amour ne dure pas, probablement parce que la jeune Olga est traumatisée par l'éducation de sa mère très autoritaire. Olga n'est pas capable de vivre une belle histoire d'amour durable. Même après avoir rompu avec le personnage principal, elle se remarie avec toutes sortes d'autres hommes sans jamais pouvoir être heureuse.


Autobiographie ?
De nombreuses rumeurs circulent sur Internet concernant le contenu autobiographique de ce livre. Bien que sa relation avec Annemarie Nauta a été une importante source d'inspiration, d'autres femmes et amis de Wolkers l'ont également inspiré.
Il semble également clair que le livre n'est pas autobiographique dans le sens où le narrateur dans le livre et Wolkers lui-même ne correspondent pas exactement. Dans le livre, il décrit un amour idéal que Olga ne peut pas continuer à vivre. Mais les mauvais côtés du vrai Jan Wolkers sont également sous-exposés. Il a longtemps été le nounours des lecteurs, mais il avait des crises d'agressivité, était jaloux et trop sexuel, buvait, etc. Ce n'était surement pas si mal que ça, mais encore une fois, il n'était pas un prince de conte de fées dépeint dans le livre. le livre n'est donc certainement pas entièrement autobiographique.


Mais cela n'a pas d'importance. Nous ne devons certainement pas lire ce livre en pensant que le narrateur personne est Jan Wolkers lui-même. Nous avons simplement un livre merveilleux qui est fortement recommandé à celleux qui ne le connaissent pas encore.


Style thématique
"Les délices de la Turquie" se lit comme s'il avait été écrit hier. Il reste très actuel sur le plan humain et sexuel.
Le style, la dynamique, le choix des mots, tout est magnifiquement écrit. L'utilisation des mots est simple mais touchante, et joliment explicite dans les scènes de sexe.


En lisant le livre, il est bon de garder à l'esprit que Wolkers a été parmi les premiers à écrire sur le sexe de cette manière. de nos jours, nous ne trouvons plus que ces scènes de sexe sont grossières ou sales, mais c'était différent à son époque. Pour nous, c'est toujours fantastique que Jan Wolkers ait brisé une lance à cet égard.


Non seulement le livre est magnifiquement écrit, mais il est aussi très humoristique et souvent hilarant. Même les passages tristes peuvent être rendus exceptionnellement drôles par Wolkers.


Fin contradictoire
À la fin, l'histoire devient non seulement poignante, mais aussi confuse, comme si deux histoires étaient racontées simultanément.
L'une des histoires est celle d'un bel amour. Malheureusement, Olga s'accroche trop à sa mère et, sous son influence, est incapable d'embrasser un bonheur et un amour durables avec le protagoniste. Il est complètement impuissant face à cela. Voilà une des versions qu'on peut lire en lisant la fin. Ce serait une histoire déchirante mais belle, et plausible aussi.
Mais alors Wolkers, pour la première fois dans le roman ou presque, laisse soudain Olga parler. Soudain, elle dit qu'elle trouvait sa relation avec le narrateur étouffante. Elle se plaint de lui et décrit ses mauvais côtés. Dans cette version, ce ne serait pas à cause de la relation d'Olga avec sa mère, mais à cause de sa relation avec le narrateur, qu'elle le quitte.


En tant que lecteur, on ne sait plus. Jamais les côtés négatifs du narrateur n'avaient été mis en évidence dans le roman, il s'agissait toujours d'un amour et d'un engouement merveilleux. On a vécu dans une autre histoire, celle d'un amour parfait avec deux amants parfaits et une mère diabolique (qui l'est aussi).
Soudain, tout bascule. Wolkers a-t-il voulu mettre l'accent sur l'élément autobiographique à la fin, pour sonder un instant sa propre conscience ? Si c'est le cas, il aurait dû le faire dès le début. Maintenant, la cohérence de la fin est perdue.


Très bon livre !
Que cela n'empêche pas de lire le livre, ni la fin. Elle est également très lisible, car Wolkers était un auteur qui écrivait de beaux textes. Tout le livre qui le précède est parfait, merveilleux et hilarant. Et la façon dont Wolkers a commencé à écrire sur le sexe, une façon qui est toujours d'actualité de nos jours, vu la pudeur qui s'installe dans notre société (p.ex. malgré les sites porno omniprésents, une chose naturelle comme une femme qui allaite son enfant dans un café est souvent considéré comme impudique et elle est bien priée de cacher ses seins pour les regards). Pour toutes ces raisons, il est recommandé de lire ce classique de la littérature néerlandaise.
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