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Ce texte n'est pas une critique, mais un souvenir de lecture...souvenir "rafraîchi" en lisant la critique de trust_me sur Babelio (je vous conseille de la lire ; il en fait, en peu de mots, une analyse concise, correcte et reflétant l'esprit du livre dans son temps).
Il m'est impossible de faire une chronique d'un livre que j'ai lu il y une quarantaine d'années...en cachette !
Bien que mon prof' de littérature m'avait donné le feu vert pour faire figurer ce livre sur ma liste de lecture pour le BAC, ma mère (catholique pratiquante) m'avait formellement interdit d'ouvrir seulement cet ouvrage...à 16 ans. Je l'ai donc lu chez une copine, dont la grande soeur me cachait le livre parmi ses affaires.
La censure, officielle ou parentale, n'empêche pas de lire...au contraire, elle incite à la lecture !
Je l'ai dévoré ; si ma mère croyait que j'allais m'arrêter sur les scènes explicitement érotiques (et parfois vulgaires, c'est vrai)...je pense qu'elle oubliait qu'à 16 ans, on croit avant tout (encore) à l'amour passionnel...et c'est finalement ce que j'en ai retenu !

Une quinzaine d'années plus tard, j'ai relu "Turks fruit" en français...le livre n'avait alors plus le même attrait, mais surtout, la traduction me semblait "fade" par rapport au néerlandais. L'auteur est originaire de la province de Hollande du Nord et on y emploie couramment un langage "musclé" et sans fioritures...dans lequel il ne faut surtout pas confondre "kusjes" et "kutjes"...
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Dans la Hollande de la fin des années 60, le narrateur, peintre et sculpteur sortant à peine de l'école des beaux arts, raconte son histoire d'amour incandescente avec Olga. Cette rousse incendiaire rencontrée un peu par hasard qui deviendra sa femme, le quittera pour un autre et qu'il ne cessera jamais d'aimer. Olga la fille de bonne famille, attirée par l'artiste bohème, qui se lassera de ses exubérances et de son insatiable appétit sexuel. Un récit sulfureux et tragique dont personne ne sortira indemne. Une véritable histoire d'amour, quoi.

Un roman qui connut un succès phénoménal au moment de sa sortie en 1969. le texte est cru, d'un érotisme sans retenu, volontairement provocateur. Pour preuve, les toutes premières lignes : « J'étais vraiment dans la merde depuis qu'elle m'avait plaqué. Je ne travaillais plus, je ne mangeais plus. Toute la journée je restais allongé entre mes draps sales et je collais le nez sur des photos d'elle à poil, si bien que je pouvais m'imaginer voir frémir ses longs cils surchargés de rimmel lorsque je me branlais. » le reste est du même tonneau. J'aime cette langue à l'étonnante liberté de ton. Les délices de Turquie est en quelque sorte un roman de moeurs. Jan Wolkers crache à la gueule de cette société protestante et pudibonde qu'il exècre. La relation vénéneuse entre l'artiste et la fille de notables permet de clouer au pilori la bourgeoisie néerlandaise dont il dresse un terrible portrait à travers la figure de la belle mère. Pour autant, le narrateur n'est pas exempt de reproches. Son machisme, sa libido incontrôlable, son incapacité à reconnaître ses erreurs en font un sale gosse agaçant en diable. Reste Olga, fleur fragile qui n'aura de cesse de se faner, femme fatale se consumant à petit feu avant de disparaître définitivement.

L'histoire en elle-même n'a rien d'original. L'intérêt majeur tient dans cette peinture sociale sans concession à une époque où la littérature pouvait encore scandaliser dans les chaumières. Ce titre inaugure la nouvelle collection « Vintage » des éditions Belfond qui se propose de redonner vie à des livres cultes devenus introuvables. Parmi les prochains romans à paraître sous ce label, le bâtard d'Erskine Caldwell (en avril), Les femmes de Brewster Place de Gloria Naylor (en mai) et Crazy Cock d'Henry Miller (en septembre). A noter pour finir que Les délices de Turquie a été adapté au cinéma par Paul Verhoeven en 1973.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Jan Wolkers avait déjà une quarantaine d'années quand il a écrit ce sulfureux roman en 69.
Il s'agit donc de reédition, et avec le recul, l'effet voulu est moins fort.
J'ai même failli m'ennuyer pendant la première partie du livre tant cette histoire d'amour (et s'en est une vraie) est dominée dans ces pages par une libido incontrôlable du narrateur, c'est cru, erotique ou porno au choix, de quoi exciter de jeunes acnéïques peut-être.
La seconde partie , lorsque la volcanique jeune femme, lassée, s'est éloignée, et que le manque et le chagrin s'installent arrivent de belles pages qui donnent sens à cette histoire et éclairent le lecteur sur la volonté première de l'auteur de choquer son pays protestant et puritain, la Hollande. Mais pour aussi ressentir un profond chagrin d'amour. Tout passe, et notre belle rousse se fanera tout doucement au gré de bonheurs qu'elle n'a plus su trouver ailleurs..
Finalement, c'est un beau livre.

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Les éditions Belfond dont je suis particulièrement les parutions, tant j'apprécie la collection, viennent de lancer une nouvelle collection « Vintage » dont le but est redonner vie à des livres cultes devenus introuvables. Parmi ces ouvrages Les femmes de Brewster Place de Gloria Naylor (en mai) et Crazy Cock d'Henry Miller (en septembre) ont effectivement un parfum de souffre et de culte assez manifestes.

Pour inaugurer cette collection, Belfond commence en force avec un roman qui rentre totalement dans leur ligne éditoriale. Les Délices de Turquie de Jan Wolkers est un roman hollandais qui connut un succès phénoménal au moment de sa sortie en 1969 ( il ne fut traduit en français que 7 ans plus tard), tant il collait à l'esprit de cette époque Woodsotkienne en diable.

Le texte, cru, provocateur, met un coup de pied dans les conventions de toute sorte, totalement dans le mouvance des autres oeuvres fortes de la même époque, des Valseuses au Dernier Tango à Paris. Les délices de Turquie est en fait une peinture sociale sans concession à une époque où la littérature pouvait encore scandaliser dans les chaumières.

Car, condamné par l'establishment puis porté au pinacle tant son succès fut grand, la réédition de ce classique permet de porter un regard neuf, détaché du jugement sévère dont le livre fut l'objet pour son langage crû et ses descriptions sexuelles, considérés comme sulfureux à l'époque.

Aux Pays-Bas, on a célébré ce livre, et à travers lui son auteur, comme une victoire de la contre-culture sur la société traditionnelle : crû, sensuel, érotique, sexuel. Tout cela est vrai, Les délices de Turquie s'inscrit parfaitement dans le mouvement contestataire qui traverse les sociétés occidentales dans le courant des années 60.

Devant un tel succès notamment dans son pays natal, ce livre fut d'ailleurs adapté au cinéma en 1973 par un cinéaste alors débutant, mais qui allait, quelques décennies après devenir une vraie star, Paul Verhoeven, cinéaste qui continuera à filmer des oeuvres provocantes, mais sous le sceau holywoodien, de Basic Instinct à Showgirls.

Bref, je connaissais plus le film des délices de Turquie, avec dans les rôles principaux d'autres débutants prometteurs, Rutger Hauer (futur interprète sublime de l'androïde poursuivi par Harrison Ford dans Blade Runner) et Monique van de Ven que l'oeuvre littéraire que j'ai pu découvrir, grâce à Babelio et son opération Masse Critique.

Dès le premier paragraphe, on sait très vite à quoi on va s'en tenir, puisque tout le livre sera dans cet esprit là, cru et provocateur : « J'étais vraiment dans la merde depuis qu'elle m'avait plaqué. Je ne travaillais plus, je ne mangeais plus. Toute la journée je restais allongé entre mes draps sales et je collais le nez sur des photos d'elle à poil, si bien que je pouvais m'imaginer voir frémir ses longs cils surchargés de rimmel lorsque je me branlais".

Ce genre de langue, aussi crue que déjantée, on y adhère ou pas. Et maheureusement, je dois vous avouer que je suis plutot dans la seconde catégorie, moi qui n'étais pourtant pas le plus coincé des types.

Si je reconnais une vertu à ce roman, celui de réussir à restituer l'énergie et la créativité de l'Amsterdam des sixties ( je ne l'ai bien sur pas connu, mais je la devine ainsi), désireuse d'échapper à une culture protestante étouffante, j'ai trouvé ce ton provocateur et constamment cru assez glauque ( une propension à aimer le sale, les crottes de nez, les excréments ect), qui ne m'a pas séduit outre mesure et finalement assez daté 40 ans après.

Cette recherche du scandale à tout prix avait ,certainement, comme je l'ai présenté au début de mon billet, une nécessité et une évidence à l'époque de sa publication, mais de nos jours, le livre semble être un simple exercice de style intense au début, mais qui devient vite vain, lassant et agaçant au bout de 50 pages.

Bref, des délices de Turquie qui nous laissent un peu trop sur notre faim!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Merci aux éditions Belfond pour ce livre, que j'ai reçu pour le Masse Critique de février (vite, vite, je suis en retard !!!).
Les délices de Turquie, c'est une histoire d'amour entre un sculpteur, qui est aussi le narrateur, et sa muse, la belle Olga. Il nous raconte leur rencontre, leur idylle, puis sa descente aux enfers lors de leur séparation.
L'écriture est jubilatoire : très crue, dégoutante par moments, mais magnifique à beaucoup d'autres : il n'est rien caché au lecteur qui partage les bons comme les mauvais moments avec le narrateur : les scènes d'amour avec Olga, les manies sexuelles d'un homme délaissé, et plein de moments désopilants , comme cette scène d'anthologie au restaurant (je vous laisse découvrir, c'est vraiment cru). Les moments d'euphorie et les moments de misère noire sont montrés de manière égale.
Allez savoir pourquoi, l'histoire m'a fait penser à l'histoire de Melody Nelson. , Mais c'est peut-être un peu tiré par les cheveux (roux bien sur ;) )
Un très bon moment, pour lecteurs avertis.
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Les délices de Turquie.
Jan WOLKERS (traduction Lode Roelandt)

Le sculpteur et Olga se rencontrent, s'aiment, se marient et vivent en Hollande.
Les parents d'Olga ne sont pas ravis car sculpteur n'est pas un métier et un atelier d'artiste pas un vrai logement !
Malgré cela Olga et son mari sont heureux.
Le sculpteur est fou d'elle, de ses cheveux roux, de ses taches de rousseur, de son corps…
A tel point qu'il la prend, la pénètre, la fait jouir jusqu'à 7 fois par jour.
Olga est consentante et n'a qu'une injonction : elle ne doit pas être enceinte car elle ne veut radicalement pas d'enfant.
Le sculpteur aime tellement son corps qu'Olga lui sert souvent de modèle pour des commandes.
Et quand celles-ci s'espacent Olga va travailler à l'usine pour gagner quelques francs (nous sommes en 1960) qui alimenteront le foyer.
Une vie tranquille, un peu bohème avec dans l'atelier tour à tour des oiseaux,une chatte, une fouine, une rainette, un caneton.
Puis l'amour s'en va et le sculpteur est assommé par la demande de divorce d'Olga…
C'est ce que raconte ce roman désopilant, tendre, cru, touchant.
La vie du sculpteur après le départ de sa femme tant aimée.
Des premiers jours douloureux à l'espoir lorsqu'ils se revoient et à l'infinie tendresse qui les lie dans la maladie.

Un roman émouvant et drôle à la fois.
Le côté dingue de ce couple est vraiment amusant.
Les personnages hauts en couleurs (la belle-mère est juste à claquer) et l'atelier un vrai foutoir.
Les parties de jambes en l'air sont sans fioritures et la tendresse quand l'inévitable arrive est très belle.
Je vous le conseille.
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Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre... Cette histoire a été racontée sur tous les tons, sur tous les temps. Mais voici que de Hollande nous arrive une passion folle et grave, érotique et drôle, tragique et délirante. Les Délices de Turquie sont à la littérature ce que le Dernier Tango à Paris fut au cinéma : une entreprise raisonnée de dérèglement de tous les sens. Si l'amour fou du jeune peintre et d'Olga la Rousse rappelle celui de Mona et d'Henry Miller dans Sexus, il respire le vin et les canaux d'Amsterdam, les draps de lit froissés et les crépuscules où l'on se serre l'un contre l'autre. Un livre de nos chevets les plus intimes.
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J'ai lu ce livre en néerlandais, Verdorie l'a lu dans les deux langues et a l'impression que c'est plus fade en français. Ce qui n'empêche heureusement pas à beaucoup de lecteurs de le trouver très beau-je le conseille.


Ce livre est un classique (1969) mais pour les francophones, pour ceux qui l'ont manqué à l'époque, pour les plus jeunes d'entre nous, une courte introduction : c'est l'histoire d'un amour beau, merveilleux, heureux avec beaucoup de sexe. Cependant, l'amour ne dure pas, probablement parce que la jeune Olga est traumatisée par l'éducation de sa mère très autoritaire. Olga n'est pas capable de vivre une belle histoire d'amour durable. Même après avoir rompu avec le personnage principal, elle se remarie avec toutes sortes d'autres hommes sans jamais pouvoir être heureuse.


Autobiographie ?
De nombreuses rumeurs circulent sur Internet concernant le contenu autobiographique de ce livre. Bien que sa relation avec Annemarie Nauta a été une importante source d'inspiration, d'autres femmes et amis de Wolkers l'ont également inspiré.
Il semble également clair que le livre n'est pas autobiographique dans le sens où le narrateur dans le livre et Wolkers lui-même ne correspondent pas exactement. Dans le livre, il décrit un amour idéal que Olga ne peut pas continuer à vivre. Mais les mauvais côtés du vrai Jan Wolkers sont également sous-exposés. Il a longtemps été le nounours des lecteurs, mais il avait des crises d'agressivité, était jaloux et trop sexuel, buvait, etc. Ce n'était surement pas si mal que ça, mais encore une fois, il n'était pas un prince de conte de fées dépeint dans le livre. le livre n'est donc certainement pas entièrement autobiographique.


Mais cela n'a pas d'importance. Nous ne devons certainement pas lire ce livre en pensant que le narrateur personne est Jan Wolkers lui-même. Nous avons simplement un livre merveilleux qui est fortement recommandé à celleux qui ne le connaissent pas encore.


Style thématique
"Les délices de la Turquie" se lit comme s'il avait été écrit hier. Il reste très actuel sur le plan humain et sexuel.
Le style, la dynamique, le choix des mots, tout est magnifiquement écrit. L'utilisation des mots est simple mais touchante, et joliment explicite dans les scènes de sexe.


En lisant le livre, il est bon de garder à l'esprit que Wolkers a été parmi les premiers à écrire sur le sexe de cette manière. de nos jours, nous ne trouvons plus que ces scènes de sexe sont grossières ou sales, mais c'était différent à son époque. Pour nous, c'est toujours fantastique que Jan Wolkers ait brisé une lance à cet égard.


Non seulement le livre est magnifiquement écrit, mais il est aussi très humoristique et souvent hilarant. Même les passages tristes peuvent être rendus exceptionnellement drôles par Wolkers.


Fin contradictoire
À la fin, l'histoire devient non seulement poignante, mais aussi confuse, comme si deux histoires étaient racontées simultanément.
L'une des histoires est celle d'un bel amour. Malheureusement, Olga s'accroche trop à sa mère et, sous son influence, est incapable d'embrasser un bonheur et un amour durables avec le protagoniste. Il est complètement impuissant face à cela. Voilà une des versions qu'on peut lire en lisant la fin. Ce serait une histoire déchirante mais belle, et plausible aussi.
Mais alors Wolkers, pour la première fois dans le roman ou presque, laisse soudain Olga parler. Soudain, elle dit qu'elle trouvait sa relation avec le narrateur étouffante. Elle se plaint de lui et décrit ses mauvais côtés. Dans cette version, ce ne serait pas à cause de la relation d'Olga avec sa mère, mais à cause de sa relation avec le narrateur, qu'elle le quitte.


En tant que lecteur, on ne sait plus. Jamais les côtés négatifs du narrateur n'avaient été mis en évidence dans le roman, il s'agissait toujours d'un amour et d'un engouement merveilleux. On a vécu dans une autre histoire, celle d'un amour parfait avec deux amants parfaits et une mère diabolique (qui l'est aussi).
Soudain, tout bascule. Wolkers a-t-il voulu mettre l'accent sur l'élément autobiographique à la fin, pour sonder un instant sa propre conscience ? Si c'est le cas, il aurait dû le faire dès le début. Maintenant, la cohérence de la fin est perdue.


Très bon livre !
Que cela n'empêche pas de lire le livre, ni la fin. Elle est également très lisible, car Wolkers était un auteur qui écrivait de beaux textes. Tout le livre qui le précède est parfait, merveilleux et hilarant. Et la façon dont Wolkers a commencé à écrire sur le sexe, une façon qui est toujours d'actualité de nos jours, vu la pudeur qui s'installe dans notre société (p.ex. malgré les sites porno omniprésents, une chose naturelle comme une femme qui allaite son enfant dans un café est souvent considéré comme impudique et elle est bien priée de cacher ses seins pour les regards). Pour toutes ces raisons, il est recommandé de lire ce classique de la littérature néerlandaise.
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GROSSE MERDE. Même pas érotique
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