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Critique de keisha


Dans une demeure de la campagne anglaise résident Barthélémy (ancien de l'armée des Indes) , sa soeur Lucie (dite Cindy ou La vieille Camelote), son fils Giles (agent de change à la City), son épouse Isabelle et leurs jeunes enfants. Plus la domesticité, nombreuse bien sûr. Arrivent Mrs Manresa et son ami William Dodge, juste le jour où une représentation théâtrale doit avoir lieu : les acteurs sont les proches villageois, le thème, l'histoire d'Angleterre, l'auditoire, le reste des autochtones...



Virginia Woolf s'est visiblement bien amusée à inventer cette pièce de théâtre qui frôle souvent le pastiche, mais elle va jusqu'à mêler savamment dialogues de la pièce et remarques des spectateurs. Personnellement j'ai vraiment retrouvé l'ambiance des troupes d'amateurs où l'auditoire cherche à retrouver qui se cache sous tel déguisement...

Pourtant la scène finale avec les miroirs fait naître un réel moment de malaise, mais dans un superbe passage Mrs Manresa se joue de la situation.

Les sentiments d'Isabelle à l'égard de son mari sont peints délicatement de façon admirable et subtile tout le long du roman (amour, haine), un troisième homme est dans l'ombre, Giles s'intéresse à Mrs Manresa, William Dodge ne peut guère avoir de l'importance, jusqu'à la fin géniale (si!):

« le rideau se lève. Ils parlent. »



Que dire? C'est superbe! Au moyen d'une écriture très dépouillée, Virginia Woolf fait passer efficacement l'ironie, la tension, met à nu mes âmes.

Un roman à savourer.



« Il pose le journal et ils regardent tous le ciel pour voir si le ciel obéit au météorologue. Sans aucun doute le temps est variable. le jardin est tantôt vert, tantôt gris. le soleil se montre – et une extase de joie infinie se répand, embrasant toutes les fleurs, toutes les feuilles. Puis, par compassion, il se retire, se cachant le visage, comme pour s'abstenir de regarder la souffrance humaine. Il y a un certain relâchement, un manque de symétrie et d'ordre dans les nuages, qui s'amincissent puis s'épaississent. Obéissent-ils à leur loi propre, ou à aucune loi? Les uns sont de simples mèches de cheveux blancs. Il y en a un, très haut, très loin, qui s'est solidifié en albâtre doré, qui est fait de marbre immortel. Au-delà, c'est le bleu, le bleu pur, le bleu noir; le bleu qui n'a jamais filtré jusqu'à la terre; le bleu qui échappe à toute classification. Il n'est jamais tombé, comme le soleil, l'ombre ou la pluie sur le monde; mais il dédaigne la petite boule colorée qu'est la Terre. Aucune fleur ne l'a senti; aucun champ; aucun jardin. »
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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