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Critique de BertrandGio


Voilà un petit livre bouleversant, magnifique, à la fois drôle et prenant, d'une poésie et d'une sensibilité inégalées. Un pur bonheur de livre qu'il convient de lire lentement : on risque autrement d'échapper à la beauté de son style, aux mille trouvailles littéraires qu'il recèle.

"Flush" raconte la vie de Flush, un cocker qui a réellement existé et appartenu à une certaine Mrs Barrett Browning, qui fut l'amie de Virginia Woolf. Dès les premières pages, le récit captive, à cause de son originalité autant que par sa prose exquise, incroyablement inspirée.

C'est une vie à part entière qui est racontée, avec ses événements marquants, son début, sa fin, son apogée. La prouesse est évidemment la manière dont Virginia Woolf joue avec le point de vue du chien. Lorsqu'elle l'adopte, lorsqu'elle voit la vie par les yeux de Flush, on touche au pur génie : c'est exactement ça ! le chien voit, sent, comprend exactement de cette façon-là ! Comment Woolf réussit-elle à se mettre à ce point à sa place ?

C'est surtout par l'odorat que le chien comprend le monde et les descriptions d'odeurs et de parfums (dans la chambre de Mrs Barrett autant qu'au-dehors, à Londres autant qu'à Sienne) donnent lieu à des passages inoubliables.
Tous comme sont marquants les rares épisodes tristes de ce livre joyeux, notamment l'enlèvement de Flush, aussi captivant qu'un thriller et qui donne l'occasion d'une étude sociale passionnante (le Londres de Dickens, celui des riches opposé à celui de Whitechapel).

Ce livre est tellement bon qu'on éprouve le besoin de revenir en arrière pendant sa lecture, pour s'imprégner à nouveau de phrases, comme celle-ci :
"L'aspect premier de Flush était tout de douceur soyeuse : il avait cependant des yeux où brûlait une flamme ; son coeur connaissait des passions qui pouvaient jaillir, sans doute, en flambées fougueuses, mais aussi s'amortir et couver sous la cendre."

Indispensable.
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