AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AgatheDumaurier


Encore un texte magnifique, qui a l'inconvénient d'enterrer tous les autres...Après Virginia, ils semblent l'oeuvre de tâcherons poussifs...Enfin, ça va me passer...
En parler, c'est l'amoindrir. Lui chercher un sens et une symbolique, c'est le diminuer. Comme les Illuminations de Rimbaud, il faut juste le lire et laisser s'épanouir en soi les mille images et sentiments et sensations gigantesques ou infimes qui sont décrites. Tout se mêle et s'entremêle autour d'un fil ténu, un couple, une maison de vacances,une île d'Ecosse, la mer, un phare, un jardin, une fenêtre, des gens, des enfants, des paroles prononcées ou non, des pensées secrètes.
On peut quand même dire : une femme, Mrs Ramsay, est, se sent, est peut-être, le centre de gravité d'une famille de huit enfants, un mari, des amis en villégiature. le benjamin, James, désire se rendre au phare en bateau. Sa mère lui dit qu'ils iront le lendemain, mais son père déclare qu'il fera mauvais, le vent souffle de l'ouest. La journée se passe et, comme dans Mrs Dalloway, elle condense l'essentiel des personnages. La narratrice, esprit fluide, passe d'une psyché à l'autre parmi les personnages, comme le flux et le reflux de la marée, et se laisse imprégner de tous leurs mouvements. Mrs Ramsay et son mari, qui la dévore -ou bien c'est l'inverse-, d'une beauté invraisemblable, fascinant la peintre Lily Briscoe, qui tente, du jardin, de la peindre, derrière sa fenêtre, mère à l'enfant avec son fils James, le jeune Charles Tansey, cherchant sa place, désagréable, fasciné lui aussi, William Bankes, l'ami de Ramsay, résistant au charme de Mrs Ramsay, Paul et Minta qu'elle veut marier, les enfants qui la vénèrent...Le dîner, le boeuf en daube, le coucher, fin de la journée, tempête. A la différence de Mrs Dalloway cependant, le récit repart, "le Temps passe" et "Le Phare" constituent une suite profondément triste et mélancolique à la magnifique journée d'été de la première partie.
Voilà, j'en ai trop dit. Il y a beaucoup plus que cela. C'est une illumination.
Commenter  J’apprécie          755



Ont apprécié cette critique (60)voir plus




{* *}