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Critique de Arimbo


Voilà une oeuvre sublime, et un vrai coup de coeur. Et difficile de la commenter, car je ne me sens pas à la hauteur, pas capable de transmettre la beauté, la profondeur d'un tel chef-d'oeuvre.

J'ai lu assez peu de romans de Virginia Woolf, et je le regrette, tant cette auteure me touche, et combien j'aime sa façon de dire les choses. Elle fait partie de celles et ceux qui vous font ressentir, et chez elle c'est exceptionnel, le flux de la conscience, des pensées, mais aussi ses livres vous emmènent sur les chemins de la réflexion sur le sens de la vie, la souffrance et la joie.
Et je dois dire que si j'ai déjà été émerveillé par Mrs Dalloway, par Les années, celui-ci, pour moi, touche au sublime.

Ce roman est merveilleusement composé, comme une oeuvre musicale en trois mouvements: La promenade au Phare, le temps passe, et Vers le Phare.
Et comme dans certains concerti, le second mouvement est court, fait ici d'impressions d'une extraordinaire poésie.

C'est dans un même lieu, symbolique s'il en est, une île, que Mr et Mrs Ramsay et leur famille de 8 enfants, accueillent, dans leur grande maison, quelques amies et amis pour l'été.
Si l'on voulait résumer l'histoire, ce serait bien simple.
Dans une première partie, une promenade en mer au Phare voisin ne pourra avoir lieu en raison du mauvais temps, et de la décision irrévocable de Mr Ramsay.
Et puis une courte deuxième partie verra les années passer avec leur lot de deuils: Mrs Ramsay, deux de ses enfants, et la déshérence de la demeure.
Puis dans la troisième partie, la maison renaît, et une excursion en mer mènera Mr Ramsay et deux de ses enfants vers le Phare.

Mais, en réalité, nous, lecteurs émus et émerveillés, nous allons vivre toutes les pensées, tous les sentiments des protagonistes. Et leurs réflexions sur les attitudes des unes et des autres, sur la réussite sociale, sur l'amour, le temps, sur le sens de la vie, sur la mort. Et sur le temps qui passe, celles et ceux qui ne sont plus, et qui néanmoins vivent en vous.
Et dans une nature omniprésente, peu décrite mais que l'on sent. Et à certains moments, je dois dire que j'ai ressenti une sorte de sentiment d'extase, de plénitude, qui m'a serré le coeur.

Il y aurait tant de choses à dire sur la psychologie des personnages, sur l'écriture, son rythme, ses leitmotivs qui m'ont fait penser à Proust, et sur tous ces symboles qui traversent le livre, la lumière du phare qui éclaire nos ténèbres, le tableau que projette de faire l'une des personnes invitées, et qui conclut les dernières lignes du livre, le voyage en mer, etc….tout cela est d'une richesse inouïe.

Mais je n'en dis pas plus, et il ne me reste que deux mots pour conclure sur cette merveille de livre: lisez-le.

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