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Germaine Delamain (Traducteur)Christine Jordis (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070320172
576 pages
Gallimard (17/01/2008)
3.85/5   119 notes
Résumé :
Le temps, Virginia Woolf n'a pas d'autre sujet. Les années passent, de 1880 à 1918 et au temps présent, dans ce roman de 1937. Il raconte l'histoire d'une famille en trois générations, où tout change, conditions économiques, valeurs spirituelles et morales.
Les faits ne sont rien sans la vision, l'histoire sans le sentiment de la durée, l'extérieur sans l'intériorité. Le présent est pénétré de souvenirs, et le passage du temps marque les corps et les coeurs. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Au souvenirs de Mrs Dalloway, un bon livre mais dont la lecture n'a pas été facile, j'ai entamé Les années avec beaucoup de préjugés mais quel bon début! Virginia Woolf nous dépeint d'un coté de la panique, du déchirement et de l'autre coté de la lassitude dans la longue attente d'un miracle sur une mourante. La forte probabilité est que Mrs Pargiter est aux portes de la mort, et la belle écriture de Virginia nous fait vivre, dans une atmosphère plus ou moins cocasse sans toute fois chuter dans le burlesque, comment cette âme résiste à la mort, et on voit Rose, la benjamine des Pargiter, lasse de cette attente, qui se répète toute fois "tu ne veux pas mourir!", elle s'afflige chaque fois que sa mère se remet de ses évanouissements. Mais par la suite, on retrouve le même style que dans Mrs Dalloway, on suit la vie de plusieurs personnages, l'auteure inondent son oeuvre des monologues intérieurs qui parfois se mêlent avec la réalité. Les années est une série d'années qui retrace la vie des membres de la famille Pargiter mais les véritables personnages de ce roman sont le temps et la nature. A chaque nouveau chapitre, l'auteure s'attelle à décrire le temps et la nature, le soleil qui se lève, les plantes qui fleurissent, le ciel est toujours bleu comme si toutes ces choses de la nature ne changeaient jamais. Par contre, les hommes, eux, changeaient et n'avaient qu'une seule destination la mort, et la vie paraissait à ce moment là comme un simple gros vide...
Une fois les morceaux de Puzzle réunis, on prend plaisir avec Les années, la finesse dans les descriptions n'alourdit pas pour autant le lecture, et l'auteure prend le malin plaisir de ne point s'attarder aux faits, elle nous entraine directement aux conséquences, de même que les émotions des personnages sont imprécises, ils sont comme des pions que le vent pousse à sa guise, c'est juste une espèce de silence que l'auteur veut nous faire partager ! Le néant de l'être!
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La présentation de cette oeuvre parle de l'histoire d'une famille sur trois générations. Oui, mais à la façon de Virginia Wolf. Donc pas de récit linéaire, avec toutes les explications des divers évènements mais une succession de tableaux que le lecteur observe et écoute et dont il déduit l'évolution de la famille Pargiter. Et bien sûr, les pensées des différents protagonistes.
Ainsi dans les premières pages, on apprend que la mère de famille est mourante. Or le père et l'une des filles s'en réjouissent à part eux, tout en respectant les règles du comportement en pareil cas. La fille pense à cette mère qu'elle aime et qu'elle déteste mais sans qu'aucune explication claire ne soit donnée à ce sentiment ambivalent.
Les éléments sont aussi très présents, pluie, vent, neige, canicule.
Un roman très plaisant si l'on accepte le parti pris de l'auteur. Je trouve que d'une certaine façon il demande une plus grande participation du lecteur qui n'a pour seuls repères que l'indication de l'année qui sert de titre à chaque chapitre. Mais il peut aussi induire un sentiment de voyeurisme.


Lu dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015

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Le temps passe et au fil des Années, Virginia Woolf évoque non pas les évènements mais plutôt l'évolution des pensées des membres de la famille Pargiter.
Ici on retrouve les themes chers a l'auteure : ce qui est tu, la nature, les décors, les associations d'idées.
De 1880 jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale les générations se succèdent, les plus âgés disparaissent, les enfants deviennent adultes et c'est avec une certaine mélancolie, comme toujours, que Virginia Woolf scrute les pensées de chacun(e), leurs ressentis parfois bien différents de ce qu'ils montrent ou disent.

Toujours le flux des pensées et même si je suis toujours aussi admirative du style, de l'analyse et parfois la justesse de son regard et de sa plume, j'ai eu ici un peu moins de plaisir et me suis un peu perdue dans ses déambulations.
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Les Années c'est une longue complainte de la vie des femmes ennuyeuses et vaporeuses à travers la fin du 19ème et le début du 20ème. Découpé en chapitres, chacun est affilié à une année précise et on voit se succéder plusieurs générations de familles, mais avec une très grande importance pour la gente féminine. le roman est parsemé de dialogues quand l'ennui se fait beaucoup trop intense, elles décident d'échanger les banalités les plus creuses mais avec distinction. .

Virginia Woolf nous parle de ces femmes qui n'ont aucun but de plus que ce que la société leur dicte, ces femmes qui déambulent à travers les années comme des spectres (soyeux) très esthétiques, ne se confrontant à aucune agressivité extérieure. Elles sont nobles, belles et tout à fait transparentes, de bonnes mères, de bonnes femmes à marier avec untel comte ou untel noble. Les Années, c'est une longue traversée fantômatique, à travers la vacuité des gestes du quotidien des femmes à ces époques .

Pourtant, le roman cache une structure forte et solide, quelque chose qui vient en contrepoint de toute cette vie vaporeuse : Ce sont les descriptions, la colonne vertébrale des Années c'est la précision qu'a mis Woolf à décrire toute cette fragilité à lui donner une consistance et nous faire vivre son «consciousness». Chaque détail de la vie de ces femmes est minutieusement décrit et, par certains moments, on sent que c'est à travers ces descriptions que le récit prend toute sa consistance. .

Lire les Années, c'est être le témoin de plusieurs vies sans âmes, sans but mais qui, autour d'elles,cachent un trésor de vies, de formes et de plaisir sans nom. La vie ne réside pas toujours chez l'être humain et encore moins chez des femmes écrasées sous le poids des traditions, des habits, des hommes et de la société.
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C'est un portrait de groupe, celui d'une famille et de la société anglaise sur trois générations. Il commence en l'année 1880 et se développe sur dix chapitres portant chacun sur une année jusqu'en 1918 avant de rassembler, dans un dernier chapitre, les personnages à une époque contemporaine (le temps présent).
Description de la vie normale, de la vie quotidienne, des personnages, leurs actions, leurs idées, leurs pensées, leurs souvenirs, et l'influence du monde extérieur.
Virginia Woolf établit dans ce roman des analogies entre les comportements des individus dans la société et dans la sphère familiale. Elle observe les rites, les signes, les manières qui distinguent les différentes classes sociales. Mais, la critique des institutions, des conventions, des comportements reste subreptice et feutrée. Ce roman dépeint l'évolution générale de la société tout en conservant ce qui est individuel : le sentiment que les choses reviennent indéfiniment et que néanmoins elles changent. On assiste à un jeu constant entre le monde extérieur et la vie intérieure des personnages , entre le mouvement d'une action et l'intrusion soudaine d'une pensée, d'un souvenir, d'une réflexion.
Virginia Woolf alterne les scènes à travers la ville de Londres et celles à la campagne, par tous les temps et toutes les saisons, par temps froid ou grand soleil.
En résumé, le sujet de ce roman est bien la Vie. La vie, la mort, le ciel, la ville, la nature, la vie intérieure, le monde tel que l'appréhende la conscience. J'ai aimé l'atmosphère de poésie et de douceur que l'on ressent à la lecture de ce roman de 540 pages que l'on quitte avec regrets.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi cette obligation de réfléchir ? Elle ne voulait plus penser. Elle aurait aimé que des stores, semblables à ceux des compartiments de chemin de fer, viennent lui masquer la lumière, lui mettre un capuchon sur l’esprit. Ce store bleu qu’on tire en voyage la nuit. Réfléchir est un tourment ; pourquoi n’y pas renoncer, aller à la dérive, rêvasser ? Mais la misère du monde m’oblige à réfléchir. Ou bien était-ce de la pose ? Ne se plaçait-elle pas elle-même dans l’attitude avantageuse de celle qui montre du doigt son cœur saignant : qui partage toutes les misères de la terre, quand, en fait, elle n’aimait pas ses semblables ? Et elle revit un trottoir plaqué de rubis, les visages massés à la porte d’un cinéma : visages apathiques, passifs ; visages de gens drogués par des plaisirs sans valeur, qui n’ont même pas le courage d’être eux-mêmes, mais qui se parent, se copient, font semblant. Et ici, dans ce salon, songea-t-elle, les yeux fixés sur un couple… Mais je ne veux plus penser, se dit-elle encore, elle obligerait son cerveau à se vider, et elle se reposerait, se laisserait aller, accepterait avec calme et tolérance ce qui adviendrait.
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Il doit y avoir une autre vie, pensait-elle, retombant dans son fauteuil, exaspérée. Pas dans les rêves; mais ici et maintenant, dans cette pièce, avec des gens vivants. Elle eut l'impression qu'elle tait au bord d'un précipice, les cheveux flottant au vent; elle était sur le point de saisir quelque chose qui venait de lui échapper. Il devait y avoir une autre vie, ici et maintenant, répéta-t-elle. Cette vie est trop courte, trop fragmentaire. Nous ne connaissons rien, même sur nous-mêmes. Nous commençons seulement, se disait-elle, à comprendre, ici et maintenant. Elle creusa ses mains sur ses genoux en une sphère, exactement comme Rose avait creusé la sienne en cornet autour de son oreille. Elle teint ses mains arrondies; elle avait l'impression de vouloir enfermer le moment présent; le faire demeurer; le remplir de plus en plus, du passé, du présent et de l'avenir, jusqu'à ce qu'il brille, complet, éclatant, plein d'une profonde compréhension.
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Le soleil brillait de nouveau, les pavés humides luisaient ; une bouffée de vent souleva les branches des amandiers dans les jardins des villas. Brindilles et touffes de fleurs tourbillonnèrent sur le pavé et y restèrent collées. Kitty s'arrêta une seconde à un croisement et crut être, elle aussi, arrachée à ce qu'il l'entourait par un tourbillon. Elle oublia où elle se trouvait. Le ciel bleu, balayé, ne contemplait plus les rues, ni les maisons autour d'elle, il planait au-dessus de la campagne où le vent soufflait sur les Moors, et où les moutons, leur toison grise ébouriffée, s'abritaient contre les murs de pierre. Kitty se figurait presque voir les Moors s'éclairer, puis s'assombrir, lorsque les nuages les survolaient.
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Dans la pénombre, car toutes les persiennes étaient abaissées, les fleurs luisaient. Et dans le hall, on respirait une odeur intense, sensuelle, de serre. Couronne après couronne continuaient d'arriver : lis striés de larges bandes d'or, ou dont les calices tachetés étaient collants de miel ; tulipes blanches, lilas blancs — fleurs de toutes sortes, les unes aux pétales épais, comme du velours, les autres transparentes, d'une minceur de papier, mais uniformément blanches, massées, corolle contre corolle, en cercle, en ovale, en croix, si bien qu'elles ressemblaient à peine à des fleurs.
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Voilà à quoi aboutissent trente ans de vie commune, entre mari et femme - tut-tut-tut et tchou-tchou-tchou. On aurait cru entendre des bestiaux ruminer plus ou moins distinctement dans leur étable - tut-tut-tut et tchou-tchou-tchou - en piétinant la paille douce et fumante de leur litière, de la même manière qu'ils se vautraient jadis dans les marais primitif ; nombreux, prolifiques, à peine conscients, se disait North, tandis qu'il écoutait d'une oreille distraite le jovial clapotement, qui soudain s'adressa à sa personne.
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Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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