AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de John_P


John_P
26 décembre 2022
Drogues (dures), insomnies ponctuées de cauchemars, symbiose végétale et marche dans la ville sont le quotidien de James Griffin, soldat rentré mal en point du Vietnam, où il servait dans une unité de renseignement militaire.
Le récit alterne narration à la 1re personne, pour l'errance urbaine aux États-Unis, et à la 3e personne, lorsqu'on suit différents soldats dans la folie de la guerre. de folie, il est principalement question ici. La folie d'un monde. Des personnages. de la nôtre, lecteurs. Folie et tendresse hésitante, respiration minimale, ici et là. À quoi s'ajoute une série de « méditations en vert », empreintes d'un humour discret, autour de la vie des plantes.
Du cauchemar poisseux, humide, gris-vert qu'est devenue la vie de James Griffin à son retour de la guerre, l'auteur (dont on lira également La Polka des Bâtards ou encore États Sauvages, chez Gallimard) extrait un récit fascinant, tant dans son propos - d'une violence trouble, comateuse - que dans son rythme, sa construction, son style ; récit qui appelle, en tout cas pour moi, lecture et relectures - une forme d'addiction, les années passant, depuis sa traduction en français en 2010 chez Gallmeister.
À l'occasion, vous emporterez ce livre sur l'île déserte qui vous sera un jour attribuée afin, notamment, de vous souvenir du peu qui pourrait être sauvé du naufrage qu'aura été l'humanité : pour commencer, un minimum d'attention, d'empathie (à la manière, peut-être, dont Chögyam Trungpa, dans le Mythe de la Liberté, parle de la respiration comme d'une « faible référence »). « Est-ce que vous avez parlé à une plante aujourd'hui, est-ce que vous avez fait preuve de gentillesse à l'égard de quelque chose de vert ? » (Stephen Wright).
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}