AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,54

sur 14 notes
5
1 avis
4
1 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un oppressant pavé halluciné de 400 pages dans la mare glauque de la guerre du Vietnam.
Paru 4 ans après le voyage au bout de l'enfer du cinéaste Coppola, "Apocalypse Now".

L'auteur, Stephen Wright, 64 ans, ancien du Vietnam, de retour de guerre, se lance à l'assaut de l'écriture. Professeur à Princeton, il enseigne aujourd'hui l'écriture à New-York.

Dans une jungle obsédée de vert, l'auteur nous immerge, jusqu'à suffoquer, dans les boues nauséabondes de la guerre du Vietnam.
Le soldat James Griffin, de l'unité de renseignement militaire (un alter ego de l'auteur ?) se bat pour conserver, sauver sa santé mentale et...sa peau...
Beaucoup de ses camarades de "casse" finiront morts au combat ou reviendront au pays...morts-vivants.
Le style hyperréaliste de l'auteur (impeccablement traduit) cauchemardera le lecteur. Décidément, cette guerre "d'appelés" a terriblement et durablement traumatisé le peuple américain.
James Griffin, la guerre finie, se réfugie dans l'étude des plantes vertes intérieures (l'obsession du vert ?). Auprès de sa petite amie Huey, une artiste-peintre loufoque et de son copain Trips, un rescapé-déglingué du Vietnam, James tente de se reconstruire dans une Amérique qu'il ne reconnaît plus...une Amérique qui ne le reconnaît plus.

Ce livre est difficile, mais il contient aussi des passages souriants : la description du camp militaire comme un guetto hippie, la permission ratée à Saïgon, la préparation de la visite des lointains chefs, par exemple.
Rire nerveux du lecteur au détour d'un dialogue, d'une scène.
Car tous ces soldats sont, deviennent plus ou moins dingues. Souvent drogués (à écouter "Foxy Lady" de Jimi Hendrix), alcoolisés (à se battre dans le mess des Officiers), mais surtout apeurés, ils ont tous "un grain".

La guerre finie, le livre fermé,
le retour à la réalité est dur pour tout le monde !
Commenter  J’apprécie          40
Je dois à Keisha cette lecture qui m'a plombé le moral pendant deux semaines au moins. J'ai vraiment été soulagée quand j'ai refermé ce roman après les quinze méditations. Je ne suis pas certaine de bien vous rendre compte de ce roman tant il m'a déroutée. Nous suivons une compagnie chargée du renseignement au Vietnam, on imagine facilement les techniques utilisées pour obtenir ces renseignements. Et ne vous inquiétez pas, si par hasard vous n'en aviez aucune idée, ces techniques vont vous être expliquées dans les moindres détails, jusqu'à votre écoeurement et certainement aussi celui des soldats. Pour supporter ce genre de séances les soldats se droguent et dans leur cerveau embrumé la réalité devient fantasmagorique, et le lecteur ? et bien moi je maudissais Keisha mais je ne voulais pas être mauviette ni faux-cul et passer ces passages. J'ai donc tout lu en remarquant que le soldait de base a des envies de meurtre sur son supérieur quand celui-ci tue son chien mais reste impassible devant la mort en série des Viets. Mes difficultés de lecture ne disent rien de la qualité du roman . C'est un texte très dense, construit avec des allers et retours continuels entre la vie au pays après la guerre et la guerre elle même en particulier la défaite américaine. Entre les rêves cauchemardesques nourris avec toutes les drogues possibles et la réalité de la guerre. J'ai retenu de cette lecture :

Que personne ne pouvait en ressortir indemne.
Que personne ne pouvait y être préparé.
Que même dans des moments aussi terribles, on peut tomber sur quelqu'un d'aussi borné que le sergent Austin qui semble n'être là pour rendre la vie encore plus difficile aux hommes sous ses ordres.
Que sans la drogue, les soldats du contingent n'auraient pas pu tenir très longtemps dans cet enfer.
Lien : https://luocine.fr/?p=12171
Commenter  J’apprécie          20
Drogues (dures), insomnies ponctuées de cauchemars, symbiose végétale et marche dans la ville sont le quotidien de James Griffin, soldat rentré mal en point du Vietnam, où il servait dans une unité de renseignement militaire.
Le récit alterne narration à la 1re personne, pour l'errance urbaine aux États-Unis, et à la 3e personne, lorsqu'on suit différents soldats dans la folie de la guerre. de folie, il est principalement question ici. La folie d'un monde. Des personnages. de la nôtre, lecteurs. Folie et tendresse hésitante, respiration minimale, ici et là. À quoi s'ajoute une série de « méditations en vert », empreintes d'un humour discret, autour de la vie des plantes.
Du cauchemar poisseux, humide, gris-vert qu'est devenue la vie de James Griffin à son retour de la guerre, l'auteur (dont on lira également La Polka des Bâtards ou encore États Sauvages, chez Gallimard) extrait un récit fascinant, tant dans son propos - d'une violence trouble, comateuse - que dans son rythme, sa construction, son style ; récit qui appelle, en tout cas pour moi, lecture et relectures - une forme d'addiction, les années passant, depuis sa traduction en français en 2010 chez Gallmeister.
À l'occasion, vous emporterez ce livre sur l'île déserte qui vous sera un jour attribuée afin, notamment, de vous souvenir du peu qui pourrait être sauvé du naufrage qu'aura été l'humanité : pour commencer, un minimum d'attention, d'empathie (à la manière, peut-être, dont Chögyam Trungpa, dans le Mythe de la Liberté, parle de la respiration comme d'une « faible référence »). « Est-ce que vous avez parlé à une plante aujourd'hui, est-ce que vous avez fait preuve de gentillesse à l'égard de quelque chose de vert ? » (Stephen Wright).
Commenter  J’apprécie          10
Good morning Vietnam!

James Griffin se retrouve au Vietnam dans une unité de renseignements militaires, à s'user les yeux sur des photos prises d'avion. Autour de lui, chacun cherche à survivre, compte les jours, pète les plombs, fait tourner la drogue, etc. Stephen Wright sait raconter une histoire sans trop insister parfois (et ça vaut mieux, quelques détails réalistes, ça suffit largement). Les dialogues sont ciselés, l'humour caustique omniprésent, permettant de survivre, et au lecteur de continuer, qui se demande quand même où il a mis les pieds, car il y a du lourd dans cette unité... Wendell qui ne pense qu'à tourner un film (avec éventuellement les américains grimés en viet-congs), un sergent-chef à vérifier que tout le monde obéit aux consignes, un colonel devant déjouer des tentatives d'assassinat de la part de ses soldats...), des bleus découvrant la jungle et l'horreur de la guerre.

Griffin et son pote Trips survivront, mais dans quel état... La narration est coupée par le récit de leur vie d'après, plutôt hallucinée, Trips cherchant à se venger du sergent-chef, justement.

Un grand roman, à lire absolument

Plein de trucs du genre :
"La première fois que j'ai entendu parler de l'agent orange, confessa Griffin, j'ai vu un morceau de fruit enveloppé dans un imperméable."

Les 30 dernières pages ne se lâchent pas. Je peux divulgâcher, c'est sans importance, figurez-vous que durant une projection de film avec des morts-vivants, les vietnamiens attaquent!
"A chaque fois qu'on a un bon film, se plaignit quelqu'un.
C'est à se demander s'ils n'ont pas un double de la programmation de nos films, ou quelque chose comme ça."
"A la section Recherche et Analyse, un plateau de jetons de Scrabble fut projeté par terre.
Eh bien, Messieurs, dit le sergent Maloney d'un vois traînante, on dirait que le 5ème régiment NVA nous a trouvés le premier."
"Un mortier marqua un trou dans le terrain de basket, une roquette enleva les cuisines de l'arrière de la cantine."
"Le sergent Anstin ordonna à deux soldats de prendre sur un bloc-notes, à la lumière d'une lampe de poche, le nom de tous ceux qui n'avaient pas leur casque, ni leur gilet pare-balles."
(et c'est juste le début de la fin...)

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          10
Stephen Wright est né en 1946, appelé sous les drapeaux en 1969 et envoyé au Vietnam l'année suivante. de retour aux Etats-Unis il publie en 1983 Méditations en vert unanimement salué par la critique à sa sortie. A ce jour il a écrit quatre romans et il vient tout juste d'être traduit et publié en France.
Méditation en vert nous replonge dans l'enfer de la guerre du Vietnam mais rarement l'expression galvaudée et devenue cliché n'a été aussi adaptée que dans ce livre. Pour vous en faire une idée je vous citerai le film Apocalypse Now. Rappelez-vous ces images surréalistes faites de violence terrible, de rock'n roll en fond sonore, de visions hallucinatoires dues aux drogues, d'Américains surarmés et de Vietnamiens pieds nus, imaginez ces odeurs de napalm, de sueur et de sang, de végétation en décomposition sous la chaude humidité, de shit entêtant et enivrant. Toutes ces images me sont revenues en mémoire à mesure que je m'enfonçais dans la lecture de ce roman.
Car on s'y enfonce, traçant notre chemin de lecture à la machette, surtout au début du roman particulièrement ardu et déroutant qui peut vous donner envie d'abandonner tant sa compréhension en est difficile. Et puis lentement, on s'habitue, on se laisse prendre par la forme éclatée de la narration où le vrai se mêle aux fantasmes et hallucinations causés par les drogues.
Si vous avez tenu jusque là, vous faites désormais partie de l'unité de renseignement militaire où nous accompagnerons James Griffin qui cherche à conserver sa raison, Kraft l'agent de la CIA, Wendell qui filme la guerre, le commandant Holly ou le soldat Franklin un black énervé et le trop jeune Claypool.
Certains passages du roman sont très difficiles à lire car ils semblent écrits sous l'empire d'un hallucinogène puissant mais si vous arrivez à passer outre, vous lirez un très beau livre sur la folie absurde de la guerre, folie dans le sens premier de délire, démence, qui atteint des sommets lors de cette guerre.
Commenter  J’apprécie          10
Un roman sur la guerre du Vietnam, mais pas à la manière d'Apocalypse Now ou Voyage au bout de l'enfer. On ne quitte pratiquement pas le camp où vivent et survivent les soldats entre ennui, drogue et attaques des Viêt-Cong. Un mélange de Céline et de Woody Allen avec des pincées de F. Dard. Envoutant.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3204 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}