Voici un très bon livre SF et Français, mais qui malheureusement a quelques défauts bien trop visibles. À commencer par la géographie. Lorsque
Stefan Wul a écrit «
La peur géante », la France possédait une forte domination colonisatrice notamment en Afrique, là où se déroule l'histoire. Tous ces pays n'en forment plus qu'un qui se nomme Afrance. C'est dommage que
Stefan Wul a basé son intrigue par la géo-politique. La capitale In Salah – ville qui existe réellement au coeur du Sahara algérien – me fait penser à une version du Qatar moderne.
L'autre défaut, pour moi, l'auteur a voulu teinter son récit de science-fiction avec des technologies fantasmagoriques. Je pense notamment à la combinaison de sport climatisée pour courir dans les rues, au rasoir à ultrason, mais surtout aux voyages en fusée qui remplacent l'aviation. N'est-ce pas un peu stupide de décoller vers la stratosphère pour rejoindre un autre spatioport terrestre ?
Toutefois, ce roman est bon, même très bon. Il pourrait est divisé en deux parties. L'une consacrée à la catastrophe –
même si le fait de stabiliser à l'état liquide l'eau est étrange, davantage un côté surnaturel à celui scientifique, par ailleurs, nous ne saurons pas comment est-ce possible ; on se demande même si l'auteur ne le sache lui-même. et une autre plus dans la réflexion.
L'idée d'une race extraterrestre marine est intéressante. Outre le fait qu'elle se permet de modifier la Terre pour qu'elle corresponde à leur habitat entraînant un génocide – ne nous leurrons pas, nous en ferions de même si nous humains trouvions une exoplanète habitable –, ces créatures étranges plutôt pacifique, m'ont fait de la peine.
Si je devais résumer, j'ai bien aimé les trente ou quarante premières pages, un peu moins le milieu et j'ai apprécié les soixante dernières pages. Bien que j'aie démontré les principaux défauts, d'autres plus mineures (le récit s'étale sur plusieurs mois, mais l'impression que ça se déroule sur quelques journées ; les unités de mesures sont exprimées en stad) sont présents eux aussi. J'ignore si la boisson Phoenix existe, elle désigne ici une liqueur à base de dattes. Ça tombe bien, Phoenix dactyliphera est le nom scientifique du dattier, un palmier plutôt gracieux à l'état juvénile.
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