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Critique de Yokay


Nous avons la Jonathan Franzen francophone. Elle s'appelle Kinga Wyrzykowska. Retenez bien son nom. Pas facile comme ça a priori mais on va s'habituer. Car on n'a pas fini d'entendre parler d'elle. Enfin je l'espère. Vous avez aimé « Les corrections » ? Vous aimerez « Patte blanche ».
Une famille aisée, « des gens bien », que vous enviez avec leur grosse maison à tourelle, leur allure, leur classe. le père, Claude, a fait fortune dans la construction d'autoroutes au Moyen-Orient. Quand il se retire, il investit sa fortune dans une clinique de chirurgie esthétique pour son cadet. La mère, Isabella, est toujours une femme sublime, qui vit avec un homme de l'âge de ses enfants depuis le décès du père. Les trois enfants, Paul, ont a priori une vie accomplie. Une véritable success story. A priori. Car lorsque Paul découvre qu'ils ont un demi-frère caché en Syrie, et que ce dernier pour fuir la guerre arrive en France, c'est la panique ! Surtout en cette période d'attentats islamistes… Ainsi dans la famille les secrets se révèlent, les vrais visages se découvrent.
A travers l'histoire déjantée de cette famille bourgeoise, nous avons un portrait au vitriol de la société actuelle : culte de l'image, pièges et ravages des réseaux sociaux, rapports de chacun à l'immigration et à l'islam. Toutes nos peurs (peur de vieillir, peur de l'autre, peur de ne pas être dans le coup), qui peuvent nous faire perdre le sens des réalités.
J'adore l'écriture de Kinga Wyrzykowska, très directe, cash, dans l'air du temps. Pas de temps à perdre avec les tirets pour les dialogues, ils sont fondus enchainés dans le corps du texte, mélangés aux descriptions (et on arrive bien à savoir qui parle). Ça fuse. Ça claque. Bim Bam. Ça déménage. Et ça part complètement en vrille, et c'est jouissif !
Un excellent moment de lecture que je vous recommande sans réserve.
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