Les soeurs Hiroshima

Le récit d'Akiko sur ce 6 août 1945 qui marquera à tout jamais l'histoire de la ville d'Hiroshima et l'histoire tout court... Un matin comme presque tous les autres, Akiko 16 ans et sa soeur prennent leur petit déjeuner lorsqu'une détonation les surprend. La vie des jeunes filles vient d'être bouleversé par la première bombe atomique. Blessées, elles quittent la maison et découvre le chaos dans les rues... C'est le récit tragique et bouleversant d'une adolescente confrontée à l'inexplicable et l'indescriptible. Akiko fera preuve de force et courage pour tenter d'aider et de survivre dans cet enfer. Un récit à lire pour ne jamais oublier.

Depuis quelque temps, dans le monde de la littérature adulte, j'ai en partie délaissé les documentaires historiques au profit des récits personnels, racontés par monsieur-madame tout le monde et réécrits par un auteur. Ce faisant, j'ai l'impression d'être touché directement, de ressentir une partie de ce qu'ont pu ressentir les témoins, d'appréhender la vie telle qu'elle pouvait l'être à l'époque, dans le bonheur comme dans l'horreur. Sur le thème de la guerre, on se retrouve alors loin des tactiques militaires ou des statistiques. On assiste plutôt à un théâtre où l'humain rencontre l'humain.

Vous comprenez donc mon enthousiasme lorsque j'ai ouvert, un peu par hasard en un beau dimanche de septembre, ce livre jeunesse que j'ai acheté l'an passé. J'ai lu la préface, les notes de l'auteure, la postface, et j'ai réalisé que je tenais entre mes mains une authentique histoire du drame qu'est l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima.

Après une trentaine de pages, qui nous permettent de découvrir avec tendresse l'enfance et le quotidien d'Akiko au Japon en guerre, la bombe explose soudainement. Fini le temps de l'enthousiasme des troupes pour la victoire : tout le monde tombe alors en mode survie. Comme cela semble souvent se produire dans les situations extrêmes, les deux filles verront les hauts et les bas de l'humanité : le don de soi pour la survie d'autrui et l'individualisme pour sa propre survie.

« Coincée sous mon amas de tuiles, incapable de bouger, j'avais pu m'en sortir grâce aux efforts de quelqu'un d'autre, – ma soeur –, alors pourquoi n'avais-je pas compris l'importance de penser aux autres? »

Entrecoupé par ce genre de réflexions sur la vie, le récit d'Akiko ne censure rien (mais reste adapté pour les enfants) : les cadavres, les brulés sans vêtements à la peau en lambeaux, les familles séparées pour toujours, les personnes complètement perdues et désorientées… La mort est impitoyable et ne prend pas rendez-vous; la malchance des uns côtoie la chance des autres. Akiko, après s'être fait sauver par sa soeur, se rend finalement compte que son ainée est encore plus blessée qu'elle. Commence alors une lutte pour sauver celle-ci et d'autres voisins. le roman, jusqu'à la fin, trouble et captive par son intensité et son réalisme dans… l'incroyable.

Franchement, Les soeurs Hiroshima offre aux lecteurs de plonger, bien assis chez soi, dans les plus bas étages de l'enfer. Comme on nous le rappelle à la fin, c'est un exposé dérangeant, mais ô combien important pour se souvenir et comprendre nos erreurs du passé. « Il n'existe pas de bonne ou de mauvaise bombe. » D'ailleurs, malgré l'infinie tristesse des évènements, l'histoire de l'adolescente est joliment écrite et se conclut par la beauté, par une note d'espoir. Il a fallu beaucoup de temps à Akiko avant qu'elle n'autorise la publication. Elle a fini par accepter pour que tous ceux épargnés par la guerre puissent en tirer leurs leçons. Je lui laisse les derniers mots, qui expriment sagement son ultime crainte avant la sortie du livre.

« Mais il ne faudrait surtout pas qu'en lisant ce livre, les gens se mettent à haïr les États-Unis parce qu'ils ont fait des choses affreuses. Pendant la guerre, tous les pays ont commis des crimes affreux : le Japon, l'Union soviétique, l'Allemagne, tous. La dernière chose que je voudrais, c'est qu'on haïsse les États-Unis ou l'URSS, et que cela devienne le point de départ d'une nouvelle guerre. »

Lisez ma critique complète ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=2005
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J'ai été touché par le destin tragique des soeurs.
Ce récit m'a permis de découvrir l'horreur des dégâts de cette bombe atomique et la générosité des personnes qui s'entraident.

Yamamoto, Mariko (2017 (1973)). Les Soeurs Hiroshima. Paris : Éditions Bayard.

Note du lecteur
Hiroshima 6 août 1945, 200 000 personnes meurent à la suite de la première bombe atomique jetée sur le Japon; une façon radicale de contraindre l'adversaire! Yamamoto rapporte l'histoire de deux soeurs qui, en ce milieu d'été, ont subi les affres d'une guerre incendiaire. Akiko, 15 ans, aidera jusqu'à la fin sa soeur aînée à se relever; ses efforts presque inhumains seront vains; celle-ci meurt quelques heures plus tard. Ce drame évoque la hantise humaine et les horreurs de la guerre. Si l'auteure a recensé ce récit de vie, c'est de faire en sorte que les gens n'oublient jamais ce qui s'est passé à Hiroshima. Raconté de façon simple, mais explicite, le drame des deux soeurs de Hiroshima montre l'histoire de centaines de milliers de gens, une histoire parmi tant d'autres. Écriture sobre, simple; dialogues courts.

Ce roman est inspiré d'un témoignage recueilli par Mariko Yamamoto. En effet, dans les années 70, cette femme au foyer japonaise et aussi écrivain, a voulu que l'histoire des personnes ayant vécu les horreurs d'Hiroshima ne tombe pas dans l'oubli. Elle a rencontré de nombreux survivants.

Son projet n'a pas pu se concrétiser comme elle le souhaitait car peu de victimes avaient la force de mettre des mots sur l'indicible. Les soeurs Hiroshima est un des seuls qu'elle a réussi à obtenir puis retranscrire.

Ce texte est fort et terrible, précieux et rare.

Nous sommes le 6 août 1945, un tout petit peu avant 8h15.
Akiko, 15 ans, et sa grande soeur discutent et se chamaillent gentiment avant le petit déjeuner.
Si la guerre a rendu leur quotidien difficile, rien ne les préparent cependant à l'horreur qui va suivre. Une bombe, la bombe.
Soudain, la souffrance, la détresse et un quotidien à jamais bouleversé pour ces deux jeunes filles au coeur des heures les plus sombres et les plus abominables de la seconde guerre mondiale.
Nous sommes le 6 août 1945, un tout petit peu avant 8h15.
Akiko, 15 ans, et sa grande soeur discutent et se chamaillent gentiment avant le petit déjeuner.
Si la guerre a rendu leur quotidien difficile, rien ne les préparent cependant à l'horreur qui va suivre. Une bombe, la bombe.
Soudain, la souffrance, la détresse et un quotidien à jamais bouleversé pour ces deux jeunes filles au coeur des heures les plus sombres et les plus abominables de la seconde guerre mondiale.
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Hiroshima (Japon), 6 août 1945. Akiko, 15 ans, et sa grande soeur préparent le petit-déjeuner et font des projets : ouvriront-elles un magasin de fleurs, un magasin de fournitures d'art ou un salon de thé ? Soudain, « une puissante lumière, un flash aveuglant jaillit par la fenêtre ouest », et puis « une bourrasque brûlante » et un « fracas assourdissant »… Quand Akiko et sa soeur réussissent à s'extirper des décombres de leur maison, elles découvrent un spectacle de fin du monde. Ce jour-là, leur vie a basculé.

L'avis de Sarah, 13 ans : Un livre passionnant qui parle d'un sujet fort et intéressant, même si l'histoire n'a pas réellement d'intérêt lors des flash-back. Ce livre est très bien écrit, mais ne nous laisse pas le temps ni l'envie de nous attacher aux personnages. 

L'avis de la rédaction : Inspiré de faits et de personnages réels, ce roman est un bouleversant témoignage, une oeuvre de mémoire qui s'adresse aux générations qui n'ont pas connu la guerre, pour leur rappeler que “le risque d'une nouvelle guerre, d'une nouvelle bombe atomique quelque part dans le monde, n'a presque jamais disparu”.

Akiko est seule avec sa soeur dans leur maison quand une étrange lumière suivie d'une détonation les perturbent. Blessées, elles cherchent un refuge. Nous sommes à Hiroshima le 7 août 1945 : rien ne sera plus comme avant.
Un roman forcément dur, le lecteur sait ce qui s'est passé et comprend avant l'héroïne la gravité de l'évènement. La survie sera difficile. Un roman émouvant pour ne pas oublier toutes ces victimes et cette guerre.
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Triste autant que doux, je ne regrette pas cette lecture qui m'a semblé juste et importante. Lorsqu'on lit les dernières pages et qu'on nous évoque la nécessité de se souvenir, de tenir en mémoire même des événements si tragiques, on se sent tout petit.