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Critique de bdelhausse


Côté pile, il y a le récit de Lucius Modestus, architecte à Rome en l'An 128 après Jean-Claude (JC, quoi !), aux prises avec le manque d'inspiration et le rejet consécutif.

Lucius Modestus découvre un jour que, se baignant dans des thermes, il est aspiré, projeté, dans un pays différent, peuplé de visages plats. Evidemment, il est en prise directe avec la technique japonaise des thermes. C'est là qu'intervient le côté face du manga: la confrontation des thermes romains et des thermes japonais. Comment font les Japonais au XXIè siècle et comment faisaient les Romains 2.000 ans auparavant... En fait, la modernité est bien passée par là, mais l'essentiel n'a pas vraiment évolué.

Car, chaque fois que Lucius est face à un problème qui lui semble insoluble, il "s'évade" et trouve au Japon ma solution à son problème.

Osons dire que ce côté répétitif est vite devenu lassant.

Il faut attendre une bonne moitié du manga pour qu'un semblant de scénario plus construit se fasse jour. Lucius est en effet appelé par Hadrien, l'empereur en personne. Celui-ci aime les arts et taquine la muse de l'architecture. Il a entendu parler de Lucius et le fait mander. Lucius n'a pas le choix et il doit accompagner l'empereur pendant ses voyages, des années durant. Bilan: sa femme se casse. Cela dit, l'homosexualité d'Hadrien est connue et on commence à jaser dans le dos de Lucius.

Au départ, l'idée m'a paru saugrenue. Mais Mari Yamazaki arrive à faire passer cela en douceur. Cela m'a rappelé de peur que les ténèbres, un roman de Lyon Sprague de Camp sur un historien projeté à la fin de l'Empire romain et qui entreprend de modifier le cours de l'Histoire. Ici, Mari Yamazaki est moins ambitieuse. Elle professe seulement son amour des thermes (et de la pratique des thermes). Cela ne me semble pas suffire. Cela ne peut pas la dédouaner et lui permettre de faire l'impasse sur un scénario digne de ce nom. le récit se borne à une succession de "problèmes pour Lucius" => immersion dans des thermes => séjour au Japon moderne => retour à Rome pour appliquer ses découvertes.

Comme dirait Cyrano, c'est un peu court... C'est d'autant plus frustrant que, par moments, on a l'impression que la mangaka pourrait développer les divers éléments et fonder un roman graphique, avec un scénario plus cohérent et plus large.

Reste à espérer que l'ébauche d'histoire à rebondissements esquissées dans la seconde moitié du tome avec Hadrien et l'épouse de Lucius qui demande le divorce puisse élargir le propos et amener l'autrice à intégrer d'autres éléments dans le récit que ceux strictement liés aux thermes. La période était riche et le matériel est assez vaste. Pourquoi se cantonner aux seuls thermes (même si cela peut constituer un fil rouge sympa)?

Le dessin est OK, Mari Yamazaki maîtrise bien son sujet.
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