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Critique de JPBouzac


Mon nom est rouge. Ce n'est pas le titre du roman. Mais il s'en est fallu de peu. le titre original est (paraît-il) "Champs de céréales rouges". C'est en tout cas le titre de l'édition allemande. Rouges sont les champs de sorgho en fleur. Rouge le sang qui coule à flots. Guerres entre bandits, troupes rivales luttant contre l'envahisseur japonais. Sans oublier la criminalité quotidienne d'une société rurale féodale. le résultat est le toujours même : sang, cervelle, viscères, excréments, tout cela engraisse la terre noire sur laquelle pousse le sorgho qui nourrira les survivants. Ce sorgho qui est la base de l'alimentation et sert aussi à produire l'alcool consommé en grandes quantités par tous. Ce n'est pas un livre pour âmes sensibles! Et encore moins pour les amis des chiens ou des chevaux.
L'écriture est soi-disant baroque. Elle est parfois très lyrique, ainsi quand il est question de la nature et de la place de l'homme dans l'univers. Réalité et mythes se mélangent pour donner des scènes inoubliables tel l'enterrement de la grand-mère.
On a reproché le manque de profondeur des personnages. Il me semble au contraire que ce livre donne une voix à des figures autrement condamnées à l'anonymat dans une culture pour laquelle une vie humaine n'est décidément pas grand-chose.
Mais la plus grande surprise pour moi est la grande similitude entre ce livre "officiel" et les oeuvres interdites que je connais. le débat autour de l'attribution du premier prix nobel de littérature à un Chinois à Mo Yan, auteur "officiel", n'en devient que plus stérile.
Un grand auteur. Un grand roman chinois.
(Lu en allemand, la version allemande a près de 500 pages)
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