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Mon nom est rouge. Ce n'est pas le titre du roman. Mais il s'en est fallu de peu. le titre original est (paraît-il) "Champs de céréales rouges". C'est en tout cas le titre de l'édition allemande. Rouges sont les champs de sorgho en fleur. Rouge le sang qui coule à flots. Guerres entre bandits, troupes rivales luttant contre l'envahisseur japonais. Sans oublier la criminalité quotidienne d'une société rurale féodale. le résultat est le toujours même : sang, cervelle, viscères, excréments, tout cela engraisse la terre noire sur laquelle pousse le sorgho qui nourrira les survivants. Ce sorgho qui est la base de l'alimentation et sert aussi à produire l'alcool consommé en grandes quantités par tous. Ce n'est pas un livre pour âmes sensibles! Et encore moins pour les amis des chiens ou des chevaux.
L'écriture est soi-disant baroque. Elle est parfois très lyrique, ainsi quand il est question de la nature et de la place de l'homme dans l'univers. Réalité et mythes se mélangent pour donner des scènes inoubliables tel l'enterrement de la grand-mère.
On a reproché le manque de profondeur des personnages. Il me semble au contraire que ce livre donne une voix à des figures autrement condamnées à l'anonymat dans une culture pour laquelle une vie humaine n'est décidément pas grand-chose.
Mais la plus grande surprise pour moi est la grande similitude entre ce livre "officiel" et les oeuvres interdites que je connais. le débat autour de l'attribution du premier prix nobel de littérature à un Chinois à Mo Yan, auteur "officiel", n'en devient que plus stérile.
Un grand auteur. Un grand roman chinois.
(Lu en allemand, la version allemande a près de 500 pages)
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Le sorgho bruisse, mûrit. Les saisons passent.
Les japonais pourraient même gagner cette guerre et l'on continuerait à sentir l'odeur du sorgho rouge.
Au fin fond de la campagne chinoise ce sont aussi les vieilles habitudes, bonnes ou mauvaises, qui semblent impassibles aux évènements à l'image du ginkgo à l'entrée du village.
Mais quelque chose d'important est en train de se passer.
La résistance à l'occupant s'engage de manière spontanée, déterminée certes, mais très peu organisée. Dans ces conditions on sait qu'il ne doit pas y avoir de place à l'hésitation. Pourtant le lecteur pourrait douter de l'issue de ce combat. Dans le roman « le Supplice du Santal » on se souvient de quelle manière la province du Shandong avait déjà subi l'occupation allemande.
Alors le tournant de l'histoire c'est peut-être le moment où l'on est en train de fermer les yeux sur le viol que l'oncle Yu Daya, un villageois bien connu, vient de faire subir à la jeune Lingzi. C'est là qu'il faut intervenir et c'est ce que fait Ren, qui finalement obtient l'application de la loi.
Son parcours à lui est rapidement abrégé et l'occupation japonaise revient au centre des tourments de la population. Mais quelque chose nous dit que le rouge sera bientôt la couleur de la révolte.
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Mo Yan a écrit plusieurs récits sur les évènements qui ont secoué la Chine en tous sens au cours du XXème siècle, prenant souvent pour cadre un village du Nord de la Chine similaire à celui où il a passé son enfance (et où le pouvoir en place, très fier de la distinction reçue par un auteur qui ne conteste pas ouvertement le régime, envisage d'ouvrir un musée en son honneur).
Le clan du sorgho évoque la période l'invasion japonaise, dans les années 30, et la résistance qui s'organise tant bien que mal dans les villages ruraux.
Le livre est violent, avec quelques scènes insoutenables que j'ai eues du mal à lire, bien que je ne crois pas être une âme sensible.
Mais c'est surtout le style de sa narration, avec des allers-retours incessants entre le passé et le présent de l'action qui m'a empêchée de rentrer dans cette histoire. Cet éclatement du temps, difficile à suivre et qui, à mon sens ne sert pas le propos, rend la lecture lourde et presqu'indigeste, du moins c'est mon point de vue, celui d'une lectrice qui aime la simplicité et qui aime qu'un style d'écrivain serve le texte au lieu de n'apparaître que comme un artifice d'écrivain.
Je dois donc avouer être restée complètement hors de cette lecture, que je n'ai finie que parce que le livre était court et que j'ai espéré jusqu'au bout que tout cela mènerait a quelque chose. Aimant souvent la littérature chinoise, je suis donc particulièrement déçue par cette lecture, mais peut-être suis-je trop vieux jeu et traditionnaliste, encore plongée dans Lao She et n'étant pas passée à la nouvelle génération.
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Quel plaisir de lire ce lire, je n'en ai fait qu'une longue et savoureuse bouchée. Conquise dès les toutes premières lignes, je me suis laissée porter en plein coeur de la campagne chinoise, j'ai marché à travers les champs de sorgho, j'ai assisté -de loin cela va s' en dire- à l'attaque du palanquin, au travail de construction des paysans ''volontaire'' dirigé par les soldats japonais, à la vengeance de cet armée de paysan …

On pourrait rapproché ce texte d'une saga familiale mais pourtant il y a en son sein un petit quelque chose qui le rend plus universel, une flamme, un cri, une dénonciation de la barbarie. C'est écrit avec délicatesse, la poésie est omniprésente conférant à ce court récit de témoignage son atmosphère si particulière, proche à la fois du rêve, du conte et d'un récit épique.
À lire lentement pour en apprécier la profondeur
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traduit du chinois par Pascale Guinot et Sylvie Gentil (avec l'aide de Wei Xiaoping)

livre lu dans le cadre des lectures mensuelles de l'Attrape-Coeurs



Je n'avais pas choisi moi-même ce livre, me serai doutée qu'il ne me convenait pas : les récits de guerre me laissent généralement déprimée et froide, ces moments de crimes légalisés et glorifiés me semblent surtout désespérants. Ou alors il faut le talent d'un Échenoz, ou de Lyliane Beaucquel, pour parvenir à m'y intéresser malgré tout.

Et je ne suis pas non plus sensible au bucolisme, j'ai eu ma période enfant, j'adorais courir dans les terrains vagues (à défaut de champs) et rêver de garigue auprès de Lili et Marcel - totalement inconsciente du fait que parce que j'étais une fille ils n'auraient sans doute pas voulu de moi -, mais j'ai assez peu de rêves champêtres dans l'ensemble, ni même forestiers.

Alors un roman qui raconte des faits de guerre au milieu des champs sur le mode très jolie description des canards sauvages et vlan soudain description minutieuse des tortures infligées (1) à un malheureux prisonnier - mais attendez, je regardais encore les canards près du vieux pont ! -, ce n'était pas exactement pour moi.

(la suite à l'adresse ci-dessous)
Lien : http://gilda.typepad.com/ct_..
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e sorgho, c'est LA céréale de cette région de la Chine. Rouge. Poussant à perte de vue. rien à voir avec le riz blanc et fade de l'envahisseur japonais.
Le clan du sorgho, roman qui valu la notoriété à Mo Yan, raconte l'attaque d'un convoi japonais par des résistants chinois, des paysans pour la plupart, à la fin des années 30. Un jeune garçon prend part à l'attaque.
Mo Yan dépeint donc cette attaque, mais également quelques épisodes marquants de la vie des personnages principaux, les parents du garçon. La construction alterne donc entre scènesdu présent (et de l'attaque) et scènes du passé, la rencontre des parents, les débuts de la résistence, etc... Mo Yan, pour autant, ne perd pas le lecteur, quand bien même rien ne marque, dans la forme, le passage d'une période à une autre.
Pas franchement emballée au départ, je me suis laissée prendre (à l'insu de mon plein gré) par l'écriture poétique de l'auteur, son évocation d'une paysannerie où l'illétrisme est la norme, de même que les mariages arrangés, et la tradition omniprésente. C'est un texte court, mais dense, dans lequel le sorgho, céréale reine, nourricière, est l'emblème de ces paysans.
Mon bémol tient au manque cruel de profondeur des personnages. du coup, si le style m'a plu, je pense que l'histoire ne me restera pas en mémoire. Ce roman me donne cependant l'occasion de faire la connaissance avec la littérature chinoise.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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Excellent au début. Petit bémol sur la fin du livre : il arrive tant de choses dans la vie du grand père qu'on finit par ne plus y croire ...
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Magnifique roman lyrique et épique. Réalité et mythes se mélangent. La narration alterne entre retours sur le passé et le présent ( attaque de Gaomi par les japonais en 1939). Texte très dense.
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