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Critique de edwige31


J'avais beaucoup aimé le premier livre de Yan Lianke, le rêve du village des Ding, par son écriture délicate mais sans concession sur les conditions de la vie contemporaine en Chine. Dans En songeant à mon père, l'auteur se livre très personnellement et avec une sensibilité pudique.

Ce livre n'est pas vraiment un roman mais un recueil d'anecdotes ou d'épisodes, plus ou moins décousus dans le temps, mais qui nous permet de suivre l'auteur depuis son enfance, puis dans son engagement militaire, et enfin dans sa vie familiale. Ces moments nous permettent de saisir la dureté et la violence des conditions de vie des paysans depuis la Révolution : survivre, avoir à manger et pouvoir laisser quelque chose à ses enfants sont les seuls objectifs réalisables des parents. La pression politique quotidienne entraine une grande précarisation des paysans, une destruction des repères religieux et moraux. L'auteur se livre avec pudeur mais avec beaucoup de franchise, nous faisant part de toute sa culpabilité envers son père qui s'est tué, littéralement à la tâche. le sentiment prégnant, et à jamais ineffaçable, de ne pas avoir répondu aux attentes de son père laisse une certaine amertume au récit.

C'est magnifiquement écrit, avec une délicatesse mais sans voyeurisme. Ce récit permet de prendre la mesure de l'extrême dureté des conditions de vie de la majorité des chinois, et surtout de la coercition morale du communisme.
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