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Critique de Patsales


Noga est belle, c'est là sa malédiction. Pendant les 3 mois de parenthèse qu'elle passe dans l'appartement de son enfance, tous les hommes qu'elle croise la désirent tandis que son ex-mari, malgré sa nouvelle femme et ses enfants, ne parvient pas à l'oublier. Or cette adulation vient de plus loin: depuis toute petite,  « Noga était à la fois adorée et crainte dans sa famille », adorée et crainte comme une déesse. C'est elle qui choisit le prénom inusité de son frère, que ses parents adoptèrent de peur qu'elle ne jalouse le bébé. Invitée dans l'appartement de sa mère, elle est véhiculée, payée, occupée avant même d'en éprouver le désir, voire à son corps défendant. Car voilà où réside la malédiction : Noga ne s'appartient pas. En hébreu, « Noga » est l'étoile du matin, autrement dit « Vénus ». Son ex-mari la poursuit lors de la représentation d'une autre redoutable séductrice, « Carmen », pour lui reprocher de lui avoir refusé un enfant. Il lui avoue d'ailleurs que cet enfant jamais né le hante car il lui aurait permis de posséder une part inaliénable de sa femme. C'est pourquoi Noga a avorté : pour rester elle-même, pour échapper à l'emprise de son mari et de son amour démesuré.
Mais les choses ne sont pas si simples: car c'est aussi le père de Noga qui lui a interdit d'être mère en s'inquiétant qu'elle puisse mourir en couches. Une fois de plus, qu'elle fasse ou non un enfant, Noga ne décide de rien mais se plie, pur objet de dévotion, donc de fantasme, aux injonctions de ceux qui l'entourent et qui l'aiment, et vit en figurante.
La fuite loin sa famille avait été une solution mais qui ne réglait rien. Il lui faudra rencontrer un vieux Japonais (on apprend au tout début du roman que le père de Noga s'amusait à marcher comme un Japonais) avec qui elle jouera la « Mer(mère) » de Debussy pour renouer avec sa famille. Il lui faudra aussi avoir vu une harpiste que son amant privera de musique pour qu'elle ait un enfant et une femme sublime qui se met au service des autres pour expier sa beauté, avant de trouver sa propre voie…
Bon, me demanderont alors ceux qui suivent, mais pourquoi une note aussi médiocre à ce livre? En fait, mes 2,5 étoiles rendent moins compte de la qualité du roman que de mon intérêt pour lui qui est approximativement nul. Si je voulais avancer une explication objective, je dirais que le côté « Attention, une symbolique peut en cacher une autre » m'a beaucoup fatiguée (mais pourquoi Nora se trompe-t-elle sur le nombre de marches de son ancien appartement ? Hein? Je suis sûre que ça veut dire quelque chose, quoi???). Mais surtout, les thèmes abordés ne me touchent en rien. Je comprends qu'on puisse s'intéresser au désir d'enfant et d'émancipation mais perso, ça me laisse indifférente. C'est comme l'hébreu : nul doute que ce soit une langue passionnante, toujours est-il que je n'ai aucune envie de l'apprendre.
Toujours ça de moins, du coup, à ajouter à ma Pal. Un léger répit dans la course à l'infini.
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