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EAN : 9782246855156
260 pages
Grasset (17/02/2016)
3.54/5   24 notes
Résumé :
Noga, harpiste israélienne de l'Orchestre municipal d'Arnhem, aux Pays-Bas, s'apprête à jouer en soliste le Concerto pour flûte et harpe de Mozart, le couronnement de sa carrière. Il lui faut y renoncer lorsque son frère Honi la supplie de revenir à Jérusalem pour occuper le vieil appartement familial afin qu'il ne soit pas récupéré par ses propriétaires avides durant l'absence de leur mère, partie vivre dans une maison de retraite de Tel-Aviv. Lorsque Noga s'instal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Noga est belle, c'est là sa malédiction. Pendant les 3 mois de parenthèse qu'elle passe dans l'appartement de son enfance, tous les hommes qu'elle croise la désirent tandis que son ex-mari, malgré sa nouvelle femme et ses enfants, ne parvient pas à l'oublier. Or cette adulation vient de plus loin: depuis toute petite,  « Noga était à la fois adorée et crainte dans sa famille », adorée et crainte comme une déesse. C'est elle qui choisit le prénom inusité de son frère, que ses parents adoptèrent de peur qu'elle ne jalouse le bébé. Invitée dans l'appartement de sa mère, elle est véhiculée, payée, occupée avant même d'en éprouver le désir, voire à son corps défendant. Car voilà où réside la malédiction : Noga ne s'appartient pas. En hébreu, « Noga » est l'étoile du matin, autrement dit « Vénus ». Son ex-mari la poursuit lors de la représentation d'une autre redoutable séductrice, « Carmen », pour lui reprocher de lui avoir refusé un enfant. Il lui avoue d'ailleurs que cet enfant jamais né le hante car il lui aurait permis de posséder une part inaliénable de sa femme. C'est pourquoi Noga a avorté : pour rester elle-même, pour échapper à l'emprise de son mari et de son amour démesuré.
Mais les choses ne sont pas si simples: car c'est aussi le père de Noga qui lui a interdit d'être mère en s'inquiétant qu'elle puisse mourir en couches. Une fois de plus, qu'elle fasse ou non un enfant, Noga ne décide de rien mais se plie, pur objet de dévotion, donc de fantasme, aux injonctions de ceux qui l'entourent et qui l'aiment, et vit en figurante.
La fuite loin sa famille avait été une solution mais qui ne réglait rien. Il lui faudra rencontrer un vieux Japonais (on apprend au tout début du roman que le père de Noga s'amusait à marcher comme un Japonais) avec qui elle jouera la « Mer(mère) » de Debussy pour renouer avec sa famille. Il lui faudra aussi avoir vu une harpiste que son amant privera de musique pour qu'elle ait un enfant et une femme sublime qui se met au service des autres pour expier sa beauté, avant de trouver sa propre voie…
Bon, me demanderont alors ceux qui suivent, mais pourquoi une note aussi médiocre à ce livre? En fait, mes 2,5 étoiles rendent moins compte de la qualité du roman que de mon intérêt pour lui qui est approximativement nul. Si je voulais avancer une explication objective, je dirais que le côté « Attention, une symbolique peut en cacher une autre » m'a beaucoup fatiguée (mais pourquoi Nora se trompe-t-elle sur le nombre de marches de son ancien appartement ? Hein? Je suis sûre que ça veut dire quelque chose, quoi???). Mais surtout, les thèmes abordés ne me touchent en rien. Je comprends qu'on puisse s'intéresser au désir d'enfant et d'émancipation mais perso, ça me laisse indifférente. C'est comme l'hébreu : nul doute que ce soit une langue passionnante, toujours est-il que je n'ai aucune envie de l'apprendre.
Toujours ça de moins, du coup, à ajouter à ma Pal. Un léger répit dans la course à l'infini.
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Avec Amos Oz et David Grossman, Yehoshua forme le trio de la littérature israélienne qu'il faut absolument lire. Dans « La figurante », livre sorti en 2014 et traduit cette année en Français, l'auteur israélien propose un récit sur les éternels sujets que sont la femme, la filiation, les malentendus entre les hommes et les femmes et le rôle de chacun dans la vie.

Noga, harpiste israélienne dans l'orchestre D Arnhem aux Pays-Bas, divorcée de son mari parce qu'elle refusait d'avoir des enfants, retourne à Jérusalem afin de garder la maison familiale. Sa mère doit faire un essai de trois mois dans une maison de retraite à Tel Aviv près de son frère. Pour s'occuper et gagner un peu d'argent elle accepte de faire de la figuration. Mais ce séjour est l'occasion pour Noga de jeter un regard sur elle-même, sur son passé et sur le monde qui l'entoure. Elle doit clore définitivement son histoire avec son ex-époux, Ourya. Elle doit dire adieux à son père, décédé quelques mois plus tôt. Elle doit faire face au regard de la société pour ces femmes qui choisissent de ne pas avoir d'enfant. Dans la vie comme dans l'orchestre où Noga est cachée derrière cette immense harpe, elle doit choisir si être comparse ou acteur.
Avec comme fond sonore les symphonies de Mozart, Debussy ou Berlioz, Yehoshua nous offre un récit truffé de symbole et de métaphore. Il ose affronter des thèmes qui soulèvent des polémiques : La maternité et le rôle de la femme d'avoir des enfants qui sont la preuve de notre passage sur terre. Sans enfant l'homme ne serait qu'un figurant de la vie et non un protagoniste.
La fracture entre les Juifs orthodoxes et les laïcs, entre Jérusalem, la Ville sainte, et Tel Aviv, la Ville blanche, et le risque de fanatisme religieux.

D'une grande qualité littéraire, « La figurante » d'Avraham B.Yehoshua est un beau roman complexe mais facile à lire. Un de ces romans qui vous reste à l'esprit quand la dernière page est tournée.
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Traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche.
Noga, dont le nom signifie "éclat", est une femme de quarante-deux ans qui revient en Israël après une longue absence. Elle est harpiste à l'Orchestre municipal D Arnhem aux Pays-Bas, et s'apprête à jouer le très célèbre concerto pour flûte et harpe de Mozart.
Son frère Honi lui demande de revenir à Jérusalem pour occuper pendant trois mois le logement de leur mère qui doit faire un essai dans une maison de retraite de Tel Aviv. Loué depuis des années avec un pas-de-porte dérisoire, la maison serait en effet récupérée par ses propriétaires s'il n'y a pas de nouvel occupant appartenant à la famille.
Au terme des trois mois, la mère de Noga pourra décider si elle termine ses jours à Jérusalem dans la demeure familiale ou à Tel Aviv près de son fils Honi.
Pour Noga le retour dans son pays natal va être difficile; les lieux ont changé et la maison familiale se trouve désormais dans un quartier ultra orthodoxe.
Afin de ne pas rester oisive et de gagner un peu d'argent, Noga va jouer des rôles de figurante dans diverses productions: documentaires, films musicaux (opéra de Carmen sur le site de Massada).
La coexistence avec une famille de religieux orthodoxes ne va pas être sans difficultés: deux jeunes enfants viennent régulièrement "s'inviter" chez Noga et passer par le toit de la salle de bains, afin de pouvoir regarder la télévision qui leur est interdite dans leur famille ultra religieuse. L'un de ces enfants, le petit Tsadik, est issu d'une haute lignée hassidique et pourrait se retrouver un jour à la tête d'un parti politique influent.
Noga va rencontrer sur les lieux de tournage un inspecteur de police à la retraite, Eleazar, qui va l'aider dans ses pérégrinations.
C'est un roman sur la vieillesse mais aussi sur la filiation: notre héroïne accepte de jouer son rôle filial mais a refusé d'avoir des enfants.
J'ai trouvé beaucoup de musicalité dans ce roman, alternance des silences, des actions, des pensées, des non-dits et des explications.
Il montre un visage de Jérusalem très contrasté, des quartiers en vogue qui alternent avec des quartiers très religieux et beaucoup plus pauvres.
Le retour d'Ourya, ex-mari de Noga va la confronter à son passé.
L'auteur, Avraham B Yehoshua, est un actif partisan de la paix au Proche-Orient, à l'instar de David Grossman et Amos Oz.
Si l'auteur Yehoshua fait jouer ce rôle de figurante à l'héroïne Noga, c'est parce que, selon lui, c'est l'image même de notre condition. «Une métaphore de l'humanité», écrit-il. Et il ajoute: «Nous ne sommes, tous, que des figurants d'une intrigue, sans que nous sachions si nous attendons une solution convaincante et crédible à la fin.»
Un magnifique roman, plein d'humanité et de questions sur notre existence et qui en plus nous fait découvrir un visage intéressant d'Israël.
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Traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche.
Noga, dont le nom signifie "éclat", est une femme de quarante-deux ans qui revient en Israël après une longue absence. Elle est harpiste à l'Orchestre municipal D Arnhem aux Pays-Bas, et s'apprête à jouer le très célèbre concerto pour flûte et harpe de Mozart.
Son frère Honi lui demande de revenir à Jérusalem pour occuper pendant trois mois le logement de leur mère qui doit faire un essai dans une maison de retraite de Tel Aviv. Loué depuis des années avec un pas-de-porte dérisoire, la maison serait en effet récupérée par ses propriétaires s'il n'y a pas de nouvel occupant appartenant à la famille.
Au terme des trois mois, la mère de Noga pourra décider si elle termine ses jours à Jérusalem dans la demeure familiale ou à Tel Aviv près de son fils Honi.
Pour Noga le retour dans son pays natal va être difficile; les lieux ont changé et la maison familiale se trouve désormais dans un quartier ultra orthodoxe.
Afin de ne pas rester oisive et de gagner un peu d'argent, Noga va jouer des rôles de figurante dans diverses productions: documentaires, films musicaux (opéra de Carmen sur le site de Massada).
La coexistence avec une famille de religieux orthodoxes ne va pas être sans difficultés: deux jeunes enfants viennent régulièrement "s'inviter" chez Noga et passer par le toit de la salle de bains, afin de pouvoir regarder la télévision qui leur est interdite dans leur famille ultra religieuse. L'un de ces enfants, le petit Tsadik, est issu d'une haute lignée hassidique et pourrait se retrouver un jour à la tête d'un parti politique influent.
Noga va rencontrer sur les lieux de tournage un inspecteur de police à la retraite, Eleazar, qui va l'aider dans ses pérégrinations.
C'est un roman sur la vieillesse mais aussi sur la filiation: notre héroïne accepte de jouer son rôle filial mais a refusé d'avoir des enfants.
J'ai trouvé beaucoup de musicalité dans ce roman, alternance des silences, des actions, des pensées, des non-dits et des explications.
Il montre un visage de Jérusalem très contrasté, des quartiers en vogue qui alternent avec des quartiers très religieux et beaucoup plus pauvres.
Le retour d'Ourya, ex-mari de Noga va la confronter à son passé.
L'auteur, Avraham B Yehoshua, est un actif partisan de la paix au Proche-Orient, à l'instar de David Grossman et Amos Oz.
Si l'auteur Yehoshua fait jouer ce rôle de figurante à l'héroïne Noga, c'est parce que, selon lui, c'est l'image même de notre condition. «Une métaphore de l'humanité», écrit-il. Et il ajoute: «Nous ne sommes, tous, que des figurants d'une intrigue, sans que nous sachions si nous attendons une solution convaincante et crédible à la fin.»
Un magnifique roman, plein d'humanité et de questions sur notre existence et qui en plus nous fait découvrir un visage intéressant d'Israël.
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Lire l'auteur, c'est rencontrer la délicatesse et la finesse littéraire. Avec un sens profond de l'étude psychologique de ses personnages, Avraham B. Yehoshua sait rendre ses livres comme celui-ci intéressant et touchant en évoquant les liens de familles.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Noga rit en son for intérieur : ces Néerlandais n’ont donc aucun autre souci ? Leurs guerres sont finies depuis soixante-dix ans. Leur regard brille encore de l’autosatisfaction d’appartenir au camp de la morale. Ils ont su décamper à temps des colonies qu’ils menaient à la baguette dans le Sud-Est asiatique. Le nouveau terrorisme mondial les oublie. L’euro est stable, leur économie, forte et le chômage, bas : il ne leur reste plus qu’à s’inquiéter pour ma mère…
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A la nuit tombée, le rythme de Jérusalem s'apaise.
En quelques minutes, Eléazar la conduit jusqu'au quartier de Talbieh qui s'enorgueillit d'abriter la résidence du président israélien, celle du Premier ministre et un théâtre mitoyen d'une ancienne léproserie. Pour le plaisir, il fait deux fois le tour de la vaste place Salameh, dévale la rue Marcus, puis s'engage dans un dédale de petites rues avant d'aboutir à une ruelle étroite nommée Amants-de-Sion, aux anciennes et belles maisons basses en pierre taillée.
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— Mais l’année de deuil n’est pas terminée, et on dit qu’après les trente jours de deuil, il est interdit de se rendre sur la tombe avant la fin de la première année.
— Peu importe ce qu’on dit, l’interrompt-il, un rien courroucé. Peu importe le délai écoulé : quand on aime son père, on se rend sur sa tombe pour fortifier son amour pour lui.
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Concentrée sur les cordes bleues et rouges, elle s’étonne de la manière dont l’œuvre naît avec précision sous ses doigts, sans une fausse note, sans un oubli. De temps à autre, elle lève le regard, par habitude, vers le pupitre vide du chef d’orchestre, comme si elle oubliait qu’il ne s’agissait pas d’une œuvre pour orchestre et qu’aucun orchestre ne jouait avec elle.
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C’est ainsi que ton amour me séduisait et commençait à m’emprisonner tout à la fois. Et ce n’était pas par jalousie, même si, parfois, elle éclatait : cela t’était naturel, comme ma propre jalousie l’était, car sans elle aucun amour n’est authentique. Mais, toi, avec ta délicatesse et ta tendresse – et ma propre complicité –, tu commençais à m’avaler.
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Videos de Avraham B. Yehoshua (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Avraham B. Yehoshua
15 juin 2022 Claude Sitbon, évoque le souvenir de son ami A.B. Yehoshua, décédé avant-hier : “Il était pleinement francophone. Ses parents parlaient français et son épouse aussi.”
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