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Critique de Bellonzo


Tel-Aviv ma douleur

Voyage un peu longuet à mon gré que ce "Shiva" du grand Avraham B. Yehoshua. Pas sans intérêt vu l'étoffe de cet écrivain mais moins prenant que "L'année des cinq saisons" ou "Le responsable des ressources humaines", déjà évoqués sur ce site. Benjamin Rubin, jeune médecin israélien, promis à un bel avenir, voit sa vie changer à la suite d'un voyage aux Indes où il est envoyé pour rapatrier la fille du directeur de l'hôpital où il travaille. Il va tomber amoureux, mais, et c'est là le problème, de la mère de cette jeune patiente. de retour en Israël, malgré un mariage un peu hâtif, une paternité et des soucis professionnels en ce milieu si hiérarchisé de l'hôpital, il va se trouver dans cet état comme d'apesanteur, amant fugace et transi d'une femme de vingt ans plus âgée, rondelette et pas précisément séduisante. Mais justement comment fonctionne la séduction?Et qu'est-ce qui fait que cette femme plutôt falote le fascine? Et pourquoi Benjamin, brillant et mesuré, n'est-il plus tout à fait capable de libre arbitre depuis l'irruption de cette femme, Dori, dans sa vie tracée pour la réussite? "Shiva" est une histoire d'amour vraiment pas comme les autres où la mort du mari semble enrichir encore la relation du jeune médecin et de la femme mûre, où les liens familiaux sont de part et d'autre très forts mais aussi explosifs.

Mais j'avoue être resté de marbre pour tout ce qui concerne le "transfert" de l'âme du défunt à son rival et plus généralement pour les pesantes références à la civilisation traditionnelle indienne dont mon rationalisme s'accommode décidément assez mal. Certes il y a dans "Shiva" comme des pages d'un amour à la fois léger comme un nuage et lourd comme une préparation à une intervention chirurgicale compliquée. C'est une belle écriture, riche et profonde. J'y ai parfois trouvé le temps long comme en une salle d'attente anxieuse. Pourtant les dialogues finaux entre Benji et sa mère sont de la très haute littérature.
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