Calme, tout est calme, comme si le monde était mort...
Georg Büchner, Woyzeck
On doit à Drosde (juge de l'affaire) une tentative saisissante de compréhension du cas Gottfried : "Définir la personnalité de Gesche Gottfried me semble être, à ce jour, une tâche presque impossible. Une femme qui soigne les malades, qui nourrit les pauvres, pour qui donner et offrir constituent presque une besoin, mais qui empoissonne ses amies ; qui pleure sur une phrase de Goethe et assassine ses propres enfants. Une femme à ce point capable d'amour qu'elle lui sacrifie la vie de ses proches, mais qui livre ensuite à l'objet de cet amour la coupe de poison pour enfin, les cheveux ébouriffés près du lit de l'agonisant, pleurer sur la dureté d'un destin responsable de tant de souffrance; Une femme qui refuse la main d'un homme respectable, lui expliquant qu'il est trop bon pour elle, qui accuse aujourd'hui injustement d'assassinat son propre père, mais qui demain veillera anxieusement à dissiper toute suspicion à l'égard d'un tiers, se présentant comme seule coupable, qui vole aujourd'hui ce qu'elle offrira demain et qui porte en soi mille manifestations mystérieuses; Qui peut oser définir sa personnalité ?"
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- Votre personne confirme une fois de plus qu'une femme n'est pas faite pour les travaux de l'esprit. Une femme devrait rembourser la dette de la vie non par l'action mais par la souffrance. Par la douleur de l'enfantement et la soumission à l'homme, pour qui elle doit être une compagne patiente et agréable.
Une femme n'est finalement rien d'autre qu'un degré intermédiaire entre l'enfant et l'homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature.