C'est à toi de trouver toute seule comment être heureuse. La réponse est différente pour chacun.
Les gens accorderaient-ils autant d'importance à mon corps quand je serai morte?
Comment ce corps que je détestais tant pourrait-il être aussi important pour qui que ce soit?
Si Val n'est pas moi, j'ai été Val.
Écrire cette histoire a représenté un défi sans en être un. Je m’y suis attaquée à une période de ma vie où j’étais fatiguée. Si fatiguée d’attendre d’être mince pour avoir droit au bonheur. La raconter a été difficile parce que la plaie était encore à vif mais ça a aussi été simple, parce qu'elle a coulé directement de mon cerveau à mon clavier puis à mon crayon.
Ça n'a été qu'au tout début de la trentaine que je me suis considérée complètement guérie de mes troubles alimentaires. Il m'a fallu du temps, mais mes lectures m'ont orientée vers le bon chemin. C'est si dur, quand tout dans notre culture nous explique que la minceur vaut mieux, que la minceur est un idéal,
qu'elle est synonyme de santé. Ça n'a rien de sain d'être obsédé par la nourriture et de restreindre sa consommation de calories pour coller à un idéal fictif.
J'écris habituellement des histoires qui se déroulent dans des royaumes imaginaires, mais celle-ci est on ne peut plus réelle. Je n'aurais jamais cru composer ce genre de récit, et pourtant il s'est présenté à moi avec une telle évidence que je ne pouvais pas fermer les yeux.
J'aspirais désespérément à être vue et comprise par ceux qui m'entouraient,et il m'a fallu des années de lectures de témoignages, de consultations de psys et de décorticage de ma propre psyché pour trouver un moyen d'être heureuse. Mon bonheur ne méritait pas d'être sacrifié sur l'autel de la minceur. Je me punissais de tous mes échecs, ce qui ne réussissait qu'à me maintenir dans un cycle interminable de souffrance et de déception.
Quand on souffre de troubles alimentaires, on ne pense qu'à la nourriture. D'abord lorsqu'on la mange, puis après, au moment de culpabiliser. C'est éreintant.
Je me suis libérée en renonçant à faire coïncider mon corps avec un idéal culturel. Ja’ia choisi d’être libre, et je n’ai jamais été aussi heureuse. pg 206
- Je suis une mauvaise amie.
- Essaie de t'améliorer. Fais de ton mieux. Ta mère s'y emploie, elle.
- Et si ça ne suffit pas ?
- L'essentiel, c'est d'essayer.
J'ai choisi d'être libre et je n'ai jamais été aussi heureuse.
Si je mourais aujourd'hui, moi, je n'aurais pas vécu ma vie pleinement. Je suis comme prisonnière de mon corps.
N'oublies pas, tu ne manges pas, tu goûtes.
Comment ce corps que je déteste tant... pourrait-il être aussi important pour qui que ce soit ?
Tu n’as pas à l’être. C’est même toi qui m’as aidée à comprendre le problème. Je croyais que je devrais être mince pour être heureuse, pour être aimée,
Si je mourrais aujourd’hui, moi, je n’aurais pas vécu ma vie pleinement. J’étais comme prisonnière de mon corps.