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Critique de bgbg


Chronique d'une ville, Paris, dans sa partie magique, carnet étayé évoquant une Rive Gauche grouillante et populaire, Rue des Maléfices est l'exploration plus ou moins scrupuleuse de certains quartiers de la capitale, de leur passé historique, anecdotique et légendaire à la fois.
De quoi, de qui, Jacques Yonnet parle-t-il ? de Paris et des parisiens ? D'un quartier et d'une classe sociale ? Ou des fantômes d'une ville et des secrets de ses habitants ?
Quoi qu'il en soit, il n'est pas question de n'importe quel Paris, ni de n'importe quels parisiens. le Paris du narrateur-auteur se situe Rive Gauche, du côté de la Mouff (Mouffetard), de la Maub (Maubert), de la rue de Bièvre, de la Montagne Sainte Geneviève, d'autant de bas-fonds d'époque où l'on va de troquets aux “enseignes de bois d'épave“ à de sombres estaminets, boire autre chose que du petit lait. Les bistrotiers sélectionnent une clientèle “triée sur le volet“, biffins, clochards avinés, chiffonniers, truands au grand coeur, prostituées, toute une populace, colorée, et plaçant haut le verbe. Au sein de cette faune bigarrée, des personnages marquants, le Gitan, Danse-toujours, le Vieux d'après Minuit, Dolly-longue-à-jouir, Pépé la Lope, Vladimir aux genoux tatoués, les moines anthropophages, et tant d'autres, artisans aux activités disparues, bohémiens, rebouteux, exorcistes et jeteurs de sorts. Tous sont bardés d'histoires, de légendes, de chimères, pour résumer, de poésie, la leur propre ou peut-être celle qu'infuse l'auteur qui est, lui aussi, un véritable poète.
Une grande partie de Rue des Maléfices se situe pendant l'Occupation, le reste dans les années après-guerre, mais le contexte historique est secondaire, tout autant que l'activité de résistant de l'auteur, agent de liaison important et opérateur de radio clandestine.
Rue des Maléfices est un ouvrage rare, captivant, par son atmosphère et ses personnages, sans oublier ses rues, ses taudis, ses zones cachées. Il évoque un Paris que l'on connaît mal, un Paris de laissés pour compte, de mystères, voire de fantastique, qui n'a rien du Paris de carte postale plus familier.
La multiplicité d'anecdotes, l'ambiance de coulisses énigmatiques, de diableries voilées, compensent bien l'absence de continuité de la trame littéraire. Et la langue à la fois classique et truculente, en même temps plume littéraire et jargon argotique, ajoutent au plaisir de la lecture de cet opus.
Lien : https://lireecrireediter.ove..
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