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Critique de Sachenka


Quiconque a un intérêt certain pour le Japon médiéval et les samouraïs devrait lire le roman La pierre et le sabre. Bon, le bouquin est un peu impressionnant avec ses 857 pages (dans l'édition de poche !), surtout qu'il ne s'agit que d'une première partie, un deuxième tome complète les aventures. Ainsi donc, commencer cette lecture est un défi appréciable. Mais elle en vaut la peine. Non seulement parce qu'elle est captivante et enrichissante mais aussi parce qu'elle relate le récit d'un personnage réel (bon, un peu/beaucoup romancée), celle de Musashi. Cet individu a tellement marqué l'imaginaire que l'on se racontait son histoire de génération en génération. Il a été le sujet de bons nombres de peintures et a inspiré des pièces de théâtres, des films, des mangas et des romans. Autant dire que l'auteur Eiji Yoshikawa s'est attaqué à un monstre presque sacré.

Très rapidement, on est lancé au tout début du 17e siècle. C'est une période d'incertitude, les grands seigneurs se battent pour le pouvoir et, après un revirement spectaculaire, l'armée de l'Ouest s'effondre. Deux jeunes amis d'enfance s'enfuient du champ de bataille mais leur retour à la maison est semé d'embuches. Si Matahachi, provenant d'une famille nantie, y parvient, Takezo tourne le dos à son village et choisit la voie des samouraïs. Ce jeune coq change de nom, devient Musashi, et parcourera le pays pour apprendre à dominer sa nature sauvageonne et la maitrise de soi. Et, en passant, de nouvelles techniques de combat.

J'aurais souhaité qu'un aspect spirituel à la voie des samouraïs soit plus explicitées. Bon, Musashi fait quelques rencontres qui lui permettent de grandir intérieurement (je pense surtout à ce vieux moine irrévérencieux qui lui donne une leçon, est-ce Nikkan ?) mais l'essentiel du roman repose surtout sur l'action. Pas nécessairement celle de combats et de duels, mais les personnages se promènent beaucoup et parfois j'avais l'impression de lire surtout un carnet de voyage. Ils sont allés ici, puis là, et là-bas ensuite, etc. Peut-être qu'un de description des lieux auraient aidé ? Ou peut-être pas, le roman est déjà très long.

Il faut dire ici que, si Musashi est le personnage principal, il n'est pas le seul auquel Eiji Yoshokawa accorde de l'importance. Parfois, la narration se concentre, l'espace de quelques chapitres, sur d'autres personnages, dont son jeune disciple Jotaro ainsi que la jolie Otsu, autrefois la fiancée de Matahachi…

Incidemment, un pareil héros ne saurait être sans adversité et, surtout, sans adversaires. Il peut d'abord compter sur le clan Yoshioka, dont Musashi affrontera les disciples à trois reprises. Je souligne le travail de l'auteur Eiji Yoshikawa qui a réussi à rendre captivant les passages d'action et de combat, sans s'éterniser ni tomber dans les effusions de sang. Toutefois, son ennemi le plus redoutable et dangereux est Osugi, la grand-mère de Matahachi, qui cherche à venger le déshonneur causé à sa famille par Takezo/Musashi et Otsu.

La qualité de son travail (et celui de la traduction) se voit également dans l'ensemble de l'oeuvre à travers une écriture simple et fluide. Même si le lecteur n'est pas familier avec certains concepts ou éléments de la culture japonnaise, ces derniers sont suffisamment clairs (et parfois décrits) pour qu'on les comprennent bien. Même les noms auxquels ont est peu familiers ne portent pas à confusion (si on leur porte attention). Ainsi, il n'y a aucune raison de ne pas se lancer dans cette aventure.

Bref, La pierre et le sabre est un roman un peu conventionnel mais qui rend accessible cet univers merveilleux qu'est celui du Japon et de la culture des samouraïs.
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