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Critique de kuroineko


Première incursion dans l'univers de Yoshimura Akira, attirée par la beauté troublante et un peu dérangeante de la couverture.

La jeune fille en question vient de mourir à l'âge de 16 ans, sans avoir eu le temps de vivre sa vie. Pourtant, son esprit reste éveillé et ressent tout ce qui lui arrive.
Sa mère, sempiternellement penchée sur la peinture de masque, vend le cadavre à un hôpital. Elle fait ainsi d'une pierre, deux coups: elle se débarrasse du corps sans avoir à organiser de coûteuses funérailles et gagne de l'argent sur la dépouille de sa fille unique. Personnage des plus sympathiques, n'est-ce pas?

Suit ensuite une longue dissection de la jeune fille. Yoshimura n'épargne au lecteur aucune description de ce que subit le corps physique dans les mains de chercheurs ou d'étudiants en médecine. Si la douleur physique a disparu avec le décès, il n'en reste pas moins une constante perte de l'humanité. Tout au long de la nouvelle, le corps est ravalé à un banal objet: encombrant pour la mère, sujet d'étude pour les médecins.

Seule la réduction en cendres de ses restes, une fois ôté tout ce qui pouvait être utilisé, permettra à la jeune fille suppliciée de trouver le repos des urnes, sinon le néant, rangée sur l'étagère au milieu de ses congénères.

Malgré le sujet somme toute morbide de son texte, Yoshimura évite tous les écueils par le recours à une écriture neutre et objective et à un ton assez froid. Son pinceau a la précision des scalpels des médecins de sa nouvelle.
Il offre au lecteur une vision de la mort où celle-ci n'est pas la fin de tout mais le début d'une lente agonie de l'âme.
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