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Critique de reveline


Un coup de coeur. Débarrassons-nous en premier lieu des choses qui m'ont dérangée avant de rentrer dans ce qui a fait battre mon petit coeur de lectrice.

En fait, le seul réel défaut du roman c'est son style, mais le style de ce roman est aussi sa force, vous me suivez toujours là ? Je m'explique : le style lapidaire voire télégraphique est rebutant mais en même temps les phrases courtes et sèches donnent du rythme. le plus gênant a été pour moi la grammaire très déroutante de l'auteure avec escamotage systématique de la négation et une utilisation bizarre du discours indirect, notamment en ce qui concerne les marques de locuteur,  le pronom et le verbe sont constamment inversés dit-elle devient « elle dit », pareillement pour dis-je qui devient « Je dis », et c'est comme ça tout au long du roman et au début c'est plutôt agaçant. Cependant, j'ai lu un article dans lequel l'auteure, Moira Young, expliquait que c'était la façon dont pour elle, Saba, jeune fille dans un monde post-apocalypstique, analphabète et sans instruction, s'exprimait. Saba ne sait pas lire et a un vocabulaire limité car la culture, l'instruction ont disparues avec l'ancienne civilisation après un événement, sans doute une guerre nucléaire, dont on ne saura rien ou presque dans ce premier tome. Au final, le style très particulier du roman s'explique de manière logique. (Cette civilisation tentant de se reconstruire sur les ruines de l'ancienne m'a un peu fait songer au Cycle de l'Autremonde de Maxime Chattam. le Roi auto-proclamé que combat Saba rappelle en effet la reine Malronce dans la saga de Chattam mais la comparaison s'arrête là. La saga de l'Autremonde est beaucoup plus axé sur le fantastique que celle de Moira Yioung qui mélange la SF et une pointe de fantasy).

Le début est un peu plat mais passées les 50 pages, j'ai été littéralement happée par l'histoire et je n'ai plus réussi à fermer le livre. J'ai trouvé qu'il y avait quelques invraisemblances au récit, notamment en ce qui concerne les scènes d'action, et un manque global d'originalité surtout dans l'univers mis en place qui a un air de déjà vu. Ce qui fait surtout la réussite du roman, c'est l'univers dense qu'il propose, son intrigue réellement captivante et ses personnages solides et charismatiques.

Au début du roman, Saba pourrait faire passer Katniss (Hunger Games) pour une sentimentale, tant elle est dure, intraitable voire cruelle. L'une des choses qui m'a le plus séduite dans ce roman, c'est que pour une fois on voit vraiment l'héroïne évoluer et changer du tout au tout en l'espace de 300 pages. Au fil des épreuves traversées et des rencontres effectuées, Saba s'humanise de plus en plus sous nos yeux. Comme nombre de lectrice, mon côté midinette a succombé au charme gouailleur et décontracté de Jack, le mystérieux et intrépide compagnon de route de Saba. En revanche, Lugh, le frère jumeau de Saba, ne m'a pas fait grosse impression, il faut dire qu'on le voit peu. A l'inverse, Emy, la petite soeur de Saba, m'a donné envie de la baffer tout le long de l'histoire. Quelle peste, cette gamine, elle n'est pas attachante pour un sou et si au départ je trouvais Saba trop dure et injuste envers elle, je peux vous dire qu'à la fin, j'avais radicalement changé d'avis et que j'aurai voulu voir Saba moins « cool » et compréhensive envers elle au vu des catastrophes qu'elle provoque sur son passage. Tous les personnages voient leur existence légitimée par l'histoire, beaucoup sont très attachants et c'est triste de les quitter lorsqu'on tourne la dernière page ou lorsqu'une flèche les fauche en pleine jeunesse (snif, snif).
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