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Critique de Floriselle
Grâce à ces Mémoires fictives, tout l'empire d'Hadrien (IIe siècle de notre présent) revit sous nos yeux à travers les souvenirs, la pensée d'Hadrien, empereur (règne 117-138) à la fois lucide, pacifiste, humaniste, tolérant, désabusé et parfois sanguinaire, raison d'État oblige. Un projet qui remonte à l'enfance de M. Yourcenar, par la découverte d'un des bustes d'Antinoüs, le bien-aimé d'Hadrien, lors d'une visite faite à onze ans avec sa nurse au British Muséum. L'édifice des Mémoires rend compte en 6 parties des étapes cruciales qui ont jalonné l'existence d'Hadrien, ses moments d'épiphanie ou de crise : (1) il cerne son esprit, ses goûts, son plaisir de chasser, de monter à cheval ; (2) il célèbre la culture hellène, se remémore sa jeunesse en Espagne, son expérience de juge à Rome, sa carrière militaire, son accession (trouble) au pouvoir ; (3) il pacifie, construit, stabilise les frontières, s'initie à Eleusis ; (4) il vit sa passion pour Antinoüs ; (5) vieillissant, il se cherche un successeur, il voyage encore, impose l'Édit perpétuel, assiste à la montée d'une « secte », celle des chrétiens, à la révolte des juifs qu'il mate dans le sang ; (6) d'abord tenté par le suicide, il finit par attendre que son âme s'échappe enfin de son corps en prônant l'endurance (patientia).
L'oeuvre de sa vie, M. Yourcenar la réécrivit plusieurs fois jusqu'à sa forme parfaite : une longue lettre crépusculaire que l'empereur adresse au futur empereur philosophe Marc-Aurèle. le style, superbe, issu de la pure tradition latine classique, n'empêche ni l'émotion, ni la présence des sens, tous sont convoqués. L'érudition jamais pesante de l'écrivain lui permet de se questionner sur le devenir de la civilisation occidentale après la tragédie que fut la 2e guerre mondiale.
En suivant les méandres de l'âme d'Hadrien, c'est sur la nôtre que nous nous penchons. Cette ressouvenance, ce travail d'introspection, véritable ode à la vie, est un grand défi, une sublime méditation sur ce que peut signifier pour nous, pauvres humains, qu'exister et passer. Chef-d'oeuvre, objet non identifié car irréductible dans le ciel littéraire français.
L'oeuvre de sa vie, M. Yourcenar la réécrivit plusieurs fois jusqu'à sa forme parfaite : une longue lettre crépusculaire que l'empereur adresse au futur empereur philosophe Marc-Aurèle. le style, superbe, issu de la pure tradition latine classique, n'empêche ni l'émotion, ni la présence des sens, tous sont convoqués. L'érudition jamais pesante de l'écrivain lui permet de se questionner sur le devenir de la civilisation occidentale après la tragédie que fut la 2e guerre mondiale.
En suivant les méandres de l'âme d'Hadrien, c'est sur la nôtre que nous nous penchons. Cette ressouvenance, ce travail d'introspection, véritable ode à la vie, est un grand défi, une sublime méditation sur ce que peut signifier pour nous, pauvres humains, qu'exister et passer. Chef-d'oeuvre, objet non identifié car irréductible dans le ciel littéraire français.
