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Critique de nico6358


Les mémoires d'Hadrien sont une chronique de la vie d'Hadrien, donc, empereur Romain de son état (et bâtisseur du mur du même nom).
Yourcenar y fait vivre sous un jour humain la société antique, ses lois et ses traditions au cours d'une chronique politique ; qui est aussi une analyse de ce qu'est l'exercice du pouvoir. Par des exemples de faits aux atours insupportables, de décisions troubles et de leurs justifications via un but noble, le récit met en lumière la dualité du métier politique: entre image donnée au peuple et service dû à l'état.
Le texte atteste ainsi que l'honnêteté dans le service de l'état peut mener à des décisions inacceptables par le peuple (Hadrien est décrit ici comme se mettant pleinement au service de Rome dès sa nomination en tant qu'empereur). La question qui sous tend est à mon sens l'existence automatique d'un service rendu au peuple s'il est rendu en premier lieu à l'état.

Je décris d'abord le récit politique, mais le livre est bien plus que cela. C'est une fresque humaine qui parcourt différentes phases d'une vie d'homme. La progression de ces phases, semblant ne jamais revenir en arrière, montre un Hadrien toujours guidé par une vision du travail à accomplir. Cette linéarité est sans doute un sacrifice romanesque, mais elle permet de retranscrire différents états du sentiment humain, et de les rendre plus compréhensibles. Pêle-mêle on retrouve le bonheur dont on profite, celui qu'on dilapide, le travail acharné, la tristesse, la rage, la maladie. Seul manque sans doute le désespoir dans ce récit pourtant entièrement fait de solitude. Aucune alter ego n'est accordé à Hadrien, fut-ce dans l'intimité.
Une dernière remarque que je ne peux ainsi totalement occulter: je ne connais ni la vie du Hadrien historique, ni celle de Yourcenar. Mais l'inspiration de la profonde humanité qui apparaît au cours de la lecture interroge sur la part d'autobiographie dans cette oeuvre, ceci bien-sûr pour le meilleur de nos réflexions de lecteur.
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