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Critique de becdanlo


Le roman « Les Dames de Paulilles » n'est pas qu'une histoire d'un passé, celle de la saga d'une famille qui a vécu dans l'environnement d'une usine d'explosifs, c'est aussi le notre de passé, celui qui est sans doute quelque part inscrit dans nos gènes, auxquels nous renvoient nos peurs de toutes les précarités : celles de la maladie, de la pauvreté, du manque et de la mort...

Ce roman commence pendant le carnage de la grande guerre de 14-18 avec Augustin et ses retours en permissions auprès de Marie. Un repos qui devient bien amer car il fait prendre conscience de la dureté du retour... au point où Augustin en vient à redouter cette parenthèse car il faudra de toutes façons encore retourner au front... pour peut être y rester définitivement...

S'écoule alors la vie à l'ombre de l'entreprise Nobel où chacun risque sa vie par une éventuelle maladresse... Des images qui restent en mémoire comme celle de ces Anamites qui arrivent escortés par les tirailleurs Sénégalais pour effectuer le sale travail... ces explosions qui rythme la vie des habitants avec ces grilles fermées qui ne laissent passer que les ambulances avec peut être un membre de sa famille qui aura perdu, sinon la vie, une jambe... Des images qui s'associent à notre mémoire collective des mines de charbon, photos sépias de mineurs qui pour un jours ont posé avec gravité pour la postérité... Ou bien ces petits détails qui frappent l'imagination comme ces « vigatanes » espadrilles catalanes dont les femmes étaient chaussées ou encore le rêve de Marion d'être embauchée à la Poste

A la lecture de ce récit, on peut se poser la question : à quoi ont servi toutes ces vies de souffrances mais aussi de petits bonheurs... et plus largement à quoi servent nos vies dans l'immensité de l'univers ? Il me revient les paroles de la chanson de Jean Ferrat : « On ne voit pas le temps passé »

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le coeur à le dire

« Les Dames de Paulilles » est un roman particulièrement bien écrit que j'ai posé, sans même que je n'y prenne garde, sur la pile des livres qui comptent pour moi.
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