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Critique de Salome20s


Avec une écriture brillante et en maniant à la perfection le pouvoir du symbolisme, Clara Ysé nous livre dans son premier roman une histoire de construction et de reconstruction, où les promesses se mêlent avec l'amertume du présent.

Le passage entre l'enfance et l'adolescence, pendant que l'absence pèse de plus en plus lourd. On ressent une sorte de tension augmenter au fil des pages, tandis que les deux personnages principaux grandissent. Sur une toile de fond brutale, les rites de passage s'effectuent avec le dérèglement propre au traumatisme. On avance, on s'arrête, on recule.

Au début de ma lecture de Mise à feu, j'ai d'abord eu du mal à saisir tous les sens cachés, mais à la manière d'un tableau abstrait qui se peint dans un rythme plutôt rapide, les éléments se lient les uns aux autres. On devine presque la vérité, mais comme Nine et Gaspard, on repousse toute logique.

L'attente de la mère absente, la promesse floue d'un futur heureux. J'ai reconnu à travers ce roman la complexité de la désertion parentale. D'un point de vue éducatif et psychologie adolescente, ce livre résonne d'une grande justesse.

L'écriture en elle-même transpire de musicalité aussi douce que frénétique. On ressent le lien puissant qu'entretient l'auteure avec le rythme et les sons. Langue inventée et chanson improvisée, l'ambiance feutrée du livre nous permet de lire à travers nos cinq sens.

L'inquiétude aussi, surement un des sentiments dominants tout au long de l'histoire. Dès les premières lignes, le coeur se serre jusqu'au plongeon final, où l'espérance de l'enfance se confronte au temps qui passe. Il est temps de grandir, mais qu'est-ce que Nine et Gaspard devront lâcher pour pouvoir marcher par eux-mêmes ?

Une magnifique découverte, que ce soit pour livre ou pour son auteure. Merci à Babelio pour leur confiance et pour cette opportunité d'admirer toute la beauté des oeuvres claires-obscures.
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