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Critique de Fandol


Dans ce roman initiatique de passage de l'enfance à l'âge adulte, je n'ai que rarement pris du plaisir. J'ai envie d'écrire, comme je le lis parfois, que Mise à feu, premier roman de Clara Ysé, n'était pas pour moi.
Pourtant, je me suis appliqué à découvrir cette histoire contée par Nine. Elle a six ans lors de la nuit de passage à l'an 2000. Même si l'autrice se trompe en faisant s'écrier ses personnages : « Joyeux nouveau millénaire ! », je reconnais que cette nuit-là marquait une étape importante sur nos calendriers. Mais c'était la dernière année d'un millénaire qui débutait. Ce n'est que le 1er janvier 2001 qu'a commencé celui dans lequel nous vivons.
D'emblée, j'ai été gêné par les noms donnés aux adultes. La mère de Nine et Gaspard qui a deux ans de plus, est appelée l'Amazone et l'oncle, personnage ambigu au possible, Lord.
Finalement, le personnage le plus important est Nouchka, une pie soignée et apprivoisée alors qu'oisillon, elle était blessée. Ses interventions sont décisives. Les enfants dialoguent avec elle mais au début de l'adolescence, Nine n'arrive plus à communiquer avec elle, contrairement à Gaspard.
C'est au cours de cette fameuse nuit, du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000, à Paris, que tout bascule, il me semble, par la faute de Gaspard qui joue avec une bougie. L'Amazone, Lord et leurs invités éclusent beaucoup de champagne, dansent et, dans leur délire, se rendent compte trop tard que l'étage est en feu. La maison brûle. Suit alors un délire place Pigalle dont les explications ne seront données qu'au terme de l'histoire, après la révélation finale qui bonifie grandement le roman.
L'Amazone est partie et elle a confié ses enfants à son frère, Lord, qui les héberge au sixième étage d'un immeuble avec vue sur le Sacré-Coeur.
Arrive alors la première d'une série de lettres de l'Amazone qui écrit depuis le sud de la France où elle retape une maison de famille pour pouvoir accueillir ses gosses.
Ces fameuses lettres rythment le roman mais c'est Gaspard qui les lit à sa soeur, le soir, à la lumière d'une bougie. le frère et la soeur dorment ensemble et ça jase au collège où Nine s'éveille à la sexualité. de plus, celle-ci constate que des feuilles de son carnet intime sont régulièrement arrachées et que ses sous-vêtements disparaissent.
Avec ça, il y a les soirées de Lord et ses invités. Son neveu et sa nièce l'évitent, le craignent et refusent ses invitations jusqu'au jour où Nine cède et se retrouve harcelée par un certain Édouard.
C'est d'ailleurs celui-ci qui va être à l'origine d'une expédition en Italie pour aller voir la Madonna della Misericordia, le polyptyque de Piero delle Francesca dont la description est très soignée. Entre temps, Nine qui est au lycée, est tombée sous le charme d'Elio, s'est liée d'amitié avec Camille et Golnâr, une iranienne réfugiée en France à l'âge de dix ans. Elle goûte à l'alcool, fume des joints et revient sans cesse à ses souvenirs d'enfance et à l'Amazone qu'elle rêve de retrouver, huit ans après.
Clara Ysé est musicienne et chanteuse. J'aime bien sa façon de chanter et en particulier sa chanson « le monde s'est dédoublé ». Dans Mise à feu, elle émaille son récit de références musicales très anglo-saxonnes, cite à plusieurs reprises des vers en anglais.
Mise à feu est un roman très contemporain, destiné, à mon avis, à un lectorat beaucoup plus jeune mais, grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Grasset que je remercie, je suis content d'avoir découvert une jeune autrice qui m'a, hélas laissé un peu sur ma faim en n'allant jamais au bout des pistes qu'elle ouvre et qui auraient mérité d'être davantage explorées.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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