Citations sur La salle d'attente (9)
7h30. Il est assis dans la salle d'attente du bureau du ministère des Affaires étrangères, la tête baissée. Il n'a pas lu, pas regardé autour de lui pour passer le temps. Parfois, des gens, à côté de lui, discutent dans des langues différentes ; le plus souvent, il ne comprend pas. Parfois, du couloir, lui parviennent des bruits de conversations en chinois. Avant, il aurait levé la tête, à présent il n'y fait même plus attention.
(...) Les parents et l'enfant ont des relations si pleines et lumineuses qu'en comparaison, il est lui-même encore plus vide et terne, il n'a pas entendu son propre rire depuis trop longtemps, Xu Mingzhang pense que s'il l'entendait, il en aurait peur. (...)
Il ne sait où se trouve sa maison, comment donc pourrait-il rentrer ? Où qu'il aille, il voudra toujours partir, il n'a aucun moyen de savoir clairement ce qu'est ici, ou ce qu'est là-bas
Quand sa femme lui avait annoncé qu'elle voulait le quitter, il n'avait rien dit, il s'était plongé dans le roman qu'il tenait à la main, il avait évité de la regarder en face, elle avait attendu, attendu de voir s'il allait enfin se décider à dire quelque chose, mais il n'avait rien dit, il donnait l'impression d'accepter cela facilement, mais ils savaient tous deux que c'était de sa part une attitude de refus.
Il est assis dans la salle d'attente du bureau du ministère des Affaires étrangères, la tête baissée. Il n' pas lu, pas regardé autour de lui pour passer le temps. Parfois, des gens à coté de lui discutent dans des langues différentes; le plus souvent, il ne les comprend pas. Par moments lui parviennent du couloir des bruits de conversations en chinois. Avant, il aurait levé la tête, à présent il n'y fait même plus attention.
Le système administratif ne se soucie pas des individus, il ne se préoccupe que de savoir si l’identité de chaque individu est légale ou pas. L’existence des hommes n’a pas de poids, elle ne pèse pas plus que ce dossier que l’employé a dans les mains et sur lequel est collé une étiquette avec nom et prénom. Les individus ici deviennent des matériaux, des codes-barres, des papiers officiels, rien d’autre et il n’est pas besoin de plus.
Chaque personne qui arrive ici suit les documents qui la représentent et va d’une pièce à l’autre. Tous ceux qui ne savent pas dans quel bureau aller attendent dans la salle d’attente. Attendre. Dévorés par la noirceur de leur cœur, ils deviennent des étrangers à eux-mêmes.
Christina regarda Xu Mingzhang en souriant : « Mais les racines, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça représente ? Pour nous qui menons une vie errante, ce n’est pas évident. Mais moi, j’ai toujours désiré avoir une famille, pouvoir dire où st ma famille. »
Chengche lui a dit dans le passé : « Chacun doit se déterminer seul : qui tu es, ce qu’est une famille pour toi et, en fonction de tout ça, décider où est ta famille. Je pense que tu comprends que tu dois y réfléchir, les choses auxquelles tu dois réfléchir ne sont pas les mêmes que celles auxquelles je dois réfléchir, moi, c’est à toi seul de décider. Ce sera peut-être pour toi l’occasion de pouvoir commencer à y réfléchir, et commencer vraiment à vivre. »
Le système administratif ne se soucie pas des individus, il ne se préoccupe que de savoir si l’identité de chaque individu est légale ou pas. L’existence des hommes n’a pas de poids, elle ne pèse pas plus que ce dossier que l’employé a dans les mains et sur lequel est collé une étiquette avec nom et prénom. Les individus ici deviennent des matériaux, des codes-barres, des papiers officiels, rien d’autre et il n’est pas besoin de plus.
Chaque personne qui arrive ici suit les documents qui la représentent et va d’une pièce à l’autre. Tous ceux qui ne savent pas dans quel bureau aller attendent dans la salle d’attente. Attendre. Dévorés par la noirceur de leur cœur, ils deviennent des étrangers à eux-mêmes.