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EAN : 9782371190481
192 pages
Piranha (02/09/2016)
3.24/5   19 notes
Résumé :
Hsu Ming-Chang suit son épouse en Allemagne où il s'enferme dans un monde de lectures et de silences. Elle finit par le quitter. Installé désormais à Berlin dans la solitude, il attend qu'une fonctionnaire décide de lui prolonger ou non son visa, et cherche un sens à sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Xu Mingzhang est un exilé. Géographique, mais aussi de lui-même. Entre ici, Berlin, où il vit et là-bas, Taïwan, où il est né, il n'a pas de maison, pas de lieu où il se sente chez lui. le principal personnage du premier roman de Tsou Yung-Shan est, à première vue, un homme seul, depuis que sa femme l'a quitté, et sans ambition. Sans personnalité, même, ce que le livre va réfuter, lentement, explorant la routine de cet exilé, sa claustration, ses obligations continuelles de remplir des formalités administratives afin de renouveler son permis de séjour. La salle d'attente, titre du roman symbolise aussi bien l'endroit où Xu vient régulièrement, au ministère des affaires étrangères, que plus symboliquement l'état dans lequel il se trouve, dans une identité confuse. En parallèle, l'ouvrage suit d'autres personnages qu'il croise : une employée du ministère, allemande qui a perdu toutes ses illusions, vieillie avant l'âge et malade ; une mère de famille d'origine biélorusse, perdue entre deux cultures ; une jeune artiste, mi-allemande, mi-turque. le roman procède par répétitions, dans une atmosphère de tristesse et de mélancolie. La pluie et la grisaille recouvrent Berlin. La plume de Tsou Yung-Shan, délicate et fluide, nous attache à ces êtres égarés et fragiles. Son style évoque parfois L'étranger de Camus. Au bout, il y a une petite lueur d'espoir. Ici, là-bas ou ailleurs, la vie continue.
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Hsu Ming-Chang est un étudiant qui a rencontré sa future femme, tout l'opposé de lui, elle est brillante, ambitieuse, vivante, tandis que lui se terre dans un immobilisme. Il la suivra quand même jusqu'à Berlin et quand elle le quitte, il attend. Il attend qu'une fonctionnaire décide ou non de prolonger son visa, mais surtout il attend de trouver un sens à sa vie, il attend de trouver son identité, bien loin de Taiwan.
Le roman est lent comme son titre le suggère mais c'est un livre qui explore beaucoup l'intérieur de l'humain, Hsu Ming-Chang a beau être immobile au point où on a envie de secouer le livre pour qu'il se bouge un peu, il explore et s'explore lui-même sur des questions existentielles et c'est ce qui m'a vraiment plu dans ce petit roman. La quête d'identité de ce jeune homme, je la vis aussi, on la vivre tous et cette universalité en fait une richesse. Belle histoire bien que très lente, heureusement que le roman est court sinon je me serais ennuyé mais il a pile la bonne taille pour être intéressant. Il se lit d'une traite, l'écriture est bonne mais sans plus, j'en garderais toutefois un bon souvenir.
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Un peu rebutée par le style froid de l'auteur, j'ai mis quelques jours à terminer ce roman. Pourtant, le thème et les personnages méritent vraiment d'aller au bout. Xu Mingzhang est le protagoniste principal de la salle d'attente. Taïwanais, il a suivi son épouse en Allemagne. Son inertie, son silence et les années ont épuisé leur relation et elle finit par demander le divorce. Xu Mingzhang est alors obligé de faire face au quotidien, de chercher un logement, de faire des démarches pour prolonger son visa. C'est une sorte d'anti-héros, peu sociable, à la recherche de sens, d'une place ici-bas. Les personnes qu'il croise sont elles aussi confrontées à une existence qui les contraint, à des choix qui n'en sont pas, à une vie dénuée d'intérêt.

La dernière partie est plus palpitante, on en apprend davantage sur les personnages qui s'étoffent et commencent à dégager de l'empathie. On sort d'une forme d'extériorité, comme si on était, enfin, invité à partager. Maria, Mme Meyer et Xu Mingzhang semblent se remettre en mouvement, opérer des choix même si leurs options sont limitées.

Pas d'emballement donc mais les questions posées par le roman sont essentielles, existentielles mêmes : elles s'adressent à chacun, que l'on habite son pays d'origine ou qu'on s'y soit installé. Elles engagent une réelle réflexivité difficile à éluder à ce moment de notre histoire.
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La salle d'attente est un livre assez intéressant dans l'ensemble car il dépeint avec beaucoup de subtilité, l'immigration actuelle. Sauf que cette fois-ci, nous partons de Taiwan pour se poser en Allemagne, plus précisément à Berlin.

Xu Mingzhang et sa femme se sont connus sur les bancs de la fac à Taipei. Ils sont très différents aux yeux de la famille et amis. Elle, par exemple, est une étudiante exemplaire qui cherche à découvrir le monde. Lui, est beaucoup plus sur la réserve, beaucoup plus renfermé et préfère rester dans son coin pour lire des livres.
Pourtant, malgré cette différence si flagrante, tous les deux décident de partir à Berlin, pour un nouveau départ. Mais voilà, une fois arrivés, la réalité les rattrape et c'est tout seul que Xu continue son chemin. Sa femme a demandé le divorce.

Alors, comment vivre dans un pays qui n'est pas le tient ? Comment se faire comprendre quand la langue n'est pas la même ? Comment trouver du travail, un domicile etc... ???
Voilà toutes les difficultés auxquelles Xu va devoir être confronté pour être en règle et vivre en Allemagne.
La première étape va être cette salle d'attente où l'on te considère plus comme un numéro de dossier qu'un simple demandeur. Mais faut bien passer par là pour prolonger son visa. Pis faut aussi trouver un logement, apprendre la langue, même si Xu n'aime pas côtoyer le monde.

On le découvre fade jusqu'à la moitié du livre pour s'éclore tout doucement vers la fin de l'histoire. Xu, je ne l'ai pas trouvé très passionnant, à vrai dire, ce gars est tout simplement ennuyeux. Et même si le problème de la langue est un frein énorme pour lui, il ne fait rien d'extraordinaire à part être dans son coin et lire. D'ailleurs, j'ai bien plus apprécié tous les personnages qui gravitent autour de lui. Y avait presque du suspens avec eux.

Si le thème principal est l'immigration, je trouve qu'il n'est pas assez décortiqué. On le survole pour avoir un simple aperçu. Bien dommage !

En conclusion :
Ce livre se lit assez bien mais comme le personnage principal est d'un genre mou, et qu'il ne se passe pas grand chose au final, à mon avis, la lecture peut s'avérer être longue malgré le peu de pages. A vous de voir !
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J'ai reçu ce livre avec la masse critique (je remercie Babelio et les editions Piranha pour l'envoie). Il m'a fallut du temps pour le lire malgré le peu de pages.

Car c'est un livre lent. Il faut dire que le titre en dit long...
Nous suivons Xu Mingzhang, un chinois immigré en Allemagne qui doit renouveler régulièrement son visa pour pouvoir rester en Allemagne. Sa vie se résume à attendre, attendre son tour dans la file, mais aussi attendre de vivre véritablement car il a toujours laissé les évènements décider pour lui. Il réalise qu'il doit prendre sa vie en main, prendre des décisions mais il retombe très vite dans sa nonchalance.
En fait toute sa vie, Xu s'est retrouvé dans une salle d'attente, mais nous assistons au fil des pages à un changement imperceptible qui le conduira ensuite à en sortir.

Tout au long du roman il est question d'immigration et surtout d'appartenance. Appartenons-nous au pays d'où l'on vient, à celui où on arrive, ou bien un peu des deux, ou d'aucun? Tant que Xu ne pourra répondre à cette question qui finalement est le fondement de ce livre, Xu n'avancera pas.

C'est donc une quête d'identité que l'auteur nous narre avec lenteur, retours en arrière et digressions. le thème est plein de promesse, l'idée est bonne, mais la mollesse du personnage m'a parfois exaspéré, et se poser sans cesse les mêmes questions sans qu'il avance m'a pas mal frustré.

De plus le présent de narration m'a quelque peu laissé perplexe, et les répétitions dans les tournures de phrases m'ont perdu, voire agacé.

En bref, le thème est intéressant mais le style lent et répétitif m'ont refroidi très régulièrement ce qui m'a poussé à prendre autant de temps pour le lire.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
7h30. Il est assis dans la salle d'attente du bureau du ministère des Affaires étrangères, la tête baissée. Il n'a pas lu, pas regardé autour de lui pour passer le temps. Parfois, des gens, à côté de lui, discutent dans des langues différentes ; le plus souvent, il ne comprend pas. Parfois, du couloir, lui parviennent des bruits de conversations en chinois. Avant, il aurait levé la tête, à présent il n'y fait même plus attention.
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Le système administratif ne se soucie pas des individus, il ne se préoccupe que de savoir si l’identité de chaque individu est légale ou pas. L’existence des hommes n’a pas de poids, elle ne pèse pas plus que ce dossier que l’employé a dans les mains et sur lequel est collé une étiquette avec nom et prénom. Les individus ici deviennent des matériaux, des codes-barres, des papiers officiels, rien d’autre et il n’est pas besoin de plus.

Chaque personne qui arrive ici suit les documents qui la représentent et va d’une pièce à l’autre. Tous ceux qui ne savent pas dans quel bureau aller attendent dans la salle d’attente. Attendre. Dévorés par la noirceur de leur cœur, ils deviennent des étrangers à eux-mêmes.
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(...) Les parents et l'enfant ont des relations si pleines et lumineuses qu'en comparaison, il est lui-même encore plus vide et terne, il n'a pas entendu son propre rire depuis trop longtemps, Xu Mingzhang pense que s'il l'entendait, il en aurait peur. (...)
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Il est assis dans la salle d'attente du bureau du ministère des Affaires étrangères, la tête baissée. Il n' pas lu, pas regardé autour de lui pour passer le temps. Parfois, des gens à coté de lui discutent dans des langues différentes; le plus souvent, il ne les comprend pas. Par moments lui parviennent du couloir des bruits de conversations en chinois. Avant, il aurait levé la tête, à présent il n'y fait même plus attention.
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Quand sa femme lui avait annoncé qu'elle voulait le quitter, il n'avait rien dit, il s'était plongé dans le roman qu'il tenait à la main, il avait évité de la regarder en face, elle avait attendu, attendu de voir s'il allait enfin se décider à dire quelque chose, mais il n'avait rien dit, il donnait l'impression d'accepter cela facilement, mais ils savaient tous deux que c'était de sa part une attitude de refus.
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