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Coup de coeur pour ce premier roman ;il dit de façon originale la violence familiale et la descente aux enfers qui en découle.
Victor , le narrateur, a une violence en lui , il vit dans la peur de son père Louis depuis sa naissance.Victor fait l'expérience de la cohabitation en lui de deux vies, une consciente faite de rage, d'effort physique, l'autre inconsciente faite de tristesse et de mélancolie.Alors Victor court sur l'asphalte, fait du skate dangereusement avec Rachid.Les phrases très courtes traduisent bien la tension qui parcourt le roman.Après avoir échappé à l'enfer familial ,Victor fait de belles rencontres et le récit se termine par une résilience.
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Un livre comme je les aime: court et dense; un rythme effréné qu'on ressent très fort; courir pour tenir, pour éloigner la peine, pour éloigner la haine...Il n'a que 17 ans mais déjà une vie lourde à porter: Agnès, sa mère, meurtrie et Louis, le père, une brute épaisse...Il court pour survivre, bien au delà du raisonnable mais l'amitié va arriver.
Un beau premier roman.
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Dix-sept ans n'est pas le bel âge. Surtout face à un père violent. Et après le suicide de sa mère et la mort évitée de peu grâce à son bourreau…

De toute évidence Victor n'était pas promis à un bel avenir.

Un jour, il quitte l'appartement de Pantin, abandonne cet enfer, il part comme un évadé, et court dans la nuit jusqu'à Paris. Courir est son médicament.

Courir comme une fuite, une déraison ; courir pour évacuer la douleur, pour se libérer, canaliser la haine, pour défier la vie et la mort, pour se trouver un clan, pour se raccrocher à la réalité quand le souffle manque, quand les muscles souffrent. Courir comme une thérapie ; une ascèse pour refaire surface.

« Dans tous les mauvais rêves, il existe un refuge. A l'heure de la course, c'est le vent qui l'incarne. »

Le père, parfois appelé par son prénom, parfois surnommé l'araignée, est omniprésent, jusqu'à la conclusion du récit qui ne livre pas tous ses mystères.

« T'as bien compris ? » La phrase est directe, brutale, abrasive, rageuse. le lecteur comme le narrateur bute sur les mots comme il trébuche dans la vie.

Ne vous attendez pas à une lecture réjouissante. le sujet ne s'y prête pas et n'offre pas cette bouffée d'air qui pourrait rendre les personnages plus attachants et le récit plus nuancé. Asphalte est le roman de la misère urbaine et sociale, servi par une écriture juste et précise.

Thomas Sandorf
Merci à #NetgalleyFrance et Notablia pour cette lecture de #Asphalte
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Le commentaire de Martine :
Un premier roman remarquable, percutant, déstabilisant qui tient le lecteur en apnée du début jusqu'à la fin. Ce récit dégage l'urgence, le besoin de respirer qui est vivant. Une histoire ou l'énergie est à fleur de peau, écrite dans une poésie rythmée qui ne peut que plaire des phrases courtes, des textes avec des mots sans fioritures, une plume directe et concise.
Asphalte, est le parcours d'un jeune homme qui court sans arrêter, il court pour fuir, fuir sa vie, son passé, ses souvenirs, ses sentiments et son existence. C'est un récit bref, mais d'une puissance remarquable, puisant dans les manquements pour créer une histoire fragile et sincère.
Une lecture qui me restera longtemps dans la tête, j'ai aimé la prose de Matthieu Zaccagna qui vient me chercher, c'est une lecture que je vous recommande.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Rien n'est inutile, tout est haletant, oppressant. le narrateur a survécu, le narrateur se construit au fil des pages et des courses, lui qui n'a pu le faire jusqu'à présent.

Pas De place pour la sensiblerie, qui n'a rien à voir avec la sensibilité. Un adolescent, presque un jeune adulte, a grandi avec un père dominateur, violent, narcissique, et une mère qui ne pouvait se défaire de son emprise. Nous découvrons ce qu'il a vécu au cours de retour en arrière bref, précis, et douloureux. L'écriture nous laisse peu de répit, parce que le narrateur en a peu. Il fait deux belles rencontres cependant, deux personnes qui ne demandent rien, ne jugent surtout pas, comme lui ne juge pas ceux qu'ils rencontrent. Il voit, il dit, il ne brode pas.

Une oeuvre forte.
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Pas vraiment surprenant de retrouver de plus en plus la course à pied dans la littérature, au vu de sa place dans la société. Après les récents Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes  de Lionel Shriver ou Ne t'arrête pas de courir de Mathieu Palain, c'est au tour d'un autre Matthieu, Zaccagna, de nous faire haleter sur les pas de son héros dans un premier roman très réussi.

Il s'appelle Victor, a derrière lui dix-sept ans de souffrances pour l'essentiel. Alors il court Victor. Sans être un perfectionniste de l'effort programmé ni un culturiste de la performance. Plutôt un spécialiste de la douleur : « La douleur impérative, nécessaire, donne un sens à l'effort furieux. Sans douleur, pas de course. Je cours sale. M'échappe de moi, m'agresse. » Reste à savoir de quelle douleur il s'agit vraiment. Celle de la violence de la course, ou celle de la violence de son passé. Ce sont en tout cas ses courses effrénées dans Paris qui le maintiennent dans une forme aléatoire de survie précaire et urgente, au milieu de rencontres elles aussi « qui se tiennent à la lisière des choses, pas loin du vide. » Même si elles pourront se révéler bienfaitrices. Des courses comme des exutoires sur macadam et des oublis de soi, des courses comme pour exsuder son passé toxique, avec Louis qui devenait Luigi le rigolo, « quand il avait le second degré, quand il était bien luné.» C'est à dire pas souvent. le drame familial sera révélé peu à peu, en alternance avec les sessions urgentes de courses éreintées dans Paris. Comme une anamnèse nécessaire dans des reprises de souffle, des apaisements après la violence brutale de l'effort, comme un impératif pour envisager de rebondir.

On imaginerait plus facilement, pour ce genre de personnage à la construction douloureuse et funeste, qu'il sombre dans des addictions pernicieuses comme l'alcool ou la drogue. Matthieu Zaccagna le fait plonger dans la bigorexie, addiction sportive ambivalente et contemporaine, habile manière d'augurer la possibilité d'une renaissance à venir.

Toujours est-il, le primo-romancier ne lâche pas son lecteur d'une semelle dans ce rapide roman haletant, au gré d'une langue taillée dans le vif du verbe, à la fois incisive et délicate. Avec des phrases courtes, on s'en doute. Pour une franche réussite.

« J'accélère. Trace vers l'ouest. Au milieu des véhicules, des scooters, des trottinettes, des piétons encombrant les trottoirs en cette heure matinale, je sautille, jaillis, me libère. Au milieu des cinémas, des théâtres, des pubs et des cafés des grands boulevards, je me libère du monde. »
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Une claque. Qui arrive vite, très vite, sans prévenir. La violence du contexte familial, la précision des mots, les phrases finement ciselées, il n'y a rien de trop.

Tout va vite dans cet ouvrage, le rythme est prenant. Et c'est une bonne chose, le thème de la course à pieds revenant sans cesse. Je me suis vraiment retrouvé dans la peau du protagoniste principal, dans les rues de Paris.

Ce livre m'a fait penser à "En finir avec Eddy Belle Gueule"' en beaucoup moins pleurnichard et beaucoup plus rythmé.

Mon seul regret : que ce roman si prenant soit aussi court.
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Marathon man
Dans ce premier roman qui se lit sur le rythme des kilomètres que le narrateur avale dans Paris, Matthieu Zaccagna fait une entrée remarquée en littérature. Il raconte le parcours d'un jeune homme qui tente de s'extraire de la violence subie depuis l'enfance.

Courir pour mettre son corps à l'épreuve, courir comme un exutoire, courir comme une thérapie. Victor, le narrateur met son corps à l'épreuve pour faire diversion, pour oublier son mal-être qui vient de loin. Qui vient de Fécamp, quand il vivait encore avec ses parents, Louis et Agnès, et qu'il culpabilisait. «Je m'interroge sur sa colère, la solitude, la fatigue, l'insatisfaction, la haine de soi, le mépris des autres, un mélange de tout ça. Je finis toujours par déduire que ma présence l'indispose. Ma présence n'a toujours fait qu'entretenir la colère de Papa.» Pour échapper à cette violence, il élabore un plan avec sa mère, une fuite à Paris. Idée folle, projet irréalisable. Il est seul à courir dans les rues de la capitale, avec ses «vies déchiquetées». du côté du Trocadéro, il voit une troupe de skateurs, admire les figures qu'ils répètent. C'est là qu'il vient en aide à l'un d'entre eux, après une chute. C'est là qu'il fait la connaissance de Rachid. Rachid qu'il va suivre et qui va l'initier. «Sept cents mètres. On fonce jusqu'à Cardinet. On ne s'arrête pas.» Une folie. «Il y a quatre perpendiculaires pour arriver jusqu'à Cardinet. Rue La Condamine. Rue Legendre. Rue des Moines. Rue Brochant.» Comme si la prise de risques faisait désormais partie intégrale de sa nouvelle vie, comme si côtoyer la mort occultait tous les nuages noirs qui encombraient son esprit. À la course à pied, aux descentes en skate viennent s'ajouter une errance qui lui permettra de rencontrer Justine et de partager quelques temps l'appartement de ce travesti.
Matthieu Zaccagna écrit son roman au rythme saccadé de Victor. Sans reprendre son souffle. Avec lui, on avale les rues de Paris, on passe d'un arrondissement à l'autre dans une topographie de l'urgence, avec des descentes vertigineuses.
En suivant cet homme qui vit à la marge, il nous entraine dans un Paris interlope où la violence rôde, mais où la solidarité ne reste pas lettre morte. Et à propos de lettres, je vous laisse la surprise de découvrir qui entre le père, la mère et le fils est le plus doué en la matière.
Matthieu Zaccagna, un nom à retenir.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un roman court, qui frappe dès les premières phrases par le rythme, celui des mots qui se calent sur les foulées, rue après rue, parfois dopées par la folie d'un skateur, toujours guidée par l'ivresse, de la vitesse, du danger, de la souffrance, pour en masquer une autre, insidieuse, inéluctable, celle de la haine d'un père à moitié fou.

Les mots sont là pour conjurer la peur, pour dire une histoire, hélas recommencée, et les ruses dérisoires pour s'en protéger.

C'est à demi-mot, au gré du récit des distances courues que la tableau se construit, et que l'indicible se dit.

Récit puissant, marquant, qui prouve s'il en était besoin la force de l'écriture pour se reconstruire malgré des fondations fragiles et douloureuses.

Premier roman qui révèle une force d'écriture, à suivre.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dans une fuite en avant, Victor, un adolescent au parcours chaotique, cours dans les rues de Paris. Il essaye en vain de se débarrasser de son passé, et notamment d'un père pour le moins toxique, afin peut être de s'inventer un avenir.


« Asphalte » est un vrai roman coup de poing qui ne laissera aucun lecteur indemne. Il est très rythmé et l'emporte sans lui laisser le temps de reprendre son souffle à la suite du narrateur. L'écriture de Matthieu Zaccagna est impressionnante, sèche et nerveuse, et parvient à restituer de façon magistrale la détresse ressentie par cet adolescent consumé de l'intérieur par ce père destructeur dont il reconstitue au fil des pages le passé. le résultat est une fuite en avant effrénée à la fois pour s'évader et pour évacuer son mal être dans la course, effort physique en même temps que source d'émotions fortes lui permettant de se sentir vivant. le tout entrecoupé de rencontres marquantes avec d'autres personnages également bien marqués par la vie. Et le lecteur de reposer le livre le souffle coupé avec l'impression d'avoir accompagné le héros dans tout son parcours physique.


Un livre réellement impressionnant !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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