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Me voilà bien coite au moment de parler de ce roman une fois refermé. Je l'ai lu en deux fois, contrainte de reprendre mon souffle. Il me fallait laisser mon coeur retrouver un rythme plus lent. Jamais je n'avais couru aussi vite, assise dans un fauteuil. "Asphalte", le premier roman de Matthieu Zaccagna m'a emportée à vitesse grand "V".

Il est impressionnant de constater que cet ouvrage est un premier, tant l'écriture est maîtrisée, d'une force hors du commun, au rythme percutant. J'ai eu l'impression de voir les mots sortir de la bouche de l'auteur, de les entendre, véritable poésie slamée. "Aller deux. Côte à côte. Même allure. Même mouvement…Relâche pour accélérer. Ville dans l'obscurité. Rachid dans mes foulées." Des mots posés là, dits, redits, au rythme de la course. Car il court, Victor, dix-sept ans, il court pour fuir, fuir un père violent, fuir sa vie, se fuir. Il ne s'arrête pas lorsqu'il rencontre Rachid, skateur prêt à toutes les audaces, tous les dangers. Victor le suit, sans souffler, sans s'arrêter. Car courir pour Victor, c'est vivre, survivre, au risque d'en mourir.

Au rythme de cette course éperdue, le passé du jeune garçon remonte à la surface et se cogne au présent. Les personnages de sa vie apparaissent, sa mère tant aimée mais fragile et partie rejoindre un autre monde, le père qu'il fuit désespérément, et cette dame en noir…il a onze ans, il ne va pas bien et…"Il y a quand même un moment où j'ai pensé que, grâce à elle, je pourrais m'en sortir." Et c'est ainsi que l'auteur passe d'un rythme rapide, saccadé, verbes au présent, actions rapides, à quelque chose de plus posé, de plus narratif avec des phrases plus longues, lentes, réfléchies.
Dans ce récit, pas de pathos, ni de psychologie à deux balles, juste une puissance indicible.

Un livre qui remue, bouleverse jusqu'à une fin parfaitement réussie.
Un premier roman magnifique.

Lien : https://memo-emoi.fr
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# Hiver 2021-2022 # Premier Roman # Enfance et Violence # Fuite éperdue

Cours Victor. Cours. Cours à en perdre haleine et la raison peut-être ?
Dévale les pentes sur ton skate, tu peux ôter ta capuche, les vents mauvais sont derrière toi (j'y crois et toi aussi) *

- Je dédie ce retour de lecture à Seb, fou de planches (Skate & Bd), à son sweat, sa capuche et ses chutes - raison du choix de cette lecture -


Histoire de la guérison d'une enfance et d'une famille dysfonctionnelle. de la course effrénée pour lui échapper, pour échapper à ses souvenirs, pour échapper au passé et se tourner vers le futur ou pour s'engloutir en soi-même et s'y perdre.

Histoire de rencontres inattendues, inespérées sur des parcours parfois semés d'obstacles dès le départ, avant même la naissance, ou qui arrivent au fur et à mesure que l'on grandit.

L'Auteur alterne une écriture rythmée, musicale, essoufflante, en souffrance parfois avec des passages plus posés, pauses, presque silences à certains moments, plus bavards à d'autres. Des moments de tension au bord du gouffre succèdent à des passages où lecteur et héros peuvent reprendre respiration. le sprint prend le relais avec le demi-fond, le skate et la course de haies avec le semi-marathon.


Un premier roman interpellant. Un dossard (Auteur) à suivre.


"Accorde ta confiance à la course. Au bitume. Quoi qu'il advienne, ressens que la course fait partie de toi. Que c'est ainsi qu'il faut que les choses soient : en mouvement. Tant que ton corps te porte, tant qu'il résiste, qu'il supporte ce que tu lui infliges, tant que tu enfouis la douleur en lui. Tant qu'il se tait.
Ne pense jamais à la chute "


Dans toutes les violences dont sont victimes les enfances, il existe - parfois - un phare, une lumière, un refuge.


"Les yeux des félins se ferment dans la nuit qui occupe tout l'espace. Ils vont, portés par le vent, puis je me mets à courir derrière eux. À son tour, le vent devient mon ami. Son souffle caresse mon dos, m'encourage à accélérer, à me surpasser, me fait bomber le torse. le vent, ce câlin qu'on donne à l'enfant. Une berceuse rassurante, un bras protecteur, qui vient vous chercher dans le lit quand la chambre est déserte, la maison vide, quand vous vous réveillez, perdu dans une mer de songes. Dans tous les mauvais rêves, il existe un refuge. À l'heure de la course, c'est le vent qui l'incarne."


Dans ce roman, nous rencontrons d'abord Victor, 17 ans, dans sa course effrénée sur le bitume, sur l'asphalte qu'il martèle au rythme de phrases courtes, cinglantes, volantes, musicales, au rythme de ses foulées. Un adolescent en rupture qui court à en perdre le souffle, la raison pour que cessent les battements de son coeur.


Ce qu'il fuit, qui il fuit, pourquoi il fuit est peu à peu amené dans l'histoire
L'auteur arrive à nous faire dépasser la course éperdue de Victor, cet ado, avec un phrasé scandé, musical, percutant et à nous faire remonter avec lui dans son passé et dans celui de sa famille dysfonctionnelle


Peu à peu, nous remontons jusqu'à sa naissance et même avant, jusqu'à l'enfant Victor coincé entre un père, Louis/Luigi qui a érigé la menace, la violence en normes familiales et une maman, Agnès, qui peu à peu s'est effacée, quitte à se dissoudre dans l'alcool et à finir par disparaître complètement.


En cours de route, lors de cette course, lors de cette fuite, Victor, au temps présent, rencontre quelques personnes atypiques profondément humaines même si un peu perdues elles-mêmes. Chacune à sa manière lui tend une main secourable, en devenant, un temps ou plus, un phare, un refuge.


Justine, rencontre éphémère, lui offrira un toit, un abri, un repas, une chaleur temporaire. Rachid deviendra son frère d'asphalte, son frère de skate, un grand frère de coeur et finira tout comme Kadija, à former pour et avec lui une famille de choix: celle qui éclaire la route lorsque les temps sont mauvais; celle qui accompagne lorsque la vie sourit.


! citation ! (précision)
"Baigner dans le rien. le vide. L'inexistant.
Les sentiments, même pas.
La nostalgie, même pas.
La mémoire, même pas.
Les larmes, la peine, la joie, même pas.


Tout ce qu'on éprouve, ce qu'on ressent, au débarras.
Dans la grande remise que forme l'absence de tout.
Relié à la vie par un fil qu'on utilise pour remonter à la surface. S'en saisir. Se hisser. Quelques notes. Quelques marches. Se donner la peine de les gravir. Écouter. Ne pas succomber. Vouloir. Préférer vivre. Préférer lutter. Aller au combat. S'accrocher. Se battre. Violenter. Avaler les notes. Les ingurgiter. Les digérer.
Les ranger dans un coin. Dans un coin de la conscience. Des réserves pour plus tard. Un butin. Un pactole. Dont on se servira. Dans lequel on piochera. Quand il faudra y aller. Quand il faudra se souvenir. Mettre sa vie au clair.


« Tout ira, Capuche. »


Asphalte, Matthieu Zaccagna
@ éditions Noir sur Blanc, collection Notabilia, 6 janvier 2022

Une maison d'édition & un auteur découverts avec ce titre via NetGalley
- Merci pour cette course pleine de surprises et très prenante -
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***,*

Victor a 17 ans lorsqu'il claque la porte et qu'il part dans la rue, sans savoir où mais loin. Il fuit ce père violent, autoritaire, tortionnaire. Il se libère de cet appartement dans lequel l'air et la lumière lui manquent. Et il court, avec pour seule compagnie la douleur lancinante dans ses genoux, ses pieds, ses jambes. Il se dérobe à son père mais il va devoir affronter un autre combat : celui de la rue, de ses coups, et des nuits sans rêves…

Je tiens à remercier NetGalley et les Éditions Noir sur blanc pour leur confiance et l'envoi de ce roman court, intense, perturbant.

On sait peu de choses sur Victor, ce jeune garçon qu'on sent perdu, très seul et terrifié. Ce sont des bribes de son histoire qu'il nous offre, entre deux courses folles dans les rues de Paris. Ce sont des souvenirs qu'il nous raconte entre deux rencontres salvatrices. Et puis ces cauchemars, ces épisodes de violence extrême, que lui inflige ce père monstrueux.

C'est bien la force de ce roman. L'horreur est présente en filigrane, sans étalage de scènes insoutenables, sans détails plus sombres à chaque page… Mais c'est d'autant plus insupportable et déroutant.

L'écriture est belle, totalement ancrée dans l'esprit de Victor. Des phrases courtes, essentielles, brèves, lorsque cet adolescent est dans la rue, en fuite, au pas de course. Et des récits plus détaillés, plus profonds, quand il nous parle de sa mère, de son amour et de ce manque immense qui le submerge…

Victor est un jeune homme que la vie n'a pas épargné. C'est un enfant brisé par la violence de celui qui aurait dû le protéger. C'est un adolescent courageux, qui fuit un monde cruel à une vitesse effrénée, espérant juste pouvoir se reposer…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Victor court à travers Paris, de la Villette aux Buttes Chaumont, de Stalingrad au Troca. Il court parce qu'il doit échapper à sa non-famille. Un père traumatisant, violent et despote, une mère terrifiée et alcoolique. Il court pour échapper au fantôme, il court et ne s'arrête que pour reprendre son souffle, se trouver un coin où dormir, faire la rencontre de Rachid ou Justine, avant de repartir...

Asphalte est un roman court où l'on court après la quête du jeune homme qui court. le souffle qui émane de ce texte est beau.

Notre narrateur est mystérieux, cachant une douleur, nécessitant le mouvement pour se panser les blessures. Il parle de ses parents, disant tantôt papa, Louis, Luigi pour son paternel terrifiant, écrivant tantôt maman, tantôt Agnès selon le degré d'éloignement ou d'affection qu'il veut signifier.

Parfois un peu perdue pour reconstituer les séries d'évènements et de souvenirs dans l'ordre, c'était un plaisir d'arpenter ces rues de Paris et notamment du nord-est parisien, à vive allure ou posé pour un échange. L'écriture est précise et émotionnelle. A l'issue de la lecture, on est enclin à la reprendre comme si le roman constituait vraiment une boucle. Il a ses flash-back et son rythme presque continu.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Au travers des pages du livre Asphalte, premier roman de Matthieu Zaccagna, il est question de Victor, un jeune homme de 17 ans dans la tourmente, qui court à travers les rues de la capitale à la recherche de dépassement, d'oubli, d'émotion. La pratique sportive est son exutoire. Exutoire il y a car son parcours de vie semble assez terrible, on le découvre au fil des lignes, et on image bien son rapport à l'autre, à l'amour, aux relations humaines, difficile et fragile.

L'écriture est haletante, incisive, acérée. On imagine assez bien une bande-son poignante et tranchante derrière les images d'une course effrénée.
Parfois Victor s'arrête, reprend son souffle, et fait des rencontres bienveillantes qui l'aide à se reconstruire.
Néanmoins, ces alternances de course et de pause m'ont parfois questionnée, les protagonistes me sont apparus parfois nébuleux, et leur relation avec Victor floue, jusqu'à me faire me demander si tout cela n'était pas un pur produit de l'imagination de l'adolescent. Ca a créé chez moi un malaise, une incompréhension qui m'a éloignée du livre.

Malgré cela, je suivrai cet auteur prometteur, et je vous conseille ce livre. Merci à la Masse Critique de m'avoir fait découvrir ce roman.
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« Évacuer ce qui obstrue, ce qui encombre » à travers des courses à bout de souffle dans les rues asphaltées, jusqu'à en avoir mal et essayer d'oublier les souffrances du passé lointain et proche. le protagoniste court jusqu'à épuisement pour expulser la violence qu'il ressent : « Il y a une violence en moi et cette violence date de ma naissance, peut-être même d'avant. Enfant je m'endormais dans la douleur mais finissais toujours par trouver le sommeil. Il fallait que je dorme. Il fallait que je fonctionne.»
Je n'en dévoile pas plus : un premier roman intense à découvrir absolument!
Merci aux éditions Noir sur blanc ainsi qu'à Netgalley.
#NetgalleyFrance# Asphalte
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Ce week-end, lecteur, tu squattes le canap' en mode LOA pour 2-3 heures, tu fais péter la cafetière et le plaid patchwork que tata Coco t'a offert à Noël, et tu te grilles Asphalte, le premier roman de Matthieu Zaccagna.

Chausse tes plus belles sneakers, lecteur, celles qui courent vite, car ce soir on va cramer du bitume, on va courir à s'en faire péter les poumons, s'arracher le souffle et libérer de l'endorphine.

Ceci est l'histoire d'une fuite en avant, une fugue à perdre haleine, une déambulation éperdue sur le macadam parisien, là où les zoneurs sont moins rapides que ton ombre. Fais gaffe, lecteur, les souvenirs brûlants te prendront par surprise, la dame en noir et ta mère disparue te colleront à la peau, à l'instar des baffes que tu prends dans la gueule depuis toujours. Résiste, cours, c'est ce que tu auras de mieux à faire, prouver à ton corps qu'il est encore vivant juste parce qu'il hurle, ou bien même l'épuiser pour le faire sombrer après une cavalcade essoufflée... à toi de voir, lecteur : à tes marques, prêt ? Cours !
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Et si t'as encore un peu de jus après ça, rendez-vous sur Instagram pour en parler :
Lien : http://www.instagram.com/les..
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Voici un roman court (144 pages) et intense de cette rentrée littéraire d'hiver.
Victor, 17 ans, s'enfuit de chez lui et vit dans la rue. A travers ses souvenirs, il évoque ses parents et son enfance par bribes. Au fur et à mesure, les pièces du puzzle se mettent en place et révèlent toute la violence subie. Mais on ressent surtout l'immense solitude de ce jeune homme.
Quand Victor se met à courir, les phrases deviennent courtes et sèches, à l'image de sa course effrénée dans les rues de Paris, ou plutôt de sa fuite. Il a toujours la peur au ventre que son père le retrouve, alors il court, encore et encore, jusqu'à tomber d'épuisement.
Il a d'abord vécu à Fécamp avec ses parents avant de déménager à Pantin avec son père qui a décidé de devenir écrivain. Mais son père est un piètre écrivain. La vie est difficile quand on a peu de revenus. Et surtout quand le père est violent, manipulateur. Quant à la mère, elle ne supporte pas cette vie, sombre dans la dépression avant de se suicider.
Vous allez me dire ce n'est pas gai cette histoire. Effectivement, mais ce que raconte aussi Victor ce sont ses rencontres avec Rachid (un skateur), Justine (un trans) et Kadidja (la tante de Rachid). Des inconnus qui deviennent une sorte de famille, en tout cas qui lui apporte du réconfort et d'autres besoins vitaux.
En lecture à voix haute ce texte doit être très fort. Un très bon premier roman.
Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur blanc pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Victor court dans les rues de Paris, sans s'arrêter, pour fuir son présent, fait de violences de plus en plus terribles, mais également pour fuir son passé, enfonçant plus encore le clou de ces violences quotidiennes, ancrées dans son esprit depuis qu'il a l'âge de comprendre les dysfonctionnements familiaux qu'il subit. Victor court, adolescent perdu, jusqu'à ce des rencontres viennent redonner du sens à ce qu'il croit être perdue : son existence.

Et nous courons avec lui, après son passé qu'il nous assène par touches, et heureusement, vu sa brutalité, qui fait mal comme un uppercut en pleine face ; après son présent, vécu en même temps que lui, à toute vitesse, dans le souffle de sa respiration, dans les mouvements qu'il accomplit pour courir le plus vite et le plus longtemps possible ; après son futur qui semble, dans les dernières pages, se dessiner, enfin, beaucoup plus lumineux pour lui.

Un phrasé à la rythmique la plus à même de mimer cette course, souvent d'une concision qui percute comme les pas sur l'asphalte ; une langue fluide, tout aussi rythmée, qui ne manque pas pour autant de nuance et de délicatesse pour décrire le mal-être, la solitude, la peur, la monstruosité, mais aussi la renaissance.

Un premier roman très prometteur, d'une grande richesse malgré sa brièveté, d'une grande force d'évocation, qui cogne, fort, vraiment très fort, pour décrire la réalité des violences familiales, trop souvent tues, voire minimisées.
Je remercie les éditions Noir Sur Blanc et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Je suis venue, à bout de souffle, de cette lecture incroyablement percutante…

Et pourtant peu de choses sont dites, l'auteur économise les mots, il n'a pas besoin de plus pour nous faire ressentir l'urgence, la brutalité.

L'énergie est dans les mots, des phrases courtes, posées là sans aucune espèce de pathos.
Le lecteur est jeté dans le texte, il ne peut que suivre (parfois douloureusement), pas de temps pour les questions, la réflexion.
Mais ce lecteur n'est pas léthargique pour autant : c'est lui qui "assemble", qui met en place toutes les pièces pour composer le puzzle.

L'auteur Matthieu Zaccagna travaille à la production de concerts à la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, je suis persuadée que le rythme vient de là, la musique a très à voir avec ce texte, elle s'impose dans ma tête au pas du coureur.

Et pourtant ce n'est pas un roman expéditif, c'est un premier roman furieusement remarquable aux Éditions Noir sur blanc !
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