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Critique de Lencreuse


Antonia se disloque dans un mariage fait d'agacements réciproques et de piques acerbes. Son fils Arturo est élevé par Frieda, une « nurse » qui semble tenir Antonia à distance de son rôle de mère. La mère parfaite, l'épouse modèle sont de toute façon des rôles qu'Antonia refuse d'endosser, des vêtements un peu étriqués qui serrent et frottent, comprimant ses envies, ses désirs.
Mais l'Italie des années 60 et sa bourgeoisie ne sont pas encore prêtes à laisser s'exprimer les désirs d'émancipation des femmes. Et surtout pas Franco, le mari d'Antonia qui voit surtout en elle l'héritière d'une famille prestigieuse qu'il peut exhiber tel un trophée. Une épouse qu'il préfèrerait occupée à imaginer de somptueuses réceptions que plongée dans ces cartons de lettres, de photos et de papiers récupérés dans les affaires de sa grand-mère maternelle. Antonia s'attelle à trier ces archives, comme à la recherche d'elle-même.
Ce roman en forme de journal livre avec une économie de mots – et de bien jolis mots ! - l'enfermement d'une femme. Antonia se débat dans le mariage, dans la maternité, dans les injonctions que sa famille lui rappelle sans ménagement, balayant d'un revers de main, à l'image de son grand-père, le moindre de ses rêves, la plus petite lueur d'indépendance. Gabriella Zalapi signe avec ce faux journal plus vrai que nature un premier roman féministe qui a fait résonner en moi un autre souvenir de lecture, celui de la Séquestrée de Charlotte Gilman Perkins. Bien que très différents, les deux livres interrogent ce même désir d'échapper aux contraintes imposées aux femmes. Deux époques, deux sociétés, un même carcan.
Lien : https://wp.me/p3WvbT-fk
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